MAO ZEDONG

LE PETIT LIVRE ROUGE
(première partie)

 

I. LE PARTI COMMUNISTE

Le noyau dirigeant de notre cause, c'est le parti communiste chinois.

Le fondement théorique sur lequel se guide notre pensée, c'est le marxisme-léninisme.

Allocution d'ouverture à la première session de la Ire Assemblée populaire nationale de la République populaire de Chine (15 septembre 1954).

Pour faire la révolution, il faut qu'il y ait un parti révolutionnaire.

Sans un parti révolutionnaire, sans un parti fondé sur la théorie révolutionnaire marxiste-léniniste et le style révolutionnaire marxiste-léniniste, il est impossible de conduire la classe ouvrière et les grandes masses populaires à la victoire dans leur lutte contre l'impérialisme et ses valets.


«Forces révolutionnaires du monde entier, unissez-vous, combattez l'agression impérialiste!» (Novembre 1948) Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Sans les efforts du Parti communiste chinois, sans les communistes chinois, ces piliers du peuple, il sera impossible à la Chine de conquérir son indépendance et d'obtenir sa libération, il lui sera impossible également de réaliser son industrialisation et de moderniser son agriculture.

«Du gouvernement de coalition» (24 avril 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.

Le Parti communiste chinois constitue le noyau dirigeant du peuple chinois tout entier.

Sans un tel noyau, la cause du socialisme ne saurait triompher.


Allocution à la réception accordée aux délégués au IIIe Congrès de la Ligue de la Jeunesse de Démocratie nouvelle de Chine (25 mai 1957).


Un parti discipliné, armé de la théorie marxiste-léniniste, pratiquant l'autocritique et lié aux masses populaires; une armée dirigée par un tel parti; un front uni de toutes les classes révolutionnaires et de tous les groupements révolutionnaires placés sous la direction d'un tel parti; voilà les trois armes principales avec lesquelles nous avons vaincu l'ennemi.


«De la dictature démocratique populaire» (30 juin 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Il faut avoir confiance dans les masses; il faut avoir confiance dans le Parti : ce sont là deux principes fondamentaux. Si nous avons le moindre doute à cet égard, nous serons incapables d'accomplir quoi que ce soit.


«Sur le problème de la coopération agricole» (31 juillet 1955).


Armé de la théorie marxiste-léniniste, le Parti communiste a apporté au peuple chinois un nouveau style de travail dont les éléments essentiels sont l'union de la théorie et de la pratique, la liaison étroite avec les masses et l'autocritique.


«Du gouvernement de coalitions (24 avril 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Un parti qui dirige un grand mouvement révolutionnaire ne saurait le mener à la victoire sans théorie révolutionnaire, sans connaissances de l'histoire, sans une compréhension profonde du mouvement dans sa réalité.


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


La rectification est, comme nous le disions, un «mouvement général pour l'éducation marxiste». C'est en effet l'étude, dans tout le Parti, du marxisme au moyen de la critique et de l'autocritique. Nous approfondirons certainement notre connaissance du marxisme au cours de ce mouvement.


«Intervention à la Conférence nationale du Parti communiste chinois suc le Travail de Propagande» (12 mars 1957).


C'est une tâche ardue que d'assurer un niveau de vie convenable à des centaines de millions de Chinois, de transformer notre pays économiquement et culturellement arriéré en un pays prospère, puissant, doté d'une culture hautement développée.

Et c'est pour mieux assumer cette tâche et pour mieux travailler avec tous les hommes de bonne volonté en dehors du Parti, déterminés à faire aboutir des transformations, que nous devons, à présent comme dans l'avenir, entreprendre des mouvements de rectification et corriger sans relâche ce qu'il y a d'erroné en nous.


«Intervention à la Conférence nationale du Parti communiste chinois sur le Travail de Propagande» (12 mars 1957).


La politique est le point de départ de toute action pratique d'un parti révolutionnaire et se manifeste dans le développement et l'aboutissement des actions de ce parti.

Toute action d'un parti révolutionnaire est l'application de sa politique.

S'il n'applique pas une politique juste, il applique une politique erronée; s'il n'applique pas consciemment une politique, il l'applique aveuglément. Ce que nous appelons expérience, c'est le processus d'application d'une politique et son aboutissement.

C'est par la pratique du peuple seulement, c'est-à-dire par l'expérience, que nous pouvons vérifier si une politique est juste ou erronée, et déterminer dans quelle mesure elle est juste ou erronée.

Mais la pratique des hommes, spécialement la pratique d'un parti révolutionnaire et des masses révolutionnaires, se rattache nécessairement à une politique ou à une autre.

Par conséquent, avant de mener une action, nous devons expliquer clairement aux membres du Parti et aux masses la politique que nous avons formulée à la lumière des circonstances.

Sinon, les membres du Parti et les masses s'écarteront de la direction politique donnée par notre Parti, agiront à l'aveuglette et appliqueront une politique erronée.


«A propos de la politique concernant l'industrie et le commerce» (27 février 1948), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Notre Parti a défini la ligne générale et la politique générale de la révolution chinoise et arrêté diverses lignes de travail et mesures politiques particulières.

Toutefois, il arrive souvent que les camarades retiennent les lignes de travail et mesures politiques particulières et oublient la ligne générale et la politique générale du Parti.

Si vraiment nous les oublions, nous serons des révolutionnaires aveugles, des demi-révolutionnaires à l'esprit confus et, en appliquant une ligne de travail et des mesures politiques particulières, nous perdrons le nord, nous pencherons tantôt à gauche, tantôt à droite, et notre travail en souffrira.


«Discours prononcé à une conférence des cadres de la région libérée du Chansi-Soueiyuan» (1er avril 1948), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Politique et tactique sont la vie même du Parti; les camarades dirigeants à tous les échelons doivent leur accorder la plus grande attention et ne jamais se montrer négligents à cet égard.


«Circulaire sur la situation» (20 mars 1948), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.



