LE PETIT LIVRE ROUGE
(troisième partie)
XI. LA LIGNE DE MASSE
Le peuple, le peuple seul, est la force motrice, le créateur de l'histoire universelle.
«Du gouvernement de coalitions» (24 avril 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Les masses sont les véritables héros, alors que nous-mêmes, nous sommes souvent d'une naïveté ridicule. Faute de comprendre cela, il nous sera impossible d acquérir les connaissances même les plus élémentaires.
«Préface et postface aux Enquêtes à la campagne» (Mars et avril 1941), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Les masses populaires sont douées d'une puissance créatrice illimitée.
Elles sont capables de s'organiser et de diriger leurs efforts vers tous les domaines et toutes les branches dans lesquels elles peuvent déployer leur énergie; elles peuvent s'attaquer à la tâche de la production, en largeur comme en profondeur, et créer un nombre croissant d'oeuvres pour leur bien-être.
Note sur l'article: «Une solution au problème de la main-d'œuvre excédentaire» (1955)» L'Essor du socialisme dans les campagnes chinoises.
L'essor actuel du mouvement paysan est un événement d'une extrême importance.
Dans peu de temps, on verra dans les provinces du centre, du sud et du nord de la Chine des centaines de millions de paysans se dresser, impétueux, invincibles, tel l'ouragan, et aucune force ne pourra les retenir.
Ils briseront toutes leurs chaînes et s'élanceront sur la voie de la libération.
Ils creuseront le tombeau de tous les impérialistes, seigneurs de guerre, fonctionnaires corrompus et concussionnaires, despotes locaux et mauvais hobereaux.
Ils mettront à l'épreuve tous les partis révolutionnaires, tous les camarades révolutionnaires, qui auront à prendre parti. Nous mettre à la tête des paysans et les diriger?
Rester derrière eux en nous contentant de les cri tiquer avec force gestes autoritaires?
Ou nous dresser devant eux pour les combattre?
Tout Chinois est libre de choisir une de ces trois voies, mais les événements obligent chacun à faire rapidement ce choix.
«Rapport sur l'enquête menée dans le Hounan à propos du mouvement paysan» (Mars 1927), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.
A l'heure actuelle, l'essor de la coopération agricole, de la transformation sociale à la campagne, a déjà commencé en certains endroits, et il va bientôt gagner tout le pays.
C'est un mouvement révolutionnaire socialiste d'une grande ampleur qui touche une population rurale de plus de 500 millions d'habitants; sa portée mondiale est donc considérable.
Nous devons le diriger activement, avec enthousiasme et méthode, et non le ramener en arrière de quelque façon que ce soit.
Dans un tel mouvement, certaines erreurs sont inévitables, cela se comprend; elles ne sont d'ailleurs pas difficiles à redresser.
Les cadres et les paysans parviendront à surmonter leurs insuffisances ou à corriger leurs erreurs si nous leur apportons une aide active.
«Sur le problème de la coopération agricole» (31 juillet 1955).
Les masses ont un immense pouvoir d'enthousiasme pour le socialisme. Ceux qui, même en période révolutionnaire, ne savent que suivre la vieille routine sont absolument incapables de discerner cet enthousiasme.
Ce sont des aveugles; tout leur paraît sombre.
Ils vont même jusqu'à faire passer le vrai pour le faux, le blanc pour le noir.
Combien de ces gens-là n'en avons-nous pas vus?
De tels individus, qui] ne savent que suivre les chemins battus, sous-estiment toujours l'enthousiasme du peuple.
Quand un phénomène nouveau apparaît, ils le désapprouvent, d'emblée ils s'y opposent.
Puis, ils reconnaissent leur tort et font quelque autocritique. Mais, en présence d'un autre phénomène nouveau, ils se comportent encore et toujours de la même manière.
C'est de cette façon qu'ils réagissent devant tout phénomène nouveau.
Ces gens-là sont toujours passifs.
