MAO ZEDONG

LE PETIT LIVRE ROUGE
(seconde partie)



V. LA GUERRE ET LA PAIX

La guerre, qui a commencé avec l'apparition de la propriété privée et des classes, est la forme suprême de lutte pour résoudre, à une étape déterminée de leur développement, les contradictions entre classes, entre nations, entre Etats ou entre blocs politiques.


«Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine» (Décembre 1936), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


«La guerre est la continuation de la politique.» En ce sens, la guerre, c'est la politique; elle est donc en elle-même un acte politique; depuis les temps les plus anciens, il n'y a jamais eu de guerre qui n'ait eu un caractère politique. . . .

Mais la guerre a aussi ses caractères spécifiques.

En ce sens, elle n'est pas identique à la politique en général. «La guerre est une simple continuation de la politique par d'autres moyens.»

Une guerre éclate pour lever les obstacles qui se dressent sur la voie de la politique, quand celle-ci a atteint un certain stade qui ne peut être dépassé par les moyens habituels. . . .

Lorsque l'obstacle est levé et le but politique atteint, la guerre prend fin.

Tant que l'obstacle n'est pas complètement levé, il faut poursuivre la guerre jusqu'à ce qu'elle atteigne son but politique. . . .

C'est pourquoi l'on peut dire que la politique est une guerre sans effusion de sang et la guerre une politique avec effusion de sang.


«De la guerre prolongée» (Mai 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


L'histoire montre que les guerres se divisent en deux catégories: les guerres justes et les guerres injustes.

Toute guerre progressiste est juste et toute guerre qui fait obstacle au progrès est injuste.

Nous autres communistes, nous luttons contre toutes les guerres injustes qui entravent le progrès, mais nous ne sommes pas contre les guerres progressistes, les guerres justes.

Nous communistes, non seulement nous ne luttons pas contre les guerres justes, mais encore nous y prenons part activement.

La Première guerre mondiale est un exemple de guerre injuste; les deux parties y combattaient pour des intérêts impérialistes, et c'est pourquoi les communistes du monde entier s'y sont résolument opposés.

Voici comment il faut lutter contre une telle guerre: avant qu'elle n'éclate, il faut faire tous les efforts possibles pour l'empêcher, mais une fois qu'elle a éclaté, il faut, dès qu'on le peut, lutter contre la guerre par la guerre, opposer à une guerre injuste une guerre juste.


«De la guerre prolongée» (Mai 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Dans la société de classes, les révolutions et les guerres révolutionnaires sont inévitables; sans elles, il est impossible d'obtenir un développement par bonds de la société, de renverser la classe réactionnaire dominante et de permettre au peuple de prendre le pouvoir.


«De la contradiction» (Août 1937), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Une guerre révolutionnaire agit comme une sorte de contrepoison, non seulement sur l'ennemi, dont elle brisera la ruée forcenée, mais aussi sur nos propres rangs, qu'elle débarrassera de tout ce qu'ils ont de malsain.

Toute guerre juste, révolutionnaire, est une grande force, elle peut transformer bien des choses ou ouvrir la voie à leur transformation. La guerre sino-japonaise transformera et la Chine et le Japon.

Il suffit que la Chine poursuive fermement la Guerre de Résistance et applique fermement une politique de front uni pour que l'ancien Japon se transforme immanquablement en un Japon nouveau, et l'ancienne Chine en une Chine nouvelle.

Aussi bien en Chine qu'au Japon, les gens et les choses se transformeront, au cours de la guerre et après la guerre.


«De la guerre prolongée» (Mai 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Chaque communiste doit s'assimiler cette vérité que «le pouvoir est au bout du fusil».


«Problèmes de la guerre et de la stratégie» (6 novembre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


La tâche centrale et la forme suprême de la révolution, c'est la conquête du pouvoir par la lutte armée, c'est résoudre le problème par la guerre. Ce principe révolutionnaire du marxisme-léninisme est valable partout, en Chine comme dans les autres pays.


«Problèmes de la guerre et de la stratégie» (6 novembre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


En Chine, sans lutte armée, il n'y aurait de place ni pour le prolétariat, ni pour le peuple, ni pour le Parti communiste, et aucune possibilité de victoire pour la révolution.

C'est à travers les guerres révolutionnaires de ces dix-huit années que notre Parti s'est développé, consolidé et bolchévisé, et sans la lutte armée, le Parti communiste ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui. Les camarades du Parti ne doivent jamais oublier cette expérience payée de notre sang.


«Pour la parution de la revue Le Communiste» (4 octobre 1939), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Du point de vue de la doctrine marxiste sur l'Etat, l'armée est la partie constitutive principale du pouvoir d'Etat.

Celui qui veut s'emparer du pouvoir d'Etat et le conserver doit posséder une forte armée.

Certains ironisent sur notre compte en nous traitant de partisans de «l'omnipotence de la guerre».

Eh bien, oui! nous sommes pour l'omnipotence de la guerre révolutionnaire. Ce n'est pas mal faire, c'est bien faire, c'est être marxiste.

Les fusils des communistes russes ont créé le socialisme. Nous, nous voulons créer une république démocratique. L'expérience de la lutte des classes à l'époque de l'impérialisme montre que la classe ouvrière et les masses travailleuses ne peuvent vaincre les classes armées de la bourgeoisie et des propriétaires fonciers que par la force des fusils. En ce sens, on peut dire qu'il n'est possible de transformer le monde qu'avec le fusil.


«Problèmes de la guerre et de la stratégie» (6 novembre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Nous sommes pour l'abolition des guerres; la guerre, nous ne la voulons pas. Mais on ne peut abolir la guerre que par la guerre.

Pour qu'il n'y ait plus de fusils, il faut prendre le fusil.


«Problèmes de la guerre et de la stratégie» (6 novembre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


La guerre, ce monstre qui fait s'entretuer les hommes, finira par être éliminée par le développement de la société humaine, et le sera même dans un avenir qui n'est pas lointain.

Mais pour supprimer la guerre, il n'y a qu'un seul moyen: opposer la guerre à la guerre, opposer la guerre révolutionnaire à la guerre contre-révolutionnaire, opposer la guerre nationale révolutionnaire à la guerre nationale contre-révolutionnaire, opposer la guerre révolutionnaire de classe à la guerre contre-révolutionnaire de classe. . .

Lorsque la société humaine en arrivera à la suppression des classes, à la suppression de l'Etat, il n'y aura plus de guerres — ni contre-tévolutionnaires, ni révolutionnaires, ni injustes, ni justes.

Ce sera l'ère de la paix perpétuelle pour l'humanité. En étudiant les lois de la guerre révolutionnaire, nous partons de l'aspiration à supprimer toutes les guerres; c'est en cela que réside la différence entre nous autres communistes et les représentants de toutes les classes exploiteuses.


«Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine» (Décembre 1936), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Notre pays et les autres pays socialistes ont besoin de la paix, les peuples du monde entier également.

Seuls certains groupes monopolistes des quelques pays impérialistes, qui cherchent à s'enrichir au moyen de l'agression, aspirent à la guerre et ne veulent pas la paix.


