Dimitrov
L'Union soviétique et la classe ouvrière des pays capitalistes - novembre 1937
I
C'est
avec une joie et un enthousiasme sans bornes que les millions de
travailleurs du monde entier, tous ceux qui luttent contre le
brigandage capitaliste, la barbarie fasciste et les guerres
impérialistes, fêtent le XXe anniversaire de
la grande Révolution socialiste d'Octobre.
Dans tous les pays,
les partisans honnêtes de la démocratie, du progrès
et de la paix, l'élite de la science, de la culture et de
l'art, saluent les vingt années d'existence du premier Etat
socialiste du monde, comme un événement d'une portée
historique universelle.
Il
n'est point d'autre événement dans l'histoire de
l'humanité qui ait eu sur le cours du
développement
social, sur les destinées de tous les peuples du monde, une
influence aussi énorme que celle exercée par la
victoire de la grande Révolution socialiste d'Octobre.
Il n'y
a pas eu jusqu'à ce jour un Etat comme l'U.R.S.S., que des
millions d'hommes sur tous les points du globe, sans distinction de
nationalité ni de race, chérissent comme une patrie,
sentant qu'eux-mêmes, leur vie, leur sort et leurs espoirs sont
indissolublement liés à ce pays.
A
la suite de révolutions bourgeoises, le capitalisme a triomphé
du régime féodal et conquis une situation dominante.
Il
a enveloppé de son système d'économie le monde
entier ; il a vaincu le particularisme féodal et créé
de grands Etats nationaux.
Mais le capitalisme n'a fait que
substituer une forme de l'exploitation à l'autre, certains
antagonismes de classes à d'autres.
Il a été
incapable d'unir les peuples dans la paix, mais il a, au contraire,
rendu plus profond l'abîme qui existait entre eux, créant
de nouvelles contradictions internationales et de nouveaux motifs de
guerre de conquête, de guerre destructrice.
A
la suite de la grande Révolution socialiste d'Octobre, le
socialisme a triomphé du capitalisme sur un sixième du
globe.
Au centre du monde, sur un immense territoire englobant la
moitié de l'Europe et de l'Asie, est apparu un puissant Etat
socialiste basé sur la suppression de l'exploitation de
l'homme par l'homme et sur l'union fraternelle des peuples ; cet Etat
montre le chemin à suivre pour libérer l'humanité
tout entière de la servitude capitaliste, pour grouper tous
les peuples du monde dans la grande fraternité des
travailleurs libres et heureux.
Pendant
vingt ans d'une âpre lutte, face à la résistance
acharnée des classes exploiteuses battues à l'intérieur
du pays, et à l'intervention contre-révolutionnaire du
dehors, dans les conditions de l'encerclement capitaliste hostile,
les travailleurs de l'U.R.S.S. dirigés par le glorieux Parti
bolchevik avec, en tête, les chefs géniaux de l'humanité
travailleuse, Lénine et Staline, ont fait d'un pays, autrefois
arriéré et miséreux, un puissant Etat socialiste
avancé.
Si,
en 1913, Lénine, caractérisant l'état
incroyablement arriéré de la Russie tsariste, attirait
l'attention sur le fait que son économie était outillée
quatre fois plus mal que l'Angleterre, cinq fois plus
mal que l'Allemagne, et dix fois plus mal que l'Amérique,
en moyens de production modernes, l'Union soviétique occupe
maintenant la première place en Europe et en tant que
pays industriel la deuxième place dans le monde pour la
production industrielle.
Nul
ne peut nier désormais les immenses réalisations de
l'édification socialiste, le développement considérable
de l'industrie et les récoltes records de l'agriculture
collectivisée.
Car c'est un fait que l'économie de
l'U.R.S.S. marque un essor impétueux, comme n'en a jamais
connu la société capitaliste.
Si le développement
de l'industrie des pays capitalistes pour la période allant de
1890 à 1913 a donné un accroissement annuel moyen de la
production de 5,8 % et, pour la période allant de 1913
à 1936, de 1,5 % seulement, en Union soviétique, rien
que pour 1936, l'accroissement de la production industrielle a été
de 28 %.
Si, en 1936, la production industrielle des pays
capitalistes a dépassé d'un tiers le niveau de 1913, en
Union soviétique elle a augmenté de plus de sept
fois.
Une
énorme victoire historique a été remportée
dans le domaine de l'agriculture.