Dans les moments décisifs, ils n'avancent jamais et ont toujours besoin d'une bourrade dans le dos pour progresser d'un pas.
Note sur l'article : «Ce canton a réalisé la coopération agricole en deux ans» (1955), L'Essor du socialisme dans les campagnes chinoises.
Depuis plus de vingt ans, notre Parti poursuit chaque jour un travail de masse et, depuis une dizaine d'années, il parle chaque jour de la ligne de masse.
Nous avons toujours soutenu que la révolution doit s'appuyer sur les masses populaires et compter sur la participation de chacun, et nous nous sommes toujours opposés à ce qu'on s'en remette exclusivement à quelques personnes qui donnent des ordres.
Cependant, certains camarades n'appliquent pas encore à fond la ligne de masse dans leur travail; ils comptent toujours sur un petit nombre de personnes seulement et travaillent dans un froid isolement.
Une des raisons en est que, quoi qu'ils fassent, ils répugnent à l'expliquer clairement à ceux qu'ils dirigent, et qu'ils ne savent comment développer l'initiative et la force créatrice de ces derniers.
Subjectivement, ils veulent bien que chacun prenne part au travail, mais ils ne font pas connaître aux autres ni ce qui est à faire ni comment le faire. De cette façon, comment voulez-vous que chacun se mette à la tâche et que le travail soit bien fait?
Pour résoudre ce problème, le moyen essentiel est évidemment de donner une éducation idéologique sur la ligne de masse, mais en même temps, il faut enseigner à ces camarades beaucoup de méthodes concrètes de travail.
«Causerie pour les rédacteurs du Quotidien du Cbansi-Soueiyuan» (2 avril 1948), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.
Vingt-quatre années d'expérience nous montrent qu'une tâche, qu'une politique, qu'un style de travail justes sont toujours en accord avec les exigences des masses à un moment et en un lieu donnés et nous lient à elles; mais qu'une tâche, qu'une politique, qu'un style de travail erronés ne correspondent jamais aux exigences des masses à un moment et en un lieu donnés et nous coupent de celles-ci.
Si des maux tels que le dogmatisme, l'empirisme, l'autoritarisme, le suivisme, le sectarisme, la bureaucratie, la présomption dans le travail sont absolument nuisibles et inadmissibles, si ceux qui en sont atteints se doivent de les vaincre, c'est parce que ces maux nous coupent des masses.
«Du gouvernement de coalition» (24 avril 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Pour établir une liaison avec les masses, nous devons nous conformer à leurs besoins, à leurs désirs.
Dans tout travail pour les masses, nous devons partir de leurs besoins, et non de nos propres désirs, si louables soient-ils.
Il arrive souvent que les masses aient objectivement besoin de telles ou telles transformations, mais que subjectivement elles ne soient pas conscientes de ce besoin, qu'elles n'aient ni la volonté ni le désir de les réaliser.
Dans ce cas, nous devons attendre avec patience; c'est seulement lorsque, à la suite de notre travail, les masses seront, dans leur majorité, conscientes de la nécessité de ces transformations, lorsqu'elles auront la volonté et le désir de les faire aboutir qu'on pourra les réaliser.
Sinon, on risque de se couper des masses.
Tout travail exigeant la participation des masses deviendra quelque chose de tout à fait formel et aboutira finalement à l'échec si les masses n'ont pas pris conscience de la nécessité de ce travail, n'ont pas manifesté le désir d'y participer volontairement. . .
Deux principes doivent nous guider: premièrement, les besoins réels des masses et non les besoins nés de notre imagination; deuxièmement, le désir librement exprimé par les masses, les résolutions qu'elles ont prises elles-mêmes et non celles que nous prenons à leur place.
«Le Front uni dans le travail culturel» (30 octobre 1944), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Notre congrès doit appeler tout le Parti à redoubler de vigilance, à veiller à ce qu'aucun camarade, quel que soit le domaine de son activité, ne se coupe des masses.