«Allocution d'ouverture au VIIIe Congrès du Parti communiste chinois» (15 septembre 1956).


Pour établir une paix durable dans le monde, nous devons continuer à développer notre coopération amicale avec les pays frères du camp socialiste et renforcer notre solidarité avec les pays attachés à la paix.

Nous devons nous efforcer d'établir avec tous les pays désireux de vivre en paix avec nous des relations diplomatiques normales sur la base du respect mutuel de l'intégrité territoriale et de la souveraineté ainsi que de l'égalité et des avantages réciproques.

Nous devons enfin apporter un soutien actif aux mouvements d'indépendance et de libération nationales des pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, aux mouvements pour la paix et aux justes luttes de tous les pays du monde.


«Allocution d'ouverture au VIIIe Congrès du Parti communiste chinois» (15 septembre 1956).


Pour ce qui est des pays impérialistes, nous devons également nous unir avec leurs peuples et chercher à réaliser la coexistence pacifique avec ces pays, à faire du commerce avec eux et à empêcher une guerre éventuelle; mais nous ne devons en aucun cas nourrir à leur égard des vues qui ne correspondent pas à la réalité.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).


Nous désirons la paix. Toutefois, si l'impérialisme s'obstine à vouloir la guerre, il nous faudra, sans hésiter, faire d'abord la guerre avant d'édifier le pays. Tous les jours tu crains la guerre, et si elle éclatait pourtant?

J'ai déjà dit que le vent d'est l'emportait sur le vent d'ouest, que la guerre n'aurait pas lieu, et maintenant, j'apporte cette précision complémentaire pour le cas où la guerre éclaterait. Ainsi, les deux possibilités auront été envisagées.


Intervention à la Conférence de Moscou des Partis communistes et ouvriers (18 novembre 1957).


Actuellement, dans tous les pays du monde, on discute de l'éventualité d'une troisième guerre mondiale.

Nous devons être préparés psychologiquement à cette éventualité et l'envisager d'une manière analytique.

Nous sommes résolument pour la paix et contre la guerre.

Mais si les impérialistes s'entêtent à déclencher une nouvelle guerre, nous ne devons pas en avoir peur. Notre attitude devant cette question est la même que devant tous les désordres: primo, nous sommes contre, et secundo, nous n'en avons pas peur.

La Première guerre mondiale a été suivie par la naissance de l'Union soviétique avec une population de 200 millions d'habitants.

La Seconde guerre mondiale a été suivie de la formation du camp socialiste qui englobe une population de 900 millions d'âmes.

Il est certain que si les impérialistes s'obstinent à déclencher une troisième guerre mondiale, des centaines de millions d'hommes passeront du côté du socialisme et seul un territoire peu étendu demeurera aux mains des impérialistes; il est même possible que le système impérialiste s'effondre complètement.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).


Provocation de troubles, échec, nouvelle provocation, nouvel échec, et cela jusqu'à leur ruine — telle est la logique des impérialistes et de tous les réactionnaires du monde à l'égard de la cause du peuple; et jamais ils n'iront contre cette logique.

C'est là une loi marxiste.

Quand nous disons: «l'impérialisme est féroce», nous entendons que sa nature ne changera pas, et que les impérialistes ne voudront jamais poser leur coutelas de boucher, ni ne deviendront jamais des bouddhas, et cela jusqu'à leur ruine.

Lutte, échec, nouvelle lutte, nouvel échec, nouvelle lutte encore, et cela jusqu'à la victoire — telle est la logique du peuple, et lui non plus, il n'ira jamais contre cette logique.

C'est encore une loi marxiste.

La révolution du peuple russe a suivi cette loi, il en est de même de la révolution du peuple chinois.


«Rejetez vos illusions et préparez-vous à la lutte» (14 août 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


La victoire ne doit en aucune façon nous faire relâcher notre vigilance à l'égard des complots insensés des impérialistes et de leurs valets qui cherchent à prendre leur revanche. Quiconque relâchera sa vigilance se trouvera désarmé politiquement et réduit à une position passive.


«Allocution au Comité préparatoire de la nouvelle Conférence consultative politique» (15 juin 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Les impérialistes et leurs valets, les réactionnaires chinois, ne se résigneront pas à leur défaite sur cette terre de Chine. Ils continueront à agir de connivence pour s'opposer au peuple chinois par tous les moyens possibles.

Par exemple, ils enverront leurs agents s'infiltrer jusque dans l'intérieur de la Chine pour y semer la discorde et susciter des désordres. Il est certain qu'ils ne renonceront jamais à ces activités.

Ou bien encore, les impérialistes inciteront les réactionnaires chinois à bloquer les ports de Chine, en leur prêtant même le concours de leurs propres forces. Ils le feront aussi longtemps que cela leur sera possible.

De plus, s'ils veulent se lancer dans de nouvelles aventures, ils enverront des troupes faire des incursions dans nos régions frontières, ce qui n'est pas impossible non plus.

Il nous faut tenir pleinement compte de tout cela.


«Allocution au Comité préparatoire de la nouvelle Conférence consultative politique» (15 juin 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Le monde progresse, l'avenir est radieux, personne ne peut changer ce courant général de l'histoire. Nous devons constamment faire connaître au peuple les progrès du monde et son avenir lumineux, afin d'aider le peuple à prendre confiance en la victoire.


«Sur les négociations de Tchongking» (17 octobre 1945)) Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Les commandants et les combattants de l'Armée populaire de Libération ne doivent en aucune façon relâcher leur volonté de combat; toute pensée qui tend à relâcher la volonté de combat ou à sous-estimer l'ennemi est erronée.


«Rapport à la deuxième session plénière du Comité central issu du VIIe Congrès du Parti communiste chinois» (5 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.




VI. L'IMPERIALISME ET TOUS LES REACTIONNAIRES SONT DES TIGRES EN PAPIER

Tous les réactionnaires sont des tigres en papier. En apparence, ils sont terribles, mais en réalité, ils ne sont pas si puissants.

A envisager les choses du point de vue de l'avenir, c'est le peuple qui est vraiment puissant, et non les réactionnaires.


«Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong» (Août 1946), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


De même qu'il n'y a aucune chose au monde dont la nature ne soit double (c'est la loi de l'unité des contraires), de même l'impérialisme et tous les réactionnaires ont une double nature — ils sont de vrais tigres et en même temps des tigres en papier.

Dans le passé, la classe des propriétaires d'esclaves, la classe féodale des propriétaires fonciers et la bourgeoisie furent, avant leur conquête du pouvoir et quelque temps après, pleines de vitalité, révolutionnaires et progressistes; c'étaient de vrais tigres.

Mais, dans la période postérieure, comme leurs antagonistes — la classe des esclaves, la paysannerie et le prolétariat — grandissaient et engageaient la lutte contre elles, une lutte de plus en plus violente, ces classes régnantes se sont transformées peu à peu en leur contraire, sont devenues réactionnaires, rétrogrades, des tigres en papier.

Et, en fin de compte, elles ont été renversées par le peuple ou le seront un jour.