II. LES CLASSES ET LA LUTTE DE CLASSES

Lutte de classes — certaines classes sont victorieuses, d'autres sont éliminées. Cela, c'est l'histoire, l'histoire des civilisations depuis des millénaires.

Interpréter l'histoire d'après ce point de vue, c'est ce qui s'appelle matérialisme historique ; se placer à l'opposé de ce point de vue, c'est de l'idéalisme historique.


«Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte» (14 août 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Dans la société de classes, chaque homme vit en tant que membre d'une classe déterminée et il n'existe aucune pensée qui ne porte une empreinte de classe.


«De la pratique» (Juillet 1937), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Les changements qui interviennent dans la société proviennent surtout du développement des contradictions à l'intérieur de la société, c'est-à-dire des contradictions entre les forces productives et les rapports de production, entre les classes, entre le nouveau et l'ancien.

Le développement de ces contradictions fait avancer la société, amène le remplacement de la vieille société par la nouvelle.


«De la contradiction» (Août 1937), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


L'impitoyable exploitation économique et la cruelle oppression politique de la part des propriétaires fonciers contraignirent la paysannerie à entreprendre un grand nombre d'insurrections contre leur domination. . . .

Dans la société féodale chinoise, les luttes de classe de la paysannerie, les insurrections et les guerres paysannes ont seules été les véritables forces motrices dans le développement de l'histoire.


«La Révolution chinoise et le Parti communiste chinois» (Décembre 1939), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


La révolution n'est pas un dîner de gala; elle ne se fait pas comme une œuvre littéraire, un dessin ou une broderie; elle ne peut s'accomplir avec autant d'élégance, de tranquillité et de délicatesse, ou avec autant de douceur, d'amabilité, de courtoisie, de retenue et de générosité d'âme.

La révolution, c'est un soulèvement, un acte de violence par lequel une classe en renverse une autre.


Rapport sur l'enquête menée dans le Hounan à propos du mouvement paysan» (Mars 1927), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Tchiang Kaï-chek cherche toujours à arracher au peuple la moindre parcelle de pouvoir, le moindre avantage conquis.

Et nous? Notre politique consiste à lui riposter du tac au tac et à nous battre pour chaque pouce de terre.

Nous agissons à sa manière. Tchiang Kaï-chek cherche toujours à imposer la guerre au peuple, une épée à la main gauche, une autre à la main droite.

A son exemple, nous prenons, nous aussi, des épées. ...

Et comme Tchiang Kaï-chek affile maintenant ses épées, nous devons affiler les nôtres aussi.


«La Situation et notre politique après la victoire dans la Guerre de Résistance contre le Japon» (13 août 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Quels sont nos ennemis et quels sont nos amis?

C'est là une question d'une importance primordiale pour la révolution.

Si, dans le passé, toutes les révolutions en Chine n'ont obtenu que peu de résultats, la raison essentielle en est qu'elles n'ont point réussi à unir autour d'elles leurs vrais amis pour porter des coups à leurs vrais ennemis. Le parti révolutionnaire est le guide des masses, et jamais révolution n'a pu éviter l'échec quand ce parti a orienté les masses sur une voie fausse.

Pour être sûrs de ne pas les conduire sur la voie fausse et de remporter la victoire dans la révolution, nous devons absolument veiller à nous unir avec nos vrais amis pour porter des coups à nos vrais ennemis.

Et pour distinguer nos vrais amis de nos vrais ennemis, nous devons entreprendre une analyse générale des conditions économiques des diverses classes de la société chinoise et de leur attitude respective envers la révolution.


«Analyse des classes de la société chinoise» (Mars 1926), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Tous les seigneurs de guerre, les bureaucrates, les compradores et les gros propriétaires fonciers qui sont de mèche avec les impérialistes, de même que cette fraction réactionnaire des intellectuels qui-en dépend, sont nos ennemis.

Le prolétariat industriel est la force dirigeante de notre révolution.

Nos plus proches amis sont l'ensemble du semi-prolétariat et de la petite bourgeoisie.

De la moyenne bourgeoisie toujours oscillante, l'aile droite peut être notre ennemie et l'aile gauche notre amie; mais nous devons constamment prendre garde que cette classe ne vienne désorganiser notre front.


«Analyse des classes de la société chinoise» (Mars 1926), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Celui qui se range du côté du peuple révolutionnaire est un révolutionnaire, tandis que celui qui se range du côté de l'impérialisme, du féodalisme et du capitalisme bureaucratique est un contre-révolutionnaire.

Celui qui se range en paroles seulement du côté du peuple révolutionnaire, mais agit tout autrement, est un révolutionnaire en paroles; celui-là est un parfait révolutionnaire qui se range non seulement en paroles mais en actes du côté du peuple révolutionnaire.


Allocution de clôture à la deuxième session du Comité national de la Ire Conférence consultative politique du Peuple chinois (23 juin 1950).


En ce qui nous concerne, qu'il s'agisse d'un individu, d'un parti, d'une armée ou d'une école, j'estime que l'absence d'attaques de l'ennemi contre nous est une mauvaise chose, car elle signifie nécessairement que nous faisons cause commune avec l'ennemi.

Si nous sommes attaqués par l'ennemi, c'est une bonne chose, car cela prouve que nous avons tracé une ligne de démarcation bien nette entre l'ennemi et nous.

Et: si celui-ci nous attaque avec violence, nous peignant sous les couleurs les plus sombres et dénigrant tout ce que nous faisons, c'est encore mieux, car cela prouve non seulement que nous avons établi une ligne de démarcation nette entre l'ennemi et nous, mais encore que nous avons remporté des succès remarquables dans notre travail.


«Etre attaqué par l'ennemi est une bonne et non une mauvaise chose» (26 mai 1939).


Nous devons soutenir tout ce que notre ennemi combat et combattre tout ce qu'il soutient.


«Entretien avec trois correspondants de l'Agence centrale d'Information et des journaux Saotangpao et Sin-minpao» (16 septembre 1959), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Nous nous tenons sur les positions du prolétariat et des masses populaires. Pour les membres du Parti communiste, cela implique la nécessité de se tenir sur la position du Parti, de se conformer à l'esprit de parti et à la politique du Parti.