Il faut apprendre à chaque camarade à aimer les masses populaires et à prêter une oreille attentive à leur voix; à s'intégrer aux masses où qu'il aille, à se confondre avec elles et non à se placer au-dessus d'elles; à les éveiller ou à élever leur conscience politique en tenant compte de leur niveau; et conformément au principe du libre consentement, à les aider à s'organiser progressivement et à développer graduellement toutes les luttes nécessaires que permettent les conditions internes et externes du lieu et du moment donnés.
«Du gouvernement de coalition» (24 avril 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Si nous tenions à passer à l'offensive alors que les masses n'ont pas encore pris conscience, ce serait de l'aventurisme.
Si nous voulions à toute force amener les masses à faire quelque chose contre leur gré, nous échouerions à coup sûr.
Si nous n’avancions pas, alors que les masses demandent à avancer, ce serait de l'opportunisme de droite.
«Causerie pour les rédacteurs du Quotidien du Cbansi-Soueiyuan» (2 avril 1948), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.
Dans tout travail, l'autoritarisme est une erreur, car il dépasse le niveau de conscience des masses et viole le principe de libre adhésion; il est une manifestation de ce mal qu'on appelle précipitation.
Nos camarades ne doivent pas croire que tout ce qu'ils comprennent soit également compris des larges masses.
Seule une enquête effectuée parmi les masses permet de s'assurer si elles ont saisi telle ou telle idée, si elles sont prêtes à passer à l'action.
C'est en agissant de cette manière que nous éviterons l'autoritarisme.
Dans tout travail, le suivisme est également une erreur, car il demeure au-dessous du niveau de conscience des masses et viole le principe qui consiste à guider les masses dans leur marche en avant; il est une manifestation de cet autre mal qu'on appelle lenteur.
Nos camarades ne doivent pas croire que les masses ne comprennent rien de ce qu'eux-mêmes n'ont pas encore compris.
Il arrive souvent qu'elles nous devancent et éprouvent le besoin impérieux de faire un pas en avant, alors que nos camarades, incapables de les diriger, se mettent à la remorque de certains éléments arriérés, dont ils reflètent les vues en les prenant à tort pour celles des larges masses.
«Du gouvernement de coalition» (24 avril 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Recueillir les idées des masses et les concentrer, puis les retransmettre aux masses, afin qu'elles les appliquent fermement, et parvenir ainsi à élaborer de justes idées pour le travail de direction: telle est la méthode fondamentale de direction.
«A propos des méthodes de direction» (1er juin 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Dans toute activité pratique de notre Parti, une direction juste doit se fonder sur le principe suivant: partir des masses pour retourner aux masses.
Cela signifie qu'il faut recueillir les idées des masses (qui sont dispersées, non systématiques), les concentrer (en idées généralisées et systématisées, après étude), puis aller de nouveau dans les masses pour les diffuser et les expliquer, faire en sorte que les masses les assimilent, y adhèrent fermement et les traduisent en action, et vérifier dans l'action même des masses la justesse de ces idées.
Puis, il faut encore une fois concentrer les idées des masses et les leur retransmettre pour qu'elles soient mises résolument en pratique.
Et le même processus se poursuivra indéfiniment, ces idées devenant toujours plus justes, plus vivantes et plus riches.
Voilà la théorie marxiste de la connaissance.
«A propos des méthodes de direction» (1er juin 1943), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Nous devons aller dans les masses, nous mettre à leur école, généraliser leur expérience, en dégager des principes et des méthodes meilleurs, plus systématiques, puis les communiquer aux masses (par la propagande), appeler les masses à les suivre pour résoudre leurs problèmes, de sorte qu'elles se libèrent et conquièrent le bonheur.
«Organisez-vous !» (29 novembre 1943), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Dans certains endroits, des membres de nos organes dirigeants pensent qu'il suffit que les dirigeants seuls connaissent la politique du Parti et qu'il n'est pas nécessaire de la faire connaître aux masses.