Au moment où l'agriculture
des pays capitalistes ne sort pas d'une crise prolongée qui a
pour résultat la réduction de la surface des emblavures
la destruction d'une masse de produits, la baisse constante de tout
le niveau de la production, en Union soviétique, à la
place d'une économie arriérée et morcelée,
on a créé la grosse agriculture socialiste la plus
avancée, 99 % des emblavures ont été
collectivisées. Grâce au régime kolkhozien, la
misère a été liquidée au village, et il
n'y a plus de paysans sans terre, sans cheval, sans matériel
agricole.
Plus de vingt millions de paysans pauvres, qui végétaient
auparavant dans la misère, sont entrés aux kolkhoz où
ils vivent une vie aisée et culturelle.
L'agriculture
socialiste donne des récoltes records, telles que l'histoire
du pays n'en a encore jamais connues. En 1937, on a récolté
presque sept milliards de pouds (1.120 millions de quintaux) de
céréales, alors qu'avant la révolution on ne
récoltait dans les meilleures années que quatre à
cinq milliards de pouds (720 à 800 millions de quintaux).
En
régime capitaliste, partout où croît la richesse
de quelques-uns, on voit grandir à l'autre bout la misère
et la détresse des millions de travailleurs ; les périodes
d'essor sont inévitablement suivies de crises cruelles qui
détruisent les forces productives et engendrent le chômage,
la misère, la famine.
Le système socialiste, lui,
ignore les crises, ignore le chômage et la misère.
Des
faits indéniables attestent nettement la supériorité
du système socialiste sur le système capitaliste, non
seulement dans le domaine économique, mais aussi dans celui
des conditions d'existence et de la culture, de la science et de
l'art, dans celui des rapports entre les peuples.
Seuls les
apologistes aux gages du capitalisme peuvent contester cette
supériorité.
Et seuls des crétins consommés,
qui souvent se disent socialistes, de même que les charlatans
politiques qui faussent le marxisme, osent encore démontrer
que la classe ouvrière n'est pas en mesure de prendre la
responsabilité historique de la direction des destinées
de son peuple et de l'organisation de l'économie nationale,
que le prolétariat « inexpert » dans les choses de
l'Etat et de l'économie, ne peut se passer de la bourgeoisie «
experte » en la matière.
Les
vingt années d'existence de l'Union soviétique
confirment d'une façon éclatante les paroles de
Staline, prononcées en 1927, à l'occasion du dixième
anniversaire de la Révolution d'Octobre.
Les
succès incontestables du socialisme en U.R.S.S. sur le front
de construction ont démontré nettement que le
prolétariat peut gouverner avec succès le pays
sans la bourgeoisie et contre la bourgeoisie ; qu'il
peut édifier avec succès l'industrie sans la
bourgeoisie et contre la bourgeoisie ; qu'il peut diriger
avec succès toute l'économie nationale sans la
bourgeoisie et contre la bourgeoisie ; qu'il peut édifier
avec succès le socialisme malgré l'encerclement
capitaliste. (J. Staline : les Questions du léninisme, t.
I, p. 187-188, Editions sociales, 1950.)
Là
est une des plus importantes leçons de principe de la grande
Révolution socialiste d'Octobre pour la classe ouvrière
des pays capitalistes, leçon qu'il importe de souligner tout
particulièrement en ce vingtième anniversaire.
II
Le
prolétariat des pays capitalistes a beaucoup fait pour
soutenir la Révolution prolétarienne, la première
dans l'histoire de l'humanité.
Sans ce soutien, les ouvriers
et les paysans soviétiques auraient versé encore plus
de leur sang et auraient compté encore plus de sacrifices pour
sauvegarder les conquêtes de la Révolution socialiste.
Il faut, néanmoins, dire tout net que la classe ouvrière
des pays capitalistes n'a pas réussi à faire son devoir
jusqu'au bout, ni envers la première Révolution
socialiste, ni en ce qui concerne sa propre libération.
Non
seulement elle est restée elle-même sous le pouvoir du
Capital et est tombée, en Italie et en Allemagne, sous la
servitude barbare du fascisme, mais elle a contribué, malgré
elle, à augmenter les difficultés, les privations, les
souffrances et les sacrifices du détachement d'avant-garde du
prolétariat international.
Où
en serait le monde si, après la Révolution socialiste
d'Octobre, dans la période de 1918 à 1920, le
prolétariat d'Allemagne, d'Autriche-Hongrie et d'Italie, ne
s'était pas arrêté à mi-chemin dans son
essor révolutionnaire ?
Où en serait le monde si les
révolutions allemande et autrichienne de 1918 avaient été
menées jusqu'au bout et, si à la suite de la victoire
de la révolution, la dictature du prolétariat avait été
instaurée au centre de l'Europe, dans les pays industriels
hautement évolués ?