Même dans la lutte à outrance que leur livrait le peuple, ces classes réactionnaires, rétrogrades, décadentes avaient encore leur double nature.

En un sens, elles étaient de vrais tigres ; elles dévoraient les gens, les dévoraient par millions et par dizaines de millions. La lutte populaire traversait une période de difficultés et d'épreuves, et son chemin faisait bien des tours et détours.

Le peuple chinois a dû consacrer plus de cent ans à la lutte pour liquider la domination en Chine de l'impérialisme, du féodalisme et du capitalisme bureaucratique, et donner des dizaines de millions de vies humaines, avant de parvenir à la victoire en 1949.

Voyez, n'étaient-ce pas des tigres vivants, des tigres de fer, de vrais tigres?

Mais, en fin de compte, ils sont devenus des tigres en papier, des tigres morts, des tigres en fromage de soya.

Ce sont là des faits historiques.

Est-ce qu'on ne les a pas vus, est-ce qu'on n'en a pas entendu parler? En vérité, il y en a eu des milliers et des dizaines de milliers !

Des milliers et des dizaines de milliers !

Ainsi, considérés dans leur essence, du point de vue de l'avenir et sous l'angle stratégique, l'impérialisme et tous les réactionnaires doivent être tenus pour ce qu'ils sont: des tigres en papier.

C'est là-dessus que se fonde notre pensée stratégique.

D'autre part, ils sont aussi des tigres vivants, des tigres de fer, de vrais tigres; ils mangent les hommes.

C'est là-dessus que se fonde notre pensée tactique.


Intervention à la réunion de Woutchang du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (1er décembre 1958). Cité dans la note introductive au texte «Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong», Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


J'ai dit que tous les réactionnaires réputés puissants n'étaient en réalité que des tigres en papier.

Pour la bonne raison qu'ils sont coupés du peuple.

Eh bien, Hitler n'était-il pas un tigre en papier? Hitler n'a-t-il pas été jeté à bas? J'ai dit aussi que le tsar en était un, de même que l'empereur de Chine, ainsi que l'impérialisme japonais.

Vous voyez bien, tous ont été abattus.

L'impérialisme américain ne l'est pas encore et il a, de plus, la bombe atomique; mais, à mon avis, il tombera lui aussi, il est également un tigre en papier.


Intervention à la Conférence de Moscou des Partis communistes et ouvriers (18 novembre 1957).


Un proverbe chinois qualifie l'action de certains sots en disant qu'«ils soulèvent une pierre pour se la laisser retomber sur les pieds».

Les réactionnaires de tous les pays sont justement de ces sots.

Les répressions de toutes sortes qu'ils exercent contre le peuple révolutionnaire ne peuvent finalement que le pousser à étendre et à intensifier la révolution.

Les diverses répressions auxquelles se sont livrés le tsar et Tchiang Kaï-chek n'ont-elles pas justement joué ce rôle de stimulant dans les grandes révolutions russe et chinoise?


«Intervention à la réunion du Soviet suprême de l'U.R.S.S. pour la célébration du 40e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre» (6 novembre 1957).


L'impérialisme américain occupe notre territoire de Taïwan depuis neuf ans, et tout récemment encore, il a envoyé ses forces armées occuper le Liban.

Les Etats-Unis ont établi des centaines de bases militaires réparties dans de nombreux pays, à travers le monde entier.

Cependant, le territoire chinois de Taïwan, le Liban ainsi que toutes les bases militaires américaines à l'étranger sont autant de cordes de potence passées au cou de l'impérialisme américain.

Ce sont les Américains eux-mêmes, et personne d'autre, qui fabriquent ces cordes et se les mettent au cou, donnant l'autre bout de la corde au peuple chinois, aux peuples arabes et à tous les peuples du monde épris de paix et en lutte contre l'agression.

Plus les agresseurs américains s'attarderont en ces lieux, plus se resserreront les cordes qui leur étreignent la gorge.


Allocution à la Conférence suprême d'Etat (8 septembre 1958).


Les impérialistes n'en ont plus pour longtemps, car ils commettent tous les méfaits possibles.

Ils se font une spécialité de soutenir les réactionnaires hostiles au peuple dans les différents pays. Ils occupent beaucoup de colonies, semi-colonies et bases militaires.

Ils menacent la paix d'une guerre atomique.

Ce qui fait que plus de 90 pour cent de la population du monde se dressent ou vont se dresser en masse contre eux.

Les impérialistes sont encore vivants; ils continuent à faire régner l'arbitraire en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

En Occident, ils oppriment encore les masses populaires de leurs pays respectifs. Cette situation doit changer.

Il appartient aux peuples du monde entier de mettre fin à l'agression et à l'oppression de l'impérialisme, et principalement de l'impérialisme américain.


Entretien avec un journaliste de l'Agence Hsinhua (29 septembre 1958).


L'impérialisme américain dicte partout sa loi, s'est mis dans une position hostile aux peuples du monde entier et s'isole de plus en plus.

Les bombes A et H qu'il détient ne sauraient intimider ceux qui refusent d'être esclaves.

Il est impossible d'endiguer le flot de colère des peuples contre les agresseurs américains.

La lutte des peuples du monde contre l'impérialisme américain et ses laquais remportera à coup sûr des victoires plus grandes encore.


«Déclaration pour soutenir la juste lutte patriotique du peuple panamien contre l'impérialisme américain» (12 janvier 1964).


Si les groupes de capitalistes monopoleurs américains persistent dans leur politique d'agression et de guerre, le jour viendra inévitablement où ils seront pendus par tous les peuples du monde.

Le même sort attend les complices des Etats-Unis.


Allocution à la Conférence suprême d'Etat (8 septembre 1958).


Pour combattre l'ennemi, nous avons formé, au cours d'une longue période, ce concept, à savoir que, du point de vue stratégique, nous devons mépriser tous les ennemis, et, du point de vue tactique, en tenir pleinement compte.

En d'autres termes, nous devons mépriser l'ennemi dans son ensemble, mais en tenir sérieusement compte en ce qui concerne chaque question concrète.

Si nous ne méprisons pas l'ennemi dans son ensemble, nous tomberons dans l'opportunisme. Marx et Engels n'étaient que deux, pourtant ils affirmaient déjà que le capitalisme serait renversé dans le monde entier.

Mais sur les questions concrètes et sur les questions se rapportant à chaque ennemi particulier, si nous ne tenons pas suffisamment compte de l'ennemi, nous tomberons dans l'aventurisme.

Dans la guerre, les batailles ne peuvent être livrées qu'une à une et les forces ennemies ne peuvent être anéanties qu'unité par unité. Les usines ne peuvent être bâties qu'une par une.

Un paysan ne peut labourer la terre que parcelle par parcelle. Il en est de même pour les repas.

Stratégiquement, prendre un repas ne nous fait pas peur: nous pourrons en venir à bout. Pratiquement, nous mangeons bouchée par bouchée.

Il nous serait impossible d'avaler le repas entier d'un seul coup.

C'est ce qu'on appelle la solution un par un.