«Interventions aux causeries sur la littérature et l'art à Yenan» (Mai 1942), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Après l'anéantissement des ennemis armés, il y aura encore des ennemis non armés; ceux-ci ne manqueront pas de mener contre nous une lutte à mort; nous ne devons jamais les sous-estimer. Si nous ne posons et ne comprenons pas maintenant le problème de cette façon, nous commettrons les plus graves erreurs.


Rapport à la deuxième session plénière du Comité central issu du VIIe Congrès du Parti communiste chinois» (5 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Les impérialistes et les réactionnaires du pays ne se résigneront jamais à leur défaite; ils se débattront jusqu'à la fin.

Même quand la paix et l'ordre auront été rétablis dans l'ensemble du pays, ils continueront par tous les moyens à se livrer au sabotage et à provoquer des troubles, et chercheront à tout instant à rétablir leur domination en Chine.

Cela est certain, indubitable; nous ne devons donc absolument pas relâcher notre vigilance.


Allocution d'ouverture à la première session plénière de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (21 septembre 1949).


Le dogmatisme et le révisionnisme vont tous deux à l'encontre du marxisme. Le marxisme doit nécessairement avancer, se développer au fur et à mesure que la pratique se développe, et il ne saurait rester sur place. S'il demeurait stagnant et stéréotypé, il n'aurait plus de vie.

Toutefois, on ne doit pas enfreindre les principes fondamentaux du marxisme; le faire, c'est tomber dans l'erreur.

Considérer le marxisme d'un point de vue métaphysique et comme quelque chose de figé, c'est du dogmatisme.

Nier les principes fondamentaux du marxisme et nier sa vérité universelle, c'est du révisionnisme.

Le révisionnisme est une forme de l'idéologie bourgeoise.

Les révisionnistes effacent la différence entre le socialisme et le capitalisme, entre la dictature du prolétariat et celle de la bourgeoisie.

Ce qu'ils préconisent est en fait non pas la ligne socialiste, mais la ligne capitaliste.

Dans les circonstances présentes, le révisionnisme est encore plus nuisible que le dogmatisme.

Une tâche importante nous incombe sur le front idéologique, celle de développer la critique contre le révisionnisme.


«Intervention à la Conférence nationale du Parti communiste chinois sur le Travail de Propagande» (12 mars I957).


Le révisionnisme ou opportunisme de droite est un courant idéologique bourgeois; il est encore plus dangereux que le dogmatisme.

Les révisionnistes ou opportunistes de droite approuvent le marxisme du bout des lèvres et attaquent eux aussi le «dogmatisme».

Mais leurs attaques visent en fait la substance même du marxisme.

Ils combattent ou dénaturent le matérialisme et la dialectique, ils combattent ou tentent d'affaiblir la dictature démocratique populaire et le rôle dirigeant du Parti communiste, ainsi que la transformation et l'édification socialistes.

Lors même que la révolution socialiste a remporté pratiquement la victoire dans notre pays, il y a encore un certain nombre de gens qui rêvent de restaurer le régime capitaliste; ils mènent la lutte contre la classe ouvrière sur tous les fronts, y compris celui de l'idéologie.

Dans cette lutte, les révisionnistes sont leurs meilleurs adjoints.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957)




III. LE SOCIALISME ET LE COMMUNISME

Le communisme est le système complet de l'idéologie prolétarienne en même temps qu'un nouveau régime social.

Cette idéologie et ce régime social diffèrent de toute autre idéologie et de tout autre régime social; ils sont les plus parfaits, les plus progressistes, les plus révolutionnaires, les plus rationnels de toute l'histoire de l'humanité.

L'idéologie et le régime social du féodalisme sont entrés au musée de l'histoire.

Ceux du capitalisme sont, eux aussi, entrés au musée dans une partie du monde (en U.R.S.S.); partout ailleurs, ils ressemblent à «un moribond qui décline rapidement, comme le soleil derrière les collines de l'ouest»; ils seront bientôt bons pour le musée.

Seuls l'idéologie et le régime social du communisme se répandent dans le monde entier avec l'impétuosité de l'avalanche et la force de la foudre; ils feront fleurir leur merveilleux printemps.


«La Démocratie nouvelle» (Janvier 1940), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


En fin de compte, le régime socialiste se substituera au régime capitaliste; c'est une loi objective, indépendante de la volonté humaine.

Quels que soient les efforts des réactionnaires pour freiner la roue de l'histoire dans son mouvement en avant, la révolution éclatera tôt ou tard et sera nécessairement victorieuse.


«Intervention à la réunion du Soviet suprême de l'U.R.S.S. pour la célébration du 40e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre» (6 novembre 1957).


Nous autres communistes, nous ne dissimulons jamais nos aspirations politiques.

Il est certain, indubitable, que notre programme pour l'avenir, ou programme maximum, a pour but de conduire la Chine au socialisme et au communisme.

Le nom même de notre Parti ainsi que notre conception marxiste du monde indiquent clairement cet idéal suprême que nous voulons réaliser dans l'avenir, idéal infiniment beau et radieux.


«Du gouvernement de coalition» (24 avril I945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


L'ensemble du mouvement révolutionnaire chinois dirigé par le Parti communiste embrasse deux étapes, la révolution démocratique et la révolution socialiste; ce sont deux processus révolutionnaires de caractère différent, et c'est seulement après avoir achevé le premier que l'on peut passer à l'accomplissement du second.

La révolution démocratique est la préparation nécessaire de la révolution socialiste, et la révolution socialiste est l'aboutissement logique de la révolution démocratique.

Le but final de tout communiste, et pour lequel il doit lutter de toutes ses forces, c'est l'instauration définitive d'une société socialiste et d'une société communiste.


«La Révolution chinoise et le Parti communiste chinois» (Décembre 1939), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Le but de la révolution socialiste est de libérer les forces productives.