Le bloc révolutionnaire du
prolétariat de l'Europe occidentale et de la classe ouvrière
de l'Union soviétique n'aurait pas seulement rendu cent fois
plus facile la liquidation de l'intervention contre-révolutionnaire
et de la guerre civile ; il aurait hâté infiniment
l'édification du socialisme au pays des Soviets.
Il n'y aurait
pas de dictature fasciste, ni en Italie, ni en Allemagne, ni en
Autriche, ni dans les autres pays.
Le fascisme ne mènerait pas
l'offensive contre la classe ouvrière et les peuples
démocratiques.
Les peuples espagnol et chinois n'auraient pas
à endurer les lourdes épreuves qui leur sont imposées
aujourd'hui. L'humanité ne se trouverait pas, à l'heure
présente, devant la sinistre menace d'une nouvelle boucherie
mondiale.
Lorsque
les ouvriers et les paysans de Russie ont renversé le pouvoir
des propriétaires fonciers et des capitalistes, toutes les
conditions objectives nécessaires étaient réunies
dans l'Europe centrale pour que le prolétariat européen,
et au premier chef le prolétariat d'Allemagne, s'engageât
dans la voie tracée par les ouvriers et les paysans
soviétiques.
Mais il n'en fut rien.
Et principalement parce
que, à la direction des organisations de masse du prolétariat,
le dernier mot appartenait aux chefs des partis social-démocrates
qui, dès le début de la guerre, avaient fait bloc avec
leur bourgeoisie impérialiste.
Désireux
de sauvegarder coûte que coûte les assises ébranlées
de la société bourgeoise, ils ont utilisé
largement l'influence exercée par l'idéologie et la
politique du social-démocratisme, du réformisme,
pour tromper la majorité de la classe ouvrière, la
convaincre que ce n'était pas le développement
ultérieur de la révolution, mais sa prompte liquidation
qui conduirait les ouvriers au socialisme.
Par
leur coalition avec la bourgeoisie : ils ont scindé
le mouvement ouvrier, ils ont affaibli le prolétariat, ils
l'ont isolé de la paysannerie et des petites gens de la ville
; et c'est ainsi qu'ils ont aidé la bourgeoisie à
rassembler ses forces, à passer à l'offensive contre
les ouvriers et les paysans révolutionnaires.
Les pleutres et
les mystificateurs politiques du prolétariat, qui se
trouvaient à la tête des organisations ouvrières
de masse, cherchaient à effrayer les ouvriers par la
perspective des sacrifices, des privations, de la ruine économique.
Ils les assuraient que ce n'était pas la voie du bolchévisme,
ni l'application révolutionnaire effective de la doctrine
de Marx et de Engels, ni la révolution prolétarienne et
la dictature du prolétariat qui feraient aboutir au
socialisme, mais que c'était la voie du social-démocratisme,
la voie de la coalition avec la bourgeoisie et le maintien du
régime bourgeois, qui assureraient le passage pacifique et
indolore au socialisme.
Aujourd'hui,
les résultats de ces vingt années sont là.
Qui
ira nier que les sacrifices et les privations subis, par exemple, par
la classe ouvrière et les masses travailleuses d'Allemagne
durant toute la période d'après-guerre, et surtout dans
les conditions du féroce régime de dictature fasciste,
sont mille fois plus grands que tous les sacrifices et privations
qu'aurait nécessités la victoire de la révolution
prolétarienne en 1918 ?
Au
lieu du passage au socialisme, du passage pacifique et indolore qui
avait été promis, le social-démocratisme, par
toute sa politique de capitulation et de scission, a déblayé
la route pour la victoire du fascisme.
Sans
le social-démocratisme de Turati et de d'Aragona, en
Italie, la victoire du fascisme de Mussolini eût été
impossible.
Sans le social-démocratisme d'Ebert et de
Noske, en Allemagne, la victoire du fascisme de Hitler eût
été impossible.
Sans le social-démocratisme
de Renner et de Bauer, en Autriche, la victoire du fascisme de
Schuschnigg eût été impossible. Cette vérité,
rien maintenant ne saurait l'estomper.
Elle est confirmée
irréfutablement aussi par une multitude de documents connus
déjà de l'histoire politique de l'Europe
d'après-guerre.
A
la fin de la guerre impérialiste, dans les conditions d'une
crise révolutionnaire encore jamais vue, les chefs
réactionnaires de la social-démocratie ont scindé
la classe ouvrière ; ils l'ont désarmée
idéologiquement et politiquement ; ils ont empêché
le développement des révolutions prolétariennes
en marche ; ils ont sauvé la domination du capitalisme,
exposant ainsi les travailleurs aux coups du fascisme.