Et en langage militaire, cela s'appelle écraser l'ennemi unité par unité.


Intervention à la Conférence de Moscou des Partis communistes et ouvriers (18 novembre 1957).


J'estime que la situation internationale est arrivée à un nouveau tournant. Il y a maintenant deux vents dans le monde: le vent d'est et le vent d'ouest.

Selon un dicton chinois, «ou bien le vent d'est l'emporte sur le vent d'ouest, ou c'est le vent d'ouest qui l'emporte sur le vent d'est».

A mon avis, la caractéristique de la situation actuelle est que le vent d'est l'emporte sur le vent d'ouest, ce qui signifie que les forces socialistes ont acquis une supériorité écrasante sur les forces de l'impérialisme.


Intervention à la Conférence de Moscou des Partis communistes et ouvriers (18 novembre 1957).




VII. OSER LUTTER, OSER VAINCRE

Peuples du monde, unissez-vous, pour abattre les agresseurs américains et leurs laquais! Que les peuples n'écoutent que leur courage, qu'ils osent livrer combat, qu'ils bravent les difficultés, qu'ils avancent par vagues successives, et le monde entier leur appartiendra.

Les monstres seront tous anéantis.


«Déclaration pour soutenir le peuple du Congo (L) contre l'agression américaine» (28 novembre 1964).


Ayant fait une appréciation lucide de la situation internationale et intérieure en se fondant sur la science du marxisme-léninisme, le Parti communiste chinois acquit la conviction que toutes les attaques des réactionnaires de l'intérieur et de l'extérieur non seulement devaient être, mais pouvaient être écrasées.

Lorsque des nuages ont assombri le ciel, nous avons fait remarquer que ces ténèbres n'étaient que temporaires, qu'elles se dissiperaient bientôt et que le soleil brillerait sous peu.


«La Situation actuelle et nos tâches» (25 décembre 1947), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Dans l'histoire de l'humanité, toute force réactionnaire au seuil de sa perte se lance nécessairement, dans un ultime sursaut, contre les forces de la révolution; et souvent, des révolutionnaires sont un moment induits en erreur par cette force apparente qui masque la faiblesse intérieure, ils ne voient pas ce fait essentiel que l'ennemi approche de sa fin et qu'eux-mêmes sont près de la victoire.


«Le Tournant de la Seconde guerre mondiale» (12 octobre 1942), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


S'il [le Kuomintang] tient à se battre, nous l'anéantirons définitivement. Voici comment les choses se présentent: il nous attaque, nous le détruisons, et le voilà satisfait, en partie satisfait s'il est détruit en partie, satisfait davantage s'il est détruit davantage, entièrement satisfait s'il est détruit entièrement.

Les problèmes de la Chine sont complexes et il nous faut aussi avoir quelque complexité dans la cervelle.

Si l'on vient pour se battre, nous nous battrons.

Nous nous battrons pour gagner la paix.


«Sur les négociations de Tchongking» (17 octobre 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


En cas d'attaque de l'ennemi, pour autant que les conditions permettent de le battre, notre Parti prendra à coup sûr la position de légitime défense pour l'anéantir résolument, radicalement, intégralement, totalement (n'engageons pas de combat à la légère, ne nous battons que si nous sommes sûrs de vaincre). En aucune façon, nous ne devons nous laisser intimider par l'aspect terrifiant des réactionnaires.


«Circulaire du Comité central du Parti communiste chinois sur les négociations de paix avec le Kuomintang» (26 août 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Pour autant qu'il s'agit de nos propres désirs, nous ne demandons pas à nous battre, même un seul jour. Mais si les circonstances nous y obligent, nous pouvons nous battre jusqu'au bout.


«Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong» (Août 1946), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Nous sommes pouf la paix.

Mais tant que l'impérialisme américain ne renonce pas à ses exigences arbitraires et insensées et à ses machinations pour étendre l'agression, le peuple chinois ne peut avoir qu'une seule résolution, celle de poursuivre son combat aux côtés du peuple coréen.

Ce n'est pas que nous soyons belliqueux; nous sommes disposés à arrêter immédiatement la guerre et à régler ultérieurement les autres questions.

Mais l'impérialisme américain ne le veut pas. Alors, que la guerre continue!

Nous sommes prêts à nous battre avec l'impérialisme américain autant d'années qu'il le voudra, jusqu'au moment où il ne pourra plus continuer, jusqu'à la victoire complète des peuples chinois et coréen.


Allocution à la quatrième session du Comité national de la Ire Conférence consultative politique du Peuple chinois (7 février 1953).


Nous devons bannir de nos rangs toute idéologie faite de faiblesse et d'impuissance.

Tout point de vue qui surestime la force de l'ennemi et sous-estime la force du peuple est faux.


«La Situation actuelle et nos tâches» (25 décembre 1947), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Les peuples et nations opprimés ne doivent absolument pas s'en remettre, pour leur émancipation, à la «sagesse» de l'impérialisme et de ses laquais. C'est seulement en renforçant leur unité et en persévérant dans la lutte qu'ils triompheront.


«Déclaration contre l'agression au Sud Viet Nam et les massacres de la population sud-vietnamienne par la clique Etats-Unis — Ngo Dinh Diem» (29 août 1963).


Quel que soit le moment où éclatera la guerre civile à l'échelle nationale, nous devons nous tenir prêts.

Pour le cas où elle arriverait tôt, mettons demain matin, nous devons aussi être prêts. C'est là le premier point.

En raison de la situation internationale et intérieure actuelle, il est possible que la guerre civile reste circonscrite pendant un temps et qu'elle garde provisoirement un caractère local.

C'est le deuxième point. Le point un, c'est ce à quoi nous nous préparons; le point deux, c'est ce qui existe depuis longtemps. Bref, tenons-nous prêts. Etant prêts, nous pourrons faire face, comme il convient, à toutes les situations, si complexes soient-elles.


«La Situation et notre politique après la victoire dans la Guerre de Résistance contre le Japon» (13 août 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.




VIII. LA GUERRE POPULAIRE

La guerre révolutionnaire, c'est la guerre des masses populaires; on ne peut la faire qu'en mobilisant les masses, qu'en s'appuyant sur elles.


«Soucions-nous davantage des conditions de vie des masses et portons plus d'attention â nos méthodes de travail» (27 janvier 1954), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Quelle est la muraille vraiment indestructible?

Ce sont les masses, les millions et les millions d'hommes qui, de tout leur cœur, de toutes leurs pensées, soutiennent la révolution.

La voilà, la véritable muraille qu'aucune force ne pourra jamais détruire.

La contre-révolution ne pourra nous briser; c'est nous qui la briserons.

Quand nous aurons rassemblé des millions et des millions d'hommes autour du gouvernement révolutionnaire et développé notre guerre révolutionnaire, nous saurons anéantir toute contre-révolution et nous rendre maîtres de la Chine entière.


«Soucions-nous davantage des conditions de vie des masses et portons plus d'attention à nos méthodes de travail» (27 janvier 1934), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Les grandes forces de la guerre ont leurs sources profondes dans les masses populaires.