La transformation de la propriété individuelle en propriété collective socialiste dans les domaines de l'agriculture et de l'artisanat, et celle de la propriété capitaliste en propriété socialiste dans l'industrie et le commerce privés aboutiront nécessairement à une libération considérable des forces productives.

Et les conditions sociales seront ainsi créées pour un énorme développement de la production industrielle et agricole.


Allocution à la Conférence suprême d'Etat (2j janvier 1956).


Actuellement, nous poursuivons non seulement une révolution du système social, la transformation de la propriété privée en propriété sociale, mais aussi une révolution technique, le passage de la production artisanale à la grande production mécanisée moderne.

Ces deux révolutions sont liées.

Dans le domaine de l'agriculture, la coopération doit précéder l'utilisation du gros outillage, étant donné les conditions de notre pays (dans les pays capitalistes, l'agriculture suit une orientation capitaliste). Ainsi, l'industrie et l'agriculture ne doivent être en aucun cas séparées ou isolées l'une de l'autre; il doit en être de même pour l'industrialisation socialiste et la transformation socialiste de l'agriculture.

Il faut éviter à tout prix d'accorder plus d'importance à l'une au détriment de l'autre.


 «Sur le problème de la coopération agricole» (31 juillet 1955).


Le nouveau régime social vient de s'établir et il faut un certain temps pour qu'il soit consolidé. N'allons pas croire qu'il le soit parfaitement dès son instauration; cela est impossible. Il ne peut être consolidé que progressivement.

Pour qu'il le soit de façon définitive, il faut réaliser l'industrialisation socialiste du pays, poursuivre avec persévérance la révolution socialiste sur le front économique et, de plus, déployer, sur les fronts politique et idéologique de durs et constants efforts en vue de la révolution et de l'éducation socialistes.

Par ailleurs, il faut que différentes conditions internationales y contribuent.


«Intervention à la Conférence nationale du parti communiste chinois sur le Travail de Propagande» (12 mars 1957).


Dans notre pays, la lutte pour la consolidation du régime socialiste, la lutte qui décidera de la victoire du socialisme ou du capitalisme, s'étendra encore sur une très longue période historique. Mais nous devons nous rendre compte que le régime nouveau, socialiste, se consolidera infailliblement.

Nous édifierons un pays socialiste doté d'une industrie, d'une agriculture, d'une science et d'une culture modernes.


«Intervention à  la Conférence nationale du Parti communiste chinois sur le Travail de Propagande» (12 mars 1957).


Les intellectuels hostiles à notre Etat sont en nombre infime.

Ce sont des gens qui n'aiment pas notre Etat fondé sur la dictature du prolétariat; ils regrettent l'ancienne société.

A la moindre occasion, ils fomentent des troubles, cherchant à renverser le Parti communiste et à restaurer l'ancien régime.

Entre la voie du prolétariat et celle de la bourgeoisie, c'est-à-dire entre la voie du socialisme et celle du capitalisme, ils s'obstinent à vouloir suivre la seconde.

En fait, comme celle-ci est impraticable, ils sont prêts à capituler devant l'impérialisme, le féodalisme et le capitalisme bureaucratique.

De telles gens se rencontrent dans les milieux de la politique, de l'industrie, du commerce, de la culture, de l'enseignement comme dans les milieux scientifiques, techniques et religieux; ils sont extrêmement réactionnaires.


«Intervention à la Conférence nationale du Parti communiste chinois sur le Travail de Propagande» (12 mars 1957).


Le grand problème, c'est l'éducation des paysans. L'économie paysanne est dispersée, et la socialisation de l'agriculture, à en juger par l'expérience de l'Union soviétique, exigera un temps très long et un travail minutieux.

Sans socialisation de l'agriculture, il ne peut y avoir de socialisme intégral, solide.


«De la dictature démocratique populaire» (30 juin 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Nous devons être convaincus que 1° les masses paysannes désirent s'engager progressivement, sous la conduite du Parti, dans la voie du socialisme et que 2° le Parti est capable de conduire les paysans dans cette voie.

Ces deux points constituent l'essence et l'aspect dominant du problème.


«Sur le problème de la coopération agricole» (31 juillet 1955).


Les organes dirigeants des coopératives doivent assurer la prépondérance, dans leur sein, des paysans pauvres actuels et des nouveaux paysans moyens-pauvres; ils auront comme force d'appoint les anciens paysans moyens-pauvres et les paysans moyens aisés, anciens et nouveaux.

C'est ainsi seulement qu'on pourra, conformément à la politique du Parti, réaliser l'unité des paysans pauvres et des paysans moyens, consolider les coopératives, développer la production et accomplir comme il faut la transformation socialiste dans l'ensemble des régions rurales.

Sinon, l'unité des paysans moyens et des paysans pauvres, la consolidation des coopératives, le développement de la production et la transformation socialiste dans l'ensemble des régions rurales seront impossibles.


Note sur l'article: «Comment la prépondérance est passée des paysans moyens aux paysans pauvres dans la Coopérative agricole de Production de Woutang, canton de Kaochan, district de Tchangcha» (1955), L'Essor du socialisme dans les campagnes chinoises.


Il faut unir à nous les paysans moyens; ce serait une erreur de ne pas le faire. Mais sur qui, dans nos campagnes, la classe ouvrière et le Parti communiste doivent-ils compter pour les rallier, en vue de la transformation socialiste dans l'ensemble des régions rurales?

Bien entendu, sur les paysans pauvres, uniquement.

Il en fut ainsi quand nous luttions contre les propriétaires fonciers et réalisions la réforme agraire; il en est encore ainsi aujourd'hui alors que nous luttons contre les paysans riches et tout facteur capitaliste, pour réaliser la transformation socialiste de l'agriculture.

Au début de ces deux périodes révolutionnaires, les paysans moyens se sont montrés hésitants.

Et c'est seulement lorsqu'ils se rendent clairement compte de la tendance générale de la situation et voient que le triomphe de la révolution est imminent qu'ils passent du côté de celle-ci. Les paysans pauvres doivent agit sur les paysans moyens, les gagner à eux pour que la révolution prenne chaque jour plus d'ampleur, et ce jusqu'à la victoire finale.