C'est une des raisons fondamentales pour lesquelles une partie de notre travail n'a pu être bien faite.
«Causerie pour les rédacteurs du Quotidien du Chansï-Soueiyuan» (2 avril 1948), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.
Dans tout mouvement de masse, nous devons faire une enquête et une analyse fondamentales pour connaître le nombre des partisans actifs, des opposants et de ceux qui gardent une position intermédiaire; nos décisions ne doivent pas être prises sans fondement et de façon subjective.
«Méthodes de travail des comités du Parti» (13 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.
Les masses, en tout lieu, comprennent grosso modo trois sortes d'éléments: ceux qui sont relativement actifs, ceux qui sont relativement arriérés et ceux qui sont entre les deux.
C'est pourquoi les dirigeants doivent être capables de réunir autour d'eux le petit nombre des éléments actifs et s'appuyer sur ces derniers pour élever le niveau des éléments intermédiaires et rallier les éléments arriérés.
«A propos des méthodes de direction» (Ier juin 1943), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Savoir faire passer la politique du Parti dans l'action des masses, savoir amener non seulement les cadres dirigeants mais aussi les larges masses à comprendre et à bien mener chacun de nos mouvements et chacune de nos luttes, cela relève de l'art de diriger marxiste-léniniste.
C'est aussi ce qui permet de déterminer si nous commettons ou non des erreurs dans notre travail.
«Causerie pour les rédacteurs du Quotidien du Chansi-Soueiyuan» (2 avril 1948), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.
Si actif que soit le groupe dirigeant, son activité se réduirait à l'effort infécond d'une poignée de gens, si elle n'était pas liée avec celle des larges masses.
Mais, d'autre part, l'activité des larges masses qui n'est pas orientée comme il convient par un fort groupe dirigeant ne peut se maintenir longtemps, ni se développer dans une direction juste et s'élever à un niveau supérieur.
«A propos des méthodes de direction» (1er juin 1943), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
L'activité productrice des masses, leurs intérêts, leur expérience et leur état d'esprit — voilà ce à quoi les cadres dirigeants doivent vouer une attention constante.
Inscription pour l'exposition sur l'activité productrice des organismes relevant directement du Comité central du Parti et du Haut Commandement de la VIIIe Armée de Route, Jiefang Ribao de Yenan, 24 novembre 1945.
Nous devons accorder une attention sérieuse aux problèmes relatifs à la vie des masses, depuis les questions de la terre et du travail jusqu'à celles de l'approvisionnement en combustible, en riz, en huile et en sel. . . .
Toutes ces questions relatives aux conditions de vie des masses doivent être mises à l'ordre du jour.
Il faut en discuter, prendre des décisions, les appliquer et en contrôler l'exécution.
Il faut faire comprendre aux masses que nous représentons leurs intérêts, que nous respirons du même souffle qu'elles.
Il faut que, partant de là, elles arrivent à comprendre les tâches encore plus élevées que nous avons proposées, les tâches de la guerre révolutionnaire, en sorte qu'elles soutiennent la révolution et l'étendent à tout le pays, qu'elles fassent leurs nos mots d'ordre politiques et luttent jusqu'à la victoire finale de la révolution.
«Soucions-nous davantage des conditions de vie des masses et portons plus d'attention à nos méthodes de travail» (27 janvier 1934), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.
XII. LE TRAVAIL POLITIQUE
Dans l'armée fut institué (pendant la Première guerre civile révolutionnaire de 1924-1927 — N.d.l.R.) le système des délégués du Parti et des départements politiques, inconnu jusqu'alors dans l'histoire de la Chine, système qui donna à cette armée une physionomie toute nouvelle.
Depuis 1927, c'est l'Armée rouge, aujourd'hui la VIIIe Armée de Route, qui a hérité de ce système et l'a développé.