C'est avant tout parce que les masses du peuple chinois sont inorganisées que le Japon s'est enhardi à nous malmener.

Que nous surmontions cette insuffisance, et l'envahisseur japonais se trouvera, devant les centaines de millions d'hommes du peuple chinois soulevés, dans la même situation que le buffle sauvage devant un mur de feu : il nous suffira de pousser un cri dans sa direction pour que, de terreur, il se jette dans le feu et soit brûlé vif.                         


«De la guerre prolongée» (Mai 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Les impérialistes nous malmènent à tel point qu'il faut prendre des mesures sérieuses à leur égard.

Non seulement il nous faut une puissante armée régulière, mais encore il importe de mettre partout sur pied des divisions de la milice populaire.

Ainsi, l'impérialisme se verra privé de toute liberté d'action s'il envahit notre pays.


Entretien avec un journaliste de l'Agence Hsinhua (29 septembre 1958).


Du point de vue de la guerre révolutionnaire considérée dans son ensemble, la guerre populaire de partisans et les opérations de l'Armée rouge en tant que forces principales se complètent comme les deux mains de l'homme.

N'avoir que les forces principales constituées par l'Armée rouge sans la guerre populaire de partisans, ce serait ne combattre que d'une main.

En termes concrets, et en particulier au point de vue des opérations militaires, lorsque nous parlons de la population des bases d'appui comme de l'un des éléments de la guerre, c'est du peuple en armes qu'il s'agit.

Là est la raison principale pour laquelle l'adversaire estime dangereux de s'aventurer à l'intérieur de nos bases d'appui.


«Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine» (Décembre I936), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Il est certain que l'issue de la guerre est principalement déterminée par les conditions militaires, politiques, économiques et naturelles dans lesquelles se trouvent les deux parties en conflit.

Néanmoins, ce n'est pas tout; l'issue de la guerre est également déterminée par la capacité subjective des deux parties dans la conduite de la guerre.

Un chef militaire ne peut espérer arracher la victoire en allant au-delà des limites imposées par les conditions matérielles, mais il peut et il doit lutter pour la victoire dans les limites mêmes de ces conditions.

La scène où se déroulent ses activités est bâtie sur les conditions matérielles objectives, mais il peut, sur cette scène, conduire des actions magnifiques, d'une grandeur épique.


«Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine» (Décembre 1936), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


La guerre n'a d'autre but que «de conserver ses forces et d'anéantir celles de l'ennemi» (anéantir les forces de l'ennemi, c'est les désarmer, «les priver de toute capacité de résistance», et non pas les anéantir toutes physiquement).

Dans l'antiquité, on se servait, pour faire la guerre, de lances et de boucliers: la lance servait à attaquer et à anéantir l'ennemi, le bouclier à se défendre et à se conserver soi-même.

Jusqu'à nos jours, c'est du développement de ces deux types d'armes que résultent toutes les autres.

Les bombardiers, les mitrailleuses, l'artillerie à longue portée, les gaz toxiques sont des développements de la lance, et les abris, les casques d'acier, les fortifications bétonnées, les masques à gaz, des développements du bouclier.

Les chars d'assaut sont une nouvelle arme, où se trouvent combinés la lance et le bouclier.

L'attaque est le moyen principal pour anéantir les forces de l'ennemi, mais l'on ne saurait se passer de la défense.

L'attaque vise à anéantir directement les forces de l'ennemi, et en même temps à conserver ses propres forces, car si l'on n'anéantit pas l'ennemi, c'est lui qui vous anéantira.

La défense sert directement à la conservation des forces, mais elle est en même temps un moyen auxiliaire de l'attaque ou un moyen de préparer le passage à l'attaque.

La retraite se rapporte à la défense, elle en est le prolongement, tandis que la poursuite est la continuation de l'attaque.

Il est à noter que, parmi les buts de la guerre, l'anéantissement des forces de l'ennemi est le but principal, et la conservation de ses propres forces le but secondaire, car on ne peut assurer efficacement la conservation de ses forces qu'en anéantissant massivement les forces de l'ennemi.

Il en résulte que l'attaque, en tant que moyen fondamental pour anéantir les forces de l'ennemi, joue le rôle principal et que la défense, en tant que moyen auxiliaire pour anéantir les forces de l'ennemi et en tant que l'un des moyens pour conserver ses propres forces, joue le rôle secondaire.

Bien qu'en pratique on recoure dans beaucoup de situations surtout à la défense et, dans les autres, surtout à l'attaque, celle-ci n'en reste pas moins le moyen principal, si l'on considère le déroulement de la guerre dans son ensemble.


«De la guerre prolongée» (Mai 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Les règles de l'action militaire découlent toutes d'un seul principe fondamental: s'efforcer de conserver ses forces et d'anéantir celles de l'ennemi. . . .

Mais alors, comment expliquer l'honneur que l'on attache au sacrifice héroïque dans la guerre?

Chaque guerre demande des sacrifices, parfois même des sacrifices énormes.

Cela ne serait-il pas en contradiction avec le principe de la conservation des forces?

En réalité, il n'y a là aucune contradiction; ce sont, plus exactement, deux aspects contradictoires qui se conditionnent l'un l'autre.

C'est que les sacrifices sont indispensables non seulement pour anéantir les forces de l'ennemi, mais aussi pour conserver les siennes propres; ce renoncement partiel et temporaire à conserver ses forces (les sacrifices, ou, en d'autres termes, le prix à payer) est précisément indispensable pour conserver définitivement l'ensemble des forces.

Du principe fondamental exposé ci-dessus découle toute la série des règles nécessaires à la conduite des opérations militaires, à commencer par celles du tir (se couvrir soi-même et exploiter sa puissance de feu: l'un pour conserver ses forces, l'autre pour anéantir les forces de l'ennemi), et jusqu'à celles de la stratégie, toutes sont inspirées de ce principe fondamental, et toutes sont destinées à en permettre la réalisation, qu'elles se rapportent à la technique militaire, à la tactique, aux campagnes ou à la stratégie.

Conserver ses forces et anéantir celles de l'ennemi, tel est le principe fondamental de toutes les règles de la guerre.


«Problèmes stratégiques de la guerre de partisans contre le Japon» (Mai 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Voici nos principes militaires:

1.     Attaquer d'abord les forces ennemies dispersées et isolées, et ensuite les forces ennemies concentrées et puissantes.

2.     S'emparer d'abord des villes petites et moyennes et des vastes régions rurales, et ensuite des grandes villes.

3.     Se fixer pour objectif principal l'anéantissement des forces vives de l'ennemi, et non pas la défense ou la prise d'une ville ou d'un territoire.

La possibilité de garder ou de prendre une ville ou un territoire résulte de l'anéantissement des forces vives de l'ennemi, et souvent une ville ou un territoire ne peuvent être tenus ou pris définitivement qu'après avoir changé de mains à plusieurs reprises.

4. A chaque bataille, concentrer des forces d'une supériorité absolue (deux, trois, quatre et parfois même cinq ou six fois celles de l'ennemi), encercler complètement les forces ennemies, s'efforcer de les anéantir totalement, sans leur donner la possibilité de s'échapper du filet.