Note sur l'article: «La Leçon de .l'apparition d'une «coopérative de paysans moyens» et d'une «coopérative de paysans pauvres» dans le district de Fouan» (1955), L'Essor du socialisme dans les campagnes chinoises.


Il y a une sérieuse tendance au capitalisme chez les paysans aisés. Elle se donnera libre cours si nous relâchons tant soit peu notre travail politique parmi les paysans pendant le mouvement de coopération et dans une longue période à venir.


Note sur l'article : «Une lutte résolue doit être menée contre la tendance au capitalisme» (1955)» L'Essor du socialisme dans les campagnes chinoises.


Le mouvement de coopération agricole a été, dès le début, une sérieuse lutte idéologique et politique.

Aucune coopérative ne peut être fondée sans une telle lutte. Pour qu'un système social tout nouveau puisse être édifié à la place de l'ancien, il faut d'abord déblayer le terrain.

Les survivances de la vieille idéologie, qui reflète l'ancien système, demeurent nécessairement, et pendant longtemps, dans l'esprit des gens; elles ne s'effacent pas facilement.

Après sa création, une coopérative doit soutenir encore bien des luttes avant de se consolider. Et même après sa consolidation, elle risque de s'effondrer, pour peu qu'elle relâche ses efforts.


Note sur l'article: «Une sérieuse leçon» (1955), L'Essor du socialisme dans les campagnes chinoises.


Depuis quelques années, la tendance spontanée au capitalisme s'affirme chaque jour davantage dans les campagnes; partout on voit apparaître de nouveaux paysans riches, beaucoup de paysans moyens aisés s'efforçant de devenir des paysans riches.

D'autre part, de nombreux paysans pauvres, ne disposant pas de moyens de production suffisants, sont encore dans le besoin; certains ont des dettes, d'autres ont vendu ou loué leur terre.

Si on laisse se poursuivre cette évolution, le phénomène de différenciation, de glissement vers les deux pôles, ira inévitablement en s'aggravant.

Les paysans qui ont perdu leur terre et ceux qui vivent encore dans la pauvreté nous reprocheront de ne pas les secourir et de ne pas les aider à surmonter leurs difficultés.

Les paysans moyens aisés, qui ont tendance à s'engager dans la voie du capitalisme, seront eux aussi mécontents de nous; nous ne pourrons jamais, en effet, satisfaire leurs exigences puisque nous n'avons nulle intention de suivre cette voie.

Dans une telle situation, l'alliance des ouvriers et des paysans pourrait-elle encore être solidement maintenue ?

Evidemment pas.

Le problème ne peut être résolu que sur une nouvelle base: tout en procédant graduellement à l'industrialisation socialiste et à la transformation socialiste de l'artisanat ainsi que de l'industrie et du commerce capitalistes, il faut réaliser progressivement la transformation socialiste de l'agriculture dans son ensemble, c'est-à-dire réaliser la coopération et liquider l'économie des paysans riches et l'économie individuelle dans les régions rurales, afin d'assurer l'aisance à tout le peuple de nos campagnes.

Nous estimons que c'est le seul moyen de consolider l'alliance des ouvriers et des paysans.


«Sur le problème de la coopération agricole» (31 juillet 1955).


Par planification d'ensemble, il faut entendre la planification qui tient compte de l'ensemble des intérêts de nos 600 millions d'habitants.

Lorsque nous établissons un plan, réglons une affaire ou réfléchissons à un problème, nous devons toujours partir du fait que notre pays a 600 millions d'habitants; en aucun cas, nous ne devons oublier cela.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février I917).


Outre la direction exercée par le Parti, un facteur décisif est notre population de 600 millions d'habitants.

Plus il y a de gens, plus il y a d'idées, d'ardeur et d'énergie.

Jamais les masses n'ont été aussi enthousiastes, jamais leur combativité et leur moral aussi élevés.


«Présentation d'une coopérative» (15 avril 1958).


Parmi les caractéristiques de la Chine et de ses 600 millions d'habitants, une des plus frappantes est la pauvreté et le dénuement.

Choses mauvaises en apparence, bonnes en réalité.

La pauvreté pousse au changement, à l'action, à la révolution.

Une feuille blanche offre toutes les possibilités; on peut y écrire ou y dessiner ce qu'il y a de plus nouveau et de plus beau.


«Présentation d'une coopérative» (15 avril 1958).


Quand la révolution chinoise aura triomphé dans tout le pays et que le problème agraire aura été résolu, deux contradictions fondamentales n'en subsisteront pas moins en Chine.

La première, d'ordre intérieur, est la contradiction entre la classe ouvrière et la bourgeoisie. La seconde, d'ordre extérieur, est la contradiction entre la Chine et les pays impérialistes.

C'est pourquoi, après la victoire de la révolution démocratique populaire, le pouvoir d'Etat de la république populaire sous la direction de la classe ouvrière ne devra pas être affaibli, mais renforcé.


«Rapport à la deuxième session plénière du Comité central issu du VIIe Congrès du Parti communiste chinois» (5 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


«Ne voulez-vous donc pas supprimer le pouvoir d'Etat?» Si, nous le voulons, mais pas pour le moment; nous ne pouvons pas encore le faire.

Pourquoi?

Parce que l'impérialisme existe toujours, parce que la réaction intérieure existe toujours, parce que les classes existent toujours dans le pays.

Notre tâche actuelle est de renforcer l'appareil d'Etat du peuple, principalement l'armée populaire, la police populaire et la justice populaire, afin de consolider la défense nationale et de protéger les intérêts du peuple.


«De la dictature démocratique populaire» (30 juin 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Notre Etat a pour régime la dictature démocratique populaire dirigée par la classe ouvrière et fondée sur l'alliance des ouvriers et des paysans.

Quelles sont les fonctions de cette dictature ?