Pendant
ce temps, le bolchévisme, le marxisme authentique, a
groupé la classe ouvrière ; il a réalisé
l'alliance indestructible des ouvriers et des paysans, anéanti
le capitalisme, assuré la victoire de la Révolution
socialiste et abouti à construire la société
socialiste sur un sixième du globe.
Staline
avait mille fois raison, quand il écrivait, dix ans plus tôt
:
Il
est impossible d'en finir avec le capitalisme sans en avoir fini avec
le social-démocratisme dans le mouvement ouvrier. (J.
Staline : les Questions du léninisme, t. I, p. 192,
Editions sociales, 1950.)
Là
est la deuxième leçon de principe éminemment
importante pour le prolétariat des pays capitalistes, en
rapport avec le XXe anniversaire de la grande Révolution
socialiste d'Octobre.
III
En
ces vingt années, pendant la crise économique mondiale
surtout, les masses travailleuses des pays capitalistes ont subi bien
des souffrances, bien des épreuves ; leur douloureuse
expérience leur a appris bien des choses.
La victoire
définitive et sans retour du socialisme en U.R.S.S., d'une
part, et les enseignements des défaites momentanées que
le fascisme a infligées à la classe ouvrière en
Allemagne surtout, d'autre part, ont sapé l'influence
du social-démocratisme non seulement dans la classe ouvrière,
mais aussi au sein des partis socialistes eux-mêmes, ainsi que
dans les syndicats qui se trouvent sous leur direction politique.
Dans le camp social-démocrate, on a commencé à
abandonner les positions du réformisme, la politique de
collaboration de classe avec la bourgeoisie et à se placer sur
les positions de la lutte commune avec les Partis communistes contre
le fascisme, sur les positions de l'unité d'action de la
classe ouvrière et du Front populaire antifasciste.
Ce
processus a déjà trouvé une expression éclatante
dans l'établissement d'un front unique entre les communistes
et les socialistes en France, en Espagne, en Italie et partiellement
dans une série d'autres pays.
Le
développement de ce processus est facilité et accéléré
par le cours des événements des dernières
années, qui pose impérieusement devant la classe
ouvrière la tâche la plus importante et la plus
urgente : barrer à tout prix le chemin au fascisme
dans les pays de démocratie bourgeoise ; renverser le fascisme
là où il est au pouvoir; défendre la paix,
universelle contre les fauteurs de guerre fascistes.
L'application
juste par les Partis communistes, des positions essentielles du VIIe
congrès de l'Internationale communiste, accélère
ce processus de l'abandon du social-démocratisme.
Sous
l'influence de la victoire du socialisme en U.R.S.S., du
développement du mouvement de Front populaire et de la montée
de l'influence du communisme au sein du mouvement ouvrier augmentera
sans nul doute le nombre des Partis et des organisations socialistes
qui répudient le social-démocratisme banqueroutier,
qui mènent en commun avec les Partis communistes la lutte
contre l'ennemi de classe commun et s'orientent vers l'union avec les
communistes dans un seul parti de masse du prolétariat.
Une
telle union est déjà intervenue entre les socialistes
et les communistes de Catalogne.
Elle se prépare par les
efforts conjugués des Partis communiste et socialiste
d'Espagne.
Les conditions nécessaires à cette union
mûrissent aussi en France, grâce à la lutte
conjuguée des communistes et des socialistes dans les rangs du
Front populaire antifasciste, grâce aussi à l'influence
heureuse qu'exerce la création de la C.G.T. unique sur tout le
processus de l'unification des forces du prolétariat français.
Le nouveau pacte entre communistes et socialistes italiens affermit
encore leurs rapports fraternels et les liens de leur lutte commune
contre la dictature fasciste de Mussolini.
On voit progresser la
compréhension réciproque et le rapprochement entre
communistes et socialistes en Allemagne, dans la lutte contre la
dictature fasciste de Hitler, en dépit de toutes les menées
et intrigues des chefs butés de la direction du Parti
social-démocrate à l'étranger.
On
peut dire en toute certitude qu'au XXe anniversaire de la
grande Révolution socialiste d'Octobre, la classe ouvrière
des pays capitalistes aborde de près la liquidation de la
scission provoquée, au sein du mouvement ouvrier mondial
par le social-démocratisme.
Sur le chemin de cette liquidation
se dressent encore une quantité de difficultés et
d'obstacles d'ordre idéologique, politique et d'organisation.
Il est des difficultés liées à l'histoire même
et aux traditions du mouvement ouvrier dans les différents
pays, et qu'il n'est pas aisé d'aplanir.