Dans des cas particuliers, infliger à l'ennemi des coups écrasants, c'est-à-dire concentrer toutes nos forces pour une attaque de front et une attaque sur l'un des flancs de l'ennemi ou sur les deux, anéantir une partie de ses troupes et mettre l'autre partie en déroute, afin que notre armée puisse déplacer rapidement ses forces pour écraser d'autres troupes ennemies.

S'efforcer d'éviter les batailles d'usure dans lesquelles les gains sont inférieurs aux pertes ou les compensent seulement.

Ainsi, bien que dans l'ensemble nous soyons (numériquement parlant) en état d'infériorité, nous avons la supériorité absolue dans chaque secteur déterminé, dans chaque bataille, et ceci nous assure la victoire sur le plan opérationnel.

Avec le temps, nous obtiendrons la supériorité dans l'ensemble et finalement nous anéantirons toutes les forces ennemies.

5. Ne pas engager de combat sans préparation, ou un combat dont l'issue victorieuse ne soit pas certaine. Faire les plus grands efforts pour se bien préparer à chaque engagement et pour s'assurer la victoire dans un rapport de conditions donné entre l'ennemi et nous.

6.    Mettre pleinement en œuvre notre style de combat — bravoure, esprit de sacrifice, mépris de la fatigue et ténacité dans les combats continus (engagements successifs livrés en un court laps de temps et sans prendre de repos).

7.     S'efforcer d'anéantir l'ennemi en recourant à la guerre de mouvement. En même temps, donner son importance à la tactique d'attaque de positions dans le but de s'emparer des points fortifiés et des villes de l'ennemi.

8.     En ce qui concerne l'attaque des villes, s'emparer résolument de tous les points fortifiés et de toutes les villes faiblement défendus par l'ennemi.

S'emparer au moment propice de tous les points fortifiés et de toutes les villes modérément défendus par l'ennemi, à condition que les circonstances le permettent. Quant aux points fortifiés et villes de l'ennemi puissamment défendus, attendre que les conditions soient mûres, et alors les prendre.

9.     Compléter nos forces à l'aide de toutes les armes et de la plus grande partie des effectifs pris à l'ennemi.

Les sources principales d'hommes et de matériel pour notre armée sont au front.

10.     Savoir mettre à profit l'intervalle entre deux campagnes pour reposer, instruire et consolider nos troupes.

Les périodes de repos, d'instruction et de consolidation ne doivent pas, en général, être très longues, et, autant que possible, il ne faut pas laisser à l'ennemi le temps de reprendre haleine.

Telles sont les principales méthodes appliquées par l'Armée populaire de Libération pour battre Tchiang Kaï-chek.

Elles ont été forgées par l'Armée populaire de Libération au cours de longues années de combats contre les ennemis intérieurs et extérieurs et elles conviennent parfaitement à nos conditions actuelles. . . . Notre stratégie et notre tactique reposent sur la guerre populaire; aucune armée opposée au peuple ne peut utiliser notre stratégie et notre tactique.


«La Situation actuelle et nos tâches» (25 décembre 1947), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Sans préparation, la supériorité des forces n'est pas une véritable supériorité et on ne peut pas non plus avoir l'initiative.

Si l'on comprend cette vérité, des troupes, inférieures en force mais prêtes, peuvent souvent, par une attaque inopinée, battre un ennemi supérieur.


«De la guerre prolongée» (Mai 1958), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.




IX. L'ARMEE POPULAIRE

Sans armée populaire, le peuple n'a rien.


«Du gouvernement de coalition» (24 avril 1945). Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Cette armée est forte parce que les hommes qui la composent obéissent à une discipline consciente; ils se sont unis et combattent non pour les intérêts d'une poignée de gens ou d'un groupe restreint, mais pour les intérêts des larges masses populaires, pour les intérêts de la nation tout entière. Se tenir fermement aux côtés du peuple chinois, servir de tout cœur le peuple chinois, tel est l'unique dessein de cette armée.


«Du gouvernement de coalition» (24 avril 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


L'Armée rouge chinoise est une organisation armée chargée d'exécuter les tâches politiques de la révolution.

Dans la période actuelle en particulier, l'Armée rouge ne se limite pas aux seules activités militaires; outre les combats qu'elle doit livrer pour anéantir les forces armées de l'adversaire, elle assume encore nombre d'autres tâches importantes: la propagande parmi les masses, l'organisation des masses, l'armement des masses, l'aide donnée aux masses pour instaurer le pouvoir révolutionnaire et même pour créer des organisations du Parti communiste.

L'Armée rouge ne fait pas la guerre pour la guerre, elle la fait dans le but de mener la propagande parmi les masses, d'organiser les masses, de les armer, de les aider à créer le pouvoir révolutionnaire; sans ces objectifs, la guerre n'aurait plus de sens, et l'Armée rouge plus de raison d'être.


«L'Elimination des conceptions erronées dans le Parti» (Décembre 1929), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


L'Armée populaire de Libération sera toujours une force combattante. Même après la victoire sur le plan national, pendant la période historique où les classes n'auront pas été supprimées dans notre pays et où le système impérialiste continuera à exister dans le monde, notre armée restera une force combattante.

Il ne doit y avoir aucun malentendu, aucun flottement sur ce point.


«Rapport à la deuxième session plénière du Comité central issu du VIIe Congrès du Parti communiste chinois» (5 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Nous avons une armée combattante et une armée du travail.

L'armée combattante, formée de la VIIIe Armée de Route et de la Nouvelle IVe Armée, doit être utilisée pour une double tâche: combattre et produire.

Disposant ainsi de deux armées dont l'une; l'armée combattante, est capable d'assumer cette double tâche et, en outre, de mener le travail parmi les masses, nous pouvons vaincre nos difficultés et abattre l'impérialisme japonais.


«Organisez-vous!» (29 novembre 1943), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Notre défense nationale sera renforcée et nous ne permettrons pas aux impérialistes, quels qu'ils soient, d'envahir de nouveau notre territoire.

Nos forces armées populaires doivent être maintenues et se développer sur la base de l'héroïque Armée populaire de Libération, qui a fait ses preuves.

Nous aurons non seulement une puissante armée de terre, maïs encore une puissante aviation et une puissante marine de guerre.


Allocution d'ouverture à la première session plénière de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (21 septembre 1949).


Notre principe, c'est: le Parti commande aux fusils, et il est inadmissible que les fusils commandent au Parti.


«Problèmes de la guerre et de la stratégie» (6 novembre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Tous nos officiers et soldats doivent toujours avoir présent à l'esprit que nous sommes la grande Armée populaire de Libération, les troupes dirigées par le grand Parti communiste chinois. A condition que nous observions constamment les directives du Parti, nous sommes sûrs de la victoire.


«Manifeste de l'Armée populaire de Libération de Chine» (Octobre 1947). Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.