Sa première fonction est d'exercer la répression, à l'intérieur du pays, sur les classes et les éléments réactionnaires ainsi que sur les exploiteurs qui s'opposent à la révolution socialiste, sur ceux qui sapent l'édification socialiste, c'est-à-dire de résoudre les contradictions entre nous et nos ennemis à l'intérieur du pays.

Par exemple, arrêter, juger et condamner certains contre-révolutionnaires et retirer, pour un temps déterminé, aux propriétaires fonciers et aux capitalistes bureaucratiques le droit de vote et la liberté de parole — tout cela entre dans le champ d'application de notre dictature.

Pour maintenir l'ordre dans la société et défendre les intérêts des masses populaires, il est également nécessaire d'exercer la dictature sur les voleurs, les escrocs, les assassins, les incendiaires, les bandes de voyous et autres mauvais éléments qui troublent sérieusement l'ordre public.

La dictature a une deuxième fonction, celle de défendre notre pays contre les activités subversives et les agressions éventuelles des ennemis du dehors.

Dans ce cas, la dictature a pour tâche de résoudre sur le plan extérieur les contradictions entre nous et nos ennemis.

Le but de la dictature est de protéger le peuple tout entier dans le travail paisible qu'il poursuit pour transformer la Chine en un pays socialiste doté d'une industrie, d'une agriculture, d'une science et d'une culture modernes.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).


La dictature démocratique populaire a besoin de la direction de la classe ouvrière, car c'est la classe la plus clairvoyante, la plus désintéressée, celle dont l'esprit révolutionnaire est le plus conséquent.

Toute l'histoire de la révolution prouve que, sans la direction de la classe ouvrière, la révolution échoue et qu'elle triomphe avec la direction de la classe ouvrière.


«De la dictature démocratique populaire» (30 juin 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


La dictature démocratique populaire est basée sur l'alliance de la classe ouvrière, de la paysannerie et de la petite bourgeoisie urbaine, et principalement sur l'alliance des ouvriers et des paysans, parce que ces deux classes représentent 80 à 90 pour cent de la population chinoise.

Le renversement de l'impérialisme et de la clique réactionnaire du Kuomintang est dû avant tout à la force de ces deux classes, et le passage de la démocratie nouvelle au socialisme dépend principalement de leur alliance.


«De la dictature démocratique populaire» (30 juin 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


La lutte de classes, la lutte pour la production et l'expérimentation scientifique sont les trois grands mouvements révolutionnaires de l'édification d'un pays socialiste puissant.

Ces mouvements constituent une sûre garantie permettant aux communistes de se garder de toute bureaucratie, de se prémunir contre le révisionnisme et le dogmatisme et de demeurer toujours invincibles, une sûre garantie permettant au prolétariat de s'unir avec les larges masses travailleuses et de pratiquer une dictature démocratique.

Si, en l'absence de ces mouvements, on laissait se déchaîner les propriétaires fonciers, les paysans riches, les contre-révolutionnaires, les mauvais éléments et les génies malfaisants, tandis que nos cadres fermeraient les yeux et que nombre d'entre eux n'opéreraient même pas de distinction entre l'ennemi et nous, mais collaboreraient avec l'ennemi, se laissant corrompre, démoraliser et désunir par lui, si nos cadres étaient ainsi entraînés dans le camp ennemi ou si l'ennemi parvenait à s'infiltrer dans nos rangs, et si beaucoup de nos ouvriers, paysans et intellectuels se laissaient aussi séduire ou intimider par l'ennemi, alors il se passerait peu de temps, peut-être quelques années ou une décennie, tout au plus quelques décennies, avant qu'une restauration contre-révolutionnaire n'ait inévitablement lieu à l'échelle nationale, que le parti marxiste-léniniste ne devienne un parti révisionniste, un parti fasciste, et que toute la Chine ne change de couleur.


Cité dans «Le Pseudo-communisme de Khrouchtchev et les leçons historiques qu'il donne au monde» (14 juillet 1964).


L'exercice de la dictature démocratique populaire implique deux méthodes.

A l'égard des ennemis, nous employons celle de la dictature; autrement dit, aussi longtemps qu'il sera nécessaire, nous ne leur permettrons pas de participer à l'activité politique, nous les obligerons à se soumettre aux lois du gouvernement populaire, nous les forcerons à travailler de leurs mains pour qu'ils se transforment en hommes nouveaux.

Par contre, à l'égard du peuple, ce n'est pas la méthode de la contrainte, mais la méthode démocratique qui intervient; autrement dit, le peuple doit pouvoir participer à l'activité politique; il faut employer à son égard les méthodes démocratiques d'éducation et de persuasion, au lieu de l'obliger à faire ceci ou cela.


Allocution de clôture à la deuxième session du Comité national de la Ire Conférence consultative politique du Peuple chinois (23 juin 1950).


Le peuple chinois, sous la direction du Parti communiste, mène un vigoureux mouvement de rectification, afin de donner un essor rapide à la cause du socialisme en Chine sur une base plus solide encore.

Il s'agit de résoudre correctement les différentes contradictions qui existent effectivement au sein du peuple et qui demandent à être résolues à l'heure actuelle.

A cet effet, un grand débat est organisé dans notre peuple tout entier, débat dirigé et libre, avec faits et arguments à l'appui, dans les villes comme à la campagne, et qui porte sur les questions de la voie socialiste et de la voie capitaliste, du régime fondamental et des mesures politiques importantes de l'Etat, du style de travail des cadres du Parti et du gouvernement, et du bien-être du peuple. Il s'agit d'un mouvement socialiste par lequel le peuple s'éduque et se réforme lui-même.


«Intervention à la réunion du Soviet suprême de l'U.R.S.S. pour la célébration du 40e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre» (6 novembre 1957).


Notre travail d'édification grandiose pose devant nous une tâche extrêmement ardue. Bien que les communistes soient plus de dix millions en Chine, ils ne représentent qu'une minime partie de la population du pays. Dans nos organismes d'Etat et dans l'ensemble des activités de notre société, l'abondance du travail réclame le concours des non-communistes.