Mais l'essentiel,
c'est que les classes dominantes des pays capitalistes, éminemment
intéressées à voir dissociées les forces
du mouvement ouvrier, font et feront tout leur possible pour
l'empêcher de réaliser son unité.
Afin de leur
complaire, les chefs réactionnaires de l'Internationale
socialiste déploient une énergie forcenée pour
faire marcher à rebours la roue de l'histoire.
Même
devant la monstrueuse intervention germano-italienne en Espagne,
devant l'agression sauvage de la clique militaire fasciste-japonaise
en Chine et la menace infiniment accrue d'une nouvelle guerre
impérialiste mondiale, ils sabotent par tous les moyens chaque
tentative d'action commune entreprise par les organisations ouvrières
internationales pour défendre les peuples espagnol et chinois,
pour défendre la paix.
Mais
il n'est point de difficultés ni d'obstacles dans la voie de
l'unité de la lutte contre le fascisme et la guerre, que la
classe ouvrière ne puisse surmonter si elle est fermement
résolue à grouper ses forces et à accomplir sa
mission historique.
L'existence
du pays du socialisme, puissant rempart de la lutte du prolétariat
international, rempart de la paix, de la liberté et du
progrès, est le plus grand facteur susceptible de liquider
la scission du mouvement ouvrier mondial.
Les travailleurs de
l'Union soviétique, par leur exemple, par leur héroïsme
au travail, par leur mouvement stakhanoviste, par leur dévouement
à la patrie socialiste, par leur lutte implacable contre les
ennemis du peuple, contre les espions trotskistes et boukharinistes
et les agents de diversion, les agents du fascisme, exercent une
énorme influence sur le rassemblement des forces scindées
du mouvement ouvrier mondial.
On voit monter infailliblement les
sympathies et l'amour des travailleurs du monde capitaliste pour
l'Union soviétique, pays du socialisme vainqueur.
Et ce fait
agit comme l'antidote le plus efficace contre l'œuvre de scission
perpétrée, dans les rangs de la classe ouvrière
par les agents déclarés ou masqués de l'ennemi
de classe.
Le
pays du socialisme vainqueur, qui joue un rôle si éminent
dans l'unité du prolétariat international, resserre
encore plus étroitement autour de l'U.R.S.S. tous les
partisans sincères de la cause ouvrière.
Dans la
situation internationale actuelle, il n'y a pas et il ne saurait y
avoir de critérium plus sûr que l'attitude à
l'égard de l'Union soviétique pour déterminer
quels sont les amis et quels sont les ennemis de la
cause de la classe ouvrière et du socialisme ; quels sont les
partisans et quels sont les adversaires de la
démocratie et de la paix. La pierre de touche permettant
de vérifier la bonne foi et l'honnêteté de chaque
militant du mouvement ouvrier, de chaque parti ouvrier et de chaque
organisation des travailleurs, de chaque démocrate dans les
pays capitalistes, c'est leur attitude à l'égard
du grand pays du socialisme.
On ne saurait combattre effectivement le
fascisme si on ne contribue pas à fortifier par tous les
moyens le rempart essentiel de cette lutte : l'Union
soviétique.
On ne saurait lutter sérieusement contre
les fauteurs fascistes d'une nouvelle boucherie mondiale, sans
soutenir totalement l'U.R.S.S., facteur essentiel du maintien
de la paix mondiale, on ne saurait lutter effectivement pour le
socialisme dans son pays, si l'on ne se dresse pas contre les ennemis
de l'Etat soviétique où le socialisme est réalisé
grâce aux efforts héroïques des travailleurs.
On ne
saurait passer pour un ami véritable de l'U.R.S.S. si
on ne condamne pas ses ennemis - les agents
trotskistes-boukhanniens du fascisme.
Ce
qui marque en fait la ligne de démarcation historique entre
les forces du fascisme, de la guerre et du capitalisme, d'une part,
et les forces de la paix, de la démocratie et du socialisme,
de l'autre, c'est l'attitude observée à l'égard
de l'Union soviétique, non point une attitude de pure forme
envers le pouvoir des Soviets et le socialisme en général,
mais l'attitude à l'égard de l'Union soviétique
qui existe effectivement depuis vingt ans, avec sa lutte inlassable
contre les ennemis, avec sa dictature de la classe ouvrière et
sa Constitution staliniste, avec le rôle dirigeant du parti de
Lénine et de Staline.
Là
est la troisième leçon de principe éminemment
importante pour le prolétariat des pays capitalistes, en
rapport avec le XXe anniversaire de la grande Révolution
socialiste d'Octobre.
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