X. LE ROLE DIRIGEANT DES COMITES DU PARTI

Le système du comité du Parti est une importante institution du Parti pour assurer la direction collective et empêcher qu'une seule personne n'accapare la conduite du travail.

Or, on a constaté récemment que, dans certains de nos organes dirigeants (évidemment pas dans tous), il est de pratique courante qu'une seule personne accapare la conduite du travail et prenne les décisions sur des problèmes importants.

Ce n'est pas la réunion du comité du Parti qui décide des solutions à donner à d'importants problèmes, mais une seule personne, et les membres du comité du Parti ne sont là que pour la forme.

Les divergences de vues entre les membres du comité ne peuvent être résolues et sont laissées longtemps en suspens.

Les membres du comité du Parti ne maintiennent entre eux qu'une unité de forme et non de fond.

Il faut changer cet état de choses.

Désormais, il faut qu'un bon système de réunions du comité du Parti soit établi partout, des bureaux du Comité central aux comités préfectoraux, des comités de front aux comités de brigade et aux régions militaires (sous-commissions de la Commission militaire révolutionnaire du Parti ou groupes de dirigeants) ainsi qu'aux groupes dirigeants du Parti dans les organes gouvernementaux et les organisations populaires, dans l'agence d'information et les journaux.

Tous les problèmes importants (évidemment pas les questions sans conséquence ni les problèmes dont la solution, discutée en réunion, a déjà fait l'objet d'une décision qui ne demande plus qu'à être exécutée) doivent être soumis au comité pour discussion; il faut que les membres présents expriment leurs vues sans réserve et arrivent à des décisions précises, dont l'exécution sera assurée respectivement par les membres intéressés. . . .

Les réunions d'un comité du Parti doivent être de deux sortes: réunions du comité permanent et réunions en séance plénière, et il ne faut pas les confondre.

De plus, retenons ceci: la direction collective et la responsabilité personnelle sont également indispensables, il ne faut négliger ni l'une ni l'autre.

Dans l'armée, pendant les opérations ou quand les circonstances l'exigent, les chefs responsables ont le droit de prendre des décisions d'urgence.


«Raffermir le système du comité du Parti» (20 septembre 1948), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Le secrétaire d'un comité du Parti doit savoir être un bon «chef d'escouade».

Un comité du Parti a de dix à vingt membres; il est comparable à une escouade dans l'armée, et le secrétaire est comme le «chef d'escouade».

Bien conduire cette escouade n'est certes pas facile.

Actuellement, chacun des bureaux ou des sous-bureaux du Comité central a une vaste région sous sa direction et assume de très lourdes tâches.

Diriger, ce n'est pas seulement déterminer l'orientation générale et les mesures particulières d'une politique, c'est aussi élaborer de justes méthodes de travail.

Même si l'orientation générale et les mesures particulières sont justes, des problèmes peuvent encore se poser si l'on ne prête pas assez d'attention aux méthodes de travail.

Pour accomplir sa tâche, qui est de diriger, un comité du Parti doit compter sur les hommes de «l'escouade» et les mettre à même de jouer pleinement leur rôle.

Pour être un bon «chef d'escouade», il faut que le secrétaire étudie sans relâche et examine les questions à fond.

Un secrétaire ou un secrétaire adjoint arrivera difficilement à diriger comme il faut les hommes de son «escouade» s'il ne prend pas soin de faire du travail de propagande et d'organisation parmi eux, ne sait pas entretenir de bons rapports avec les membres du comité ou n'étudie pas les moyens de conduire avec succès une réunion.

Si tous les hommes de «l'escouade» ne marchent pas du même pas, ils ne peuvent compter diriger des millions de gens dans le combat et l'édification.

Bien entendu, les relations entre le secrétaire et les membres du comité sont de celles où la minorité doit se soumettre à la majorité, elles sont donc différentes des relations entre un chef d'escouade et ses hommes.

Nous n'avons parlé ici que par analogie.


«Méthodes de travail des comités du Parti» (13 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Mettez les problèmes sur le tapis.

C'est ce que doivent faire non seulement le «chef d'escouade», mais aussi les membres du comité. Ne faites pas de critique par derrière.

Dès qu'un problème se pose, convoquez une réunion, mettez-le sur le tapis, discutez-le, prenez des décisions, et le problème sera résolu. Si des problèmes existent, mais ne sont pas mis sur le tapis, ils resteront longtemps sans solution, et pourront même traîner des années durant.

Le «chef d'escouade» et les membres du comité doivent se montrer compréhensifs dans leurs relations mutuelles.

Il n'y a rien de plus important que la compréhension, le soutien et l'amitié entre le secrétaire et les membres du comité, entre le Comité central et ses bureaux ainsi qu'entre les bureaux du Comité central et les comités de territoire du Parti.


«Méthodes de travail des comités du Parti» (13 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


«Echangez des informations».

Autrement dit, les membres d'un comité du Parti doivent se tenir mutuellement au courant et échanger leurs points de vue sur les choses qui sont parvenues à leur connaissance.

Cela est fort important pour trouver un langage commun.

Or, certains ne le font pas, et, comme l'a dit Laotse, «ils ne se fréquentent pas de leur vie, bien que les coqs qui chantent et les chiens qui aboient chez les uns puissent être entendus chez les autres».

Il en résulte que le langage commun leur fait défaut.


«Méthodes de travail des comités du Parti» (13 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Consultez les camarades des échelons inférieurs sur ce que vous ne comprenez pas ou ne connaissez pas, et n'exprimez pas à la légère votre approbation ou votre désapprobation. ...

Il ne faut jamais prétendre connaître ce qu'on ne connaît pas et «il ne faut pas avoir honte de consulter ses inférieurs», mais savoir prêter l'oreille aux avis des cadres des échelons inférieurs.

Soyez élèves avant d'être maîtres; consultez les cadres des échelons inférieurs avant d'émettre des ordres. . . .

Dans ce que disent les cadres des échelons inférieurs, il y a du juste et du faux; nous devons en faire l'analyse.

Les idées justes, nous devons les écouter et les suivre. . . . Les avis erronés qui viennent d'en bas, nous I devons aussi les écouter; ce serait une erreur de ne pas les écouter du tout, mais j au lieu de les suivre, il faut les critiquer.


«Méthodes de travail des comités du Parti» (13 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Apprenez à «jouer du piano».

Pour jouer du piano, il faut mouvoir les dix doigts; on n'y arrive pas avec quelques doigts seulement, en laissant les autres immobiles.

Cependant, si on appuie les dix doigts à la fois, il n'y a pas de mélodie non plus.

Pour faire de la bonne musique, il faut que les mouvements des doigts soient rythmés et coordonnés.

Un comité du Parti doit bien prendre en main sa tâche centrale et, en même temps, autour de cette tâche centrale, développer le travail dans d'autres champs d'activité.

Actuellement, nous avons à nous occuper de bien des domaines: nous avons à veiller au travail dans toutes les régions, toutes les unités armées et tous les organismes; nous ne devons pas réserver notre attention à quelques problèmes seulement, à l'exclusion des autres.

Partout où il y a un problème, il faut frapper la touche; c'est une méthode dans laquelle nous devons acquérir de la maîtrise.