Si nous ne savons pas prendre appui sur les masses populaires, ni collaborer avec les non-communistes, il nous sera impossible de mener notre travail à bonne fin.

Tout en renforçant l'unité du Parti, nous devons continuer à affermir l'union des nationalités, des classes démocratiques, des partis démocratiques et des organisations populaires, à consolider et à élargir notre front uni démocratique populaire; il nous faut, dans n'importe quel secteur de notre travail, remédier soigneusement à tout ce qui compromet l'union du Parti avec le peuple.


«Allocution d'ouverture au Ville Congrès du Parti communiste chinois» (15 septembre 1956).




IV. LA JUSTE SOLUTION DES CONTRADICTIONS AU SEIN DU PEUPLE

Nous sommes en présence de deux types de contradictions sociales: les contradictions entre nous et nos ennemis et les contradictions au sein du peuple.

Ils sont de caractère tout à fait différent.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février I957).


Pour avoir une connaissance juste de ces deux types de contradictions — contradictions entre nous et nos ennemis et contradictions au sein du peuple —, il est tout d'abord nécessaire de préciser ce qu'il faut entendre par «peuple» et par «ennemis». ...

A l'étape actuelle, qui est la période de l'édification socialiste, toutes les classes et couches sociales, tous les groupes sociaux qui approuvent et soutiennent cette édification, et y participent, forment le peuple, alors que toutes les forces sociales et tous les groupes sociaux qui s'opposent à la révolution socialiste, qui sont hostiles à l'édification socialiste ou s'appliquent à la saboter, sont les ennemis du peuple.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).


Dans les conditions actuelles de notre pays, les contradictions au sein du peuple comprennent les contradictions au sein de la classe ouvrière, les contradictions au sein de la paysannerie, les contradictions parmi les intellectuels, les contradictions entre la classe ouvrière et la paysannerie, les contradictions qui opposent les ouvriers et les paysans aux intellectuels, les contradictions qui opposent les ouvriers et les autres travailleurs à la bourgeoisie nationale, les contradictions au sein de la bourgeoisie nationale, etc.

Notre gouvernement populaire est l'authentique représentant des intérêts du peuple, il est au service de celui-ci; mais entre lui et les masses il y a également des contradictions.

Ce sont notamment celles qui existent entre les intérêts de l'Etat, de la collectivité et de l'individu, entre la démocratie et le centralisme, entre les dirigeants et les dirigés, entre certains travailleurs de l'Etat au style de travail bureaucratique et les masses populaires.

Ce sont là aussi des contradictions au sein du peuple.

D'une façon générale, les contradictions au sein du peuple reposent sur l'identité fondamentale des intérêts du peuple.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).


Les contradictions entre nous et nos ennemis sont des contradictions antagonistes. Au sein du peuple, les contradictions entre travailleurs ne sont pas antagonistes et les contradictions entre classe exploitée et classe exploiteuse présentent, outre leur aspect antagoniste, un aspect non antagoniste.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février I957).


Comment déterminer, dans le cadre de la vie politique de notre peuple, si nos paroles et nos actes sont justes ou erronés?

Nous estimons que, d'après les principes de notre Constitution et conformément à la volonté de l'immense majorité de notre peuple et aux positions politiques communes proclamées à diverses occasions par nos partis politiques, il est possible de formuler, dans leurs traits généraux, les critères que voici: Est juste

1)   ce qui favorise l'union du peuple de toutes les nationalités de notre pays et non ce qui provoque la division en son sein;

2)   ce qui favorise la transformation et l'édification socialistes et non ce qui nuit à cette transformation et à cette édification;

3)   ce qui favorise le renforcement de la dictature démocratique populaire et non ce qui sape ou affaiblit cette dictature;

4)   ce qui favorise le renforcement du centralisme démocratique et non ce qui le sape ou l'affaiblit;

5)   ce qui favorise le renforcement de la direction exercée par le Parti communiste et non ce qui rejette ou affaiblit cette direction;

6)   ce qui favorise la solidarité internationale socialiste et la solidarité internationale de tous les peuples pacifiques et non ce qui porte préjudice à ces deux formes de solidarité.

De ces six critères, les plus importants sont celui de la voie socialiste et celui du rôle dirigeant du Parti.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février I957).


L'élimination des contre-révolutionnaires est une lutte qui appartient au domaine des contradictions entre nous et nos ennemis.

Parmi le peuple, il y a des gens qui voient cette question un peu autrement. Deux catégories de gens ont des vues qui diffèrent des nôtres.

Ceux qui ont des vues droitistes ne font pas de différence entre nous et nos ennemis, ils prennent les ennemis pour nos propres gens. Ils considèrent comme des amis ceux que les larges masses considèrent comme des ennemis.

Ceux qui ont des vues gauchistes étendent tellement le champ des contradictions entre nous et nos ennemis qu'ils y font entrer certaines contradictions au sein du peuple; ils considèrent comme des contre-révolutionnaires des personnes qui en réalité ne le sont pas.

Ces deux points de vue sont erronés.

Ils ne permettent ni l'un ni l'autre de résoudre correctement la question de l'élimination des contre-révolutionnaires, ni d'apprécier correctement les résultats de notre travail dans ce domaine.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).


Les contradictions qualitativement différentes ne peuvent se résoudre que par des méthodes qualitativement différentes.

Ainsi, la contradiction entre le prolétariat et la bourgeoisie se résout par la révolution socialiste; la contradiction entre les masses populaires et le régime féodal, par la révolution démocratique; la contradiction entre les colonies et l'impérialisme, par la guerre révolutionnaire nationale; la contradiction entre la classe ouvrière et la paysannerie, dans la société socialiste, par la collectivisation et la mécanisation de l'agriculture; les contradictions au sein du parti communiste se résolvent par la critique et l'autocritique; les contradictions entre la société et la nature, par le développement des forces productives. . . .

Résoudre les contradictions différentes par des méthodes différentes est un principe que les marxistes-léninistes doivent rigoureusement observer.