Certains jouent bien du piano, d'autres mal, et la différence est grande entre les mélodies qu'ils en tirent.

Les camarades des comités du Parti doivent apprendre à bien «jouer du piano».


«Méthodes de travail des comités du Parti» (13 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


«Prenez fermement les tâches en main».

Nous entendons par là qu'un comité du Parti doit non seulement «prendre en main» ses tâches principales, mais encore les «prendre fermement en main».

On ne peut bien tenir une chose qu'en la prenant solidement en main, sans desserrer les doigts si peu que ce soit.

Ne pas prendre solidement en main, cela revient à ne pas prendre en main du tout.

Naturellement, on ne peut rien saisir la main ouverte.

Et lorsqu'on ferme la main, mais sans la serrer fort, on a l'air de tenir une chose, et pourtant on ne l'a pas vraiment saisie. Il y a de nos camarades qui prennent certes en main leurs tâches principales, mais comme ils ne les prennent pas solidement en main, ils ne peuvent faire du bon travail.

Ça n'ira pas, si vous ne prenez pas les tâches en main; ça n'ira pas non plus si vous ne les prenez pas en main fermement.


«Méthodes de travail des comités du Parti» (13 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Ayez les «chiffres» en tête.

Cela signifie que nous devons prêter attention à l'aspect quantitatif d'une situation ou d'un problème et faire une analyse quantitative fondamentale.

Toute qualité se manifeste par une quantité déterminée, et sans quantité il ne peut y avoir de qualité.

Aujourd'hui encore, beaucoup de nos camarades ne savent pas qu'ils doivent prêter attention à l'aspect quantitatif des choses — aux statistiques fondamentales, aux principaux pourcentages et aux limites quantitatives qui déterminent les qualités des choses; ils n'ont de «chiffres» en tête pour rien; il en résulte qu'ils ne peuvent éviter de faire des erreurs.


«Méthodes de travail des comités du Parti» (13 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


«Avis à la population».

Il faut annoncer les réunions d'avance, comme si l'on affichait un avis à la population, pour que chacun sache ce qui va être discuté et quels problèmes sont à résoudre, et que chacun s'y prépare assez tôt.

Dans certains endroits, des réunions de cadres sont convoquées sans que rapports et projets de résolutions soient prêts; on les improvise tant bien que mal lorsque les participants sont déjà là; cela rappelle le dicton: «Troupes et chevaux sont là, mais vivres et fourrage ne sont pas prêts».

Cette façon de s'y prendre n'est pas bonne. Ne vous hâtez pas de convoquer les réunions si elles ne sont pas bien préparées.


«Méthodes de travail des comités du Parti» (13 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


«Moins de troupes mais de meilleures, et simplifier l'administration».

Causeries, discours, articles et résolutions doivent être clairs et concis.

De même, les réunions ne doivent pas être trop longues.


«Méthodes de travail des comités du Parti» (13 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Soyez attentifs à collaborer dans l'unité avec les camarades dont les vues diffèrent des vôtres. Dans les organismes locaux aussi bien que dans l'armée, il faut prêter attention à ce principe, qui s'applique également à nos relations avec les personnes en dehors du Parti.

Nous sommes venus de tous les coins du pays et nous devons savoir collaborer dans l'unité non seulement avec des camarades qui partagent nos vues, mais aussi avec ceux qui en ont de différentes.


«Méthodes de travail des comités du Parti» (13 mars 1949)» Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Gardez-vous d'être orgueilleux. C'est une question de principe pour tous les dirigeants, et c'est aussi une condition importante pour le maintien de l'unité.

Même ceux qui n'ont pas commis de fautes graves et qui ont obtenu de grands succès dans leur travail ne doivent pas être orgueilleux.


«Méthodes de travail des comités du Parti» (13 mars 1949), Œuvre s choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Tracez deux lignes de démarcation. D'abord, entre la révolution et la contre-révolution, entre Yenan et Sian.

[Yenan était le siège du Comité central du Parti communiste chinois de janvier 1937 à mars, 1947.

Sian était le centre de la domination réactionnaire du Kuomintang dans la Chine du Nord-Ouest.

Le camarade Mao Zedong fait ici de ces deux villes les symboles de la révolution et de la contre-révolution.]


Certains ne savent pas qu'ils doivent tracer cette ligne de démarcation.

Par exemple, lorsqu'ils combattent la bureaucratie, ils parlent de Yenan comme s'il n'y avait là «rien de bon» et ne font pas la comparaison ni la distinction entre la bureaucratie à Yenan et la bureaucratie à Sian.

Ils commettent ainsi une erreur fondamentale.

Ensuite, dans les rangs de la révolution, il est nécessaire de tracer une ligne de démarcation entre ce qui est juste et ce qui est faux, entre ce qui est succès et ce qui est insuffisance, et, de plus, de discerner lequel des deux l'emporte.

Par exemple, les succès sont-ils de l'ordre de 30 pour cent ou de 70 pour cent?

Pas de sous-estimation ni de surestimation!

Il faut évaluer globalement le travail d'une personne, et établir si ses succès sont de 30 pour cent et ses erreurs de 70 pour cent, ou l'inverse. Si les succès sont de 70 pour cent, le travail de cette personne doit être approuvé pour l'essentiel.

Il est tout à fait faux de dire que les erreurs l'emportent quand ce sont au contraire les succès.

Dans l'examen d'un problème, nous ne devons jamais oublier de tracer ces deux lignes de démarcation, celle qui sépare la révolution de la contre-révolution et celle qui sépare les succès des insuffisances.

Gardons présentes à l'esprit ces deux lignes de démarcation, et ça ira bien, sinon nous confondrons la nature des problèmes.

Naturellement, pour tracer correctement ces lignes, il est indispensable de faire d'abord une étude et une analyse minutieuses.

Nore attitude à l'égard de chaque personne et de chaque question doit être l'analyse et l'étude.


«Méthodes de travail des comités du Parti» (13 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Au point de vue de l'organisation, il faut appliquer avec rigueur le principe de la vie démocratique sous une direction centralisée, selon les indications suivantes :         

1) Les organes dirigeants du Parti doivent définir une ligne directrice juste, ils doivent trouver la solution des problèmes qui surgissent, et s'ériger ainsi en centres de direction.

2) Les organismes supérieurs doivent bien connaître la situation dans les organismes inférieurs et la vie des masses, afin d'avoir une base objective pour une direction juste.

3) Les organismes du Parti aux différents échelons ne doivent pas prendre de décisions à la légère. Une fois la décision prise, elle doit être appliquée avec fermeté.

4) Toutes les décisions importantes des organismes supérieurs du Parti doivent être portées rapidement à la connaissance des organismes inférieurs et de la masse des membres du Parti. . . .

5) Les organismes inférieurs du Parti et la masse des membres du Parti doivent discuter en détail les directives des organismes supérieurs, en saisir tout le sens et déterminer les méthodes à suivre pour les exécuter.


«L'Elimination des conceptions erronées dans le Parti» (Décembre 1929), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.