«De la contradiction» (Août 1937), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Comme les contradictions entre nous et nos ennemis et les contradictions au sein du peuple sont de nature différente, elles doivent être résolues par des méthodes différentes.

En somme, il s'agit, pour le premier type de contradictions, d'établir une claire distinction entre nous et nos ennemis, et, pour le second type, entre le vrai et le faux.

Bien entendu, établir une claire distinction entre nous et nos ennemis, c'est en même temps distinguer le vrai du faux.

Ainsi, par exemple, la question de savoir qui a raison et qui a tort — nous ou les forces réactionnaires intérieures et extérieures que sont l'impérialisme, le féodalisme et le capital bureaucratique — est également une question de distinction entre le vrai et le faux, mais elle est différente par sa nature des questions sur le vrai et le faux qui se posent au sein du peuple.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).


Toute question d'ordre idéologique, toute controverse au sein du peuple ne peut être résolue que par des méthodes démocratiques, par la discussion, la critique, la persuasion et l'éducation; on ne peut la résoudre par des méthodes coercitives et répressives.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).


Afin de pouvoir exercer une activité productrice efficace, étudier avec succès et vivre dans des conditions où règne l'ordre, le peuple exige de son gouvernement, des dirigeants de la production et des dirigeants des institutions culturelles et éducatives qu'ils émettent des ordres administratifs appropriés ayant un caractère de contrainte.

Le bon sens indique que sans ces derniers, il serait impossible de maintenir l'ordre dans la société.

Dans la solution des contradictions au sein du peuple, les ordres administratifs et les méthodes de persuasion et d'éducation se complètent mutuellement.

Même les ordres administratifs émis pour maintenir l'ordre dans la société doivent être accompagnés d'un travail de persuasion et d'éducation, car le seul recours aux ordres administratifs est, dans bien des cas, inefficace.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).


L'idéologie de la bourgeoisie et celle de la petite bourgeoisie trouveront sûrement à se manifester.

A coup sûr, ces deux classes s'obstineront à s'affirmer par tous les moyens, dans les questions politiques et idéologiques.

Il est impossible qu'il en soit autrement.

Nous ne devons pas recourir à des méthodes de répression pour les empêcher de s'exprimer; nous devons le leur permettre, et en même temps engager un débat avec elles et critiquer leurs idées de façon appropriée.

Il est hors de doute que nous devons soumettre à la critique toute espèce d'idées erronées.

Certes, on aurait tort de ne pas critiquer les idées erronées et de les regarder tranquillement se répandre partout et s'emparer du marché — toute erreur est à critiquer, toute herbe vénéneuse est à combattre —, mais cette critique ne doit pas être dogmatique; il faut écarter la méthode métaphysique et faire tout son possible pour employer la méthode dialectique.

Une analyse scientifique et une argumentation pleinement convaincante sont ici de rigueur.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février I957).


Il faut critiquer les défauts du peuple, mais il faut le faire en partant véritablement de la position du peuple; notre critique doit être inspirée par le désir ardent de le défendre et de l'éduquer.

Traiter ses camarades comme on traite l'ennemi, c'est adopter la position de ce dernier.


«Interventions aux causeries sur la littérature et l'art à Yenan» (Mai 1942), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Les contradictions et la lutte sont universelles, absolues, mais les méthodes pour résoudre les contradictions, c'est-à-dire les formes de lutte, varient selon le caractère de ces contradictions: certaines contradictions revêtent le caractère d'un antagonisme déclaré, d'autres non.

Suivant le développement concret des choses et des phénomènes, certaines contradictions primitivement non antagonistes se développent en contradictions antagonistes, alors que d'autres, primitivement antagonistes, se développent en contradictions non antagonistes.


«De la contradiction» (Août 1937}, Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Dans les conditions habituelles, les contradictions au sein du peuple ne sont pas antagonistes.

Cependant, elles peuvent le devenir si on ne les règle pas d'une façon correcte ou si l'on manque de vigilance et qu'on se laisse aller à l'insouciance et à la négligence.

Dans les pays socialistes, ce phénomène n'est habituellement que partiel et temporaire.

La raison en est que le système de l'exploitation de l'homme par l'homme y est supprimé et que les intérêts du peuple y sont foncièrement identiques.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février I957).


Dans notre pays, les contradictions entre la classe ouvrière et la bourgeoisie nationale sont de celles qui se manifestent au sein du peuple.

La lutte de classes entre la classe ouvrière et la bourgeoisie nationale relève en général du domaine de la lutte de classes au sein du peuple, car, dans notre pays, la bourgeoisie nationale revêt un double caractère.

Dans la période de la révolution démocratique bourgeoise, elle présentait un caractère révolutionnaire, mais en même temps une tendance au compromis.

Dans la période de la révolution socialiste, elle exploite la classe ouvrière et en tire des profits, mais en même temps elle soutient la Constitution et se montre disposée à accepter la transformation socialiste.

Elle se distingue des impérialistes, des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie bureaucratique.

Les contradictions qui l'opposent à la classe ouvrière sont des contradictions entre exploiteurs et exploités; elles sont certes de nature antagoniste.

Cependant, dans les conditions concrètes de notre pays, les contradictions antagonistes entre ces deux classes peuvent se transformer en contradictions non antagonistes et recevoir une solution pacifique si elles sont traitées de façon judicieuse.

Si les contradictions entre la classe ouvrière et la bourgeoisie nationale ne sont pas réglées correctement, c'est-à-dire si nous ne pratiquons pas à l'égard de celle-ci une politique d'union, de critique et d'éducation, ou si la bourgeoisie nationale n'accepte pas une telle politique, elles peuvent devenir des contradictions entre nous et nos ennemis.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).


Les réactionnaires à l'intérieur d'un pays socialiste, de connivence avec les impérialistes, cherchent à faire aboutir leur complot en exploitant les contradictions au sein du peuple pour fomenter la division et susciter le désordre.

Cette leçon des événements de Hongrie mérite notre attention.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février I957).