«Entretien avec le journaliste anglais James Bertram» (25 octobre 1937), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
En se fondant sur la guerre populaire et sur les principes de l'unité entre l'armée et le peuple, de l'unité entre les commandants et les combattants et celui de la désagrégation des troupes ennemies, l'Armée populaire de Libération a développé son puissant travail politique révolutionnaire et c'est là un important facteur de notre victoire.
«La Situation actuelle et nos tâches» (25 décembre 1947), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.
Cette armée a créé un système de travail politique indispensable à la guerre populaire et qui vise à promouvoir la cohésion dans ses rangs, l'union avec les troupes amies ainsi que l'union avec le peuple, à provoquer la désagrégation de l'armée ennemie et à assurer la victoire dans les combats.
«Du gouvernement de coalition» (24 avril 194O, Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Le travail politique est vital pour toute notre activité dans le domaine économique.
Il l'est particulièrement dans une période de transformation radicale du régime socio-économique.
Note sur l'article: «Une sérieuse leçon» (1955), L'Essor du socialisme dans les campagnes chinoises.
Si l'Armée rouge a pu combattre dans de si dures conditions sans se disloquer, une des raisons importantes en est que «la cellule du Parti est organisée sur la base de la compagnie».
«La Lutte dans les monts Tsing-kang» (25 novembre 1928), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.
Le travail politique de la VIIIe Armée de Route repose sur trois principes fondamentaux.
Premièrement, le principe de l'union des officiers et des soldats, qui implique l'abolition des pratiques féodales dans l'armée, l'interdiction des châtiments corporels et des injures, l'institution d'une discipline observée de façon consciente et la création d'un genre de vie où officiers et soldats partagent leurs joies et leurs peines, ce qui fait que l'armée est étroitement unie.
Deuxièmement, le principe de l'union de l'armée et du peuple.
Il implique que la discipline ne tolère pas la moindre atteinte aux intérêts des masses, que l'armée fasse de la propagande parmi elles, qu'elle les organise et les arme, qu'elle allège leurs charges financières et qu'elle châtie les traîtres à la nation qui portent préjudice au peuple et à l'armée elle-même; ainsi elle est unie au peuple et partout bien accueillie.
Troisièmement, le principe de la désagrégation des forces de l'ennemi et de la clémence à l'égard des prisonniers de guerre.
Notre victoire ne dépend pas seulement des opérations de nos troupes, mais aussi de la désagrégation des forces de l'adversaire.
«Entretien avec le journaliste anglais James Bertram» (25 octobre 1957), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
Nos troupes doivent observer les principes justes qui régissent les rapports de l'armée avec le peuple, le gouvernement et le Parti, les rapports entre officiers et soldats, entre le travail militaire et le travail politique et les rapports entre les cadres; en aucun cas, elles ne doivent verser dans le militarisme des seigneurs de guerre.
Les officiers doivent aimer leurs hommes; ils ne se montreront pas indifférents à leur égard et ne leur infligeront pas de châtiments corporels; il faut que l'armée aime le peuple, qu'elle ne lèse pas ses intérêts; elle doit respecter le gouvernement et le Parti et ne pas réclamer d'«indépendance».
«Organisez-vous!» (29 novembre 1943), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Notre politique à l'égard des prisonniers, qu'ils proviennent de l'armée japonaise, des troupes fantoches ou anticommunistes, est de les relâcher, à l'exception de ceux qui ont encouru la haine du peuple et qui, après ratification de son verdict par des instances supérieures, doivent absolument être exécutés.
Il faut gagner à nous en grand nombre les prisonniers qui ont été enrôlés de force et dont l'esprit est plus ou moins révolutionnaire, et les intégrer dans notre armée; tous les autres doivent être relâchés; et s'ils nous combattent et sont capturés de nouveau, il faut de nouveau les relâcher.
Il ne faut pas leur infliger de vexations, confisquer leur argent et leurs objets personnels, leur arracher des aveux, mais les traiter dans tous les cas avec franchise et bienveillance. Cette politique doit être pratiquée à l'égard de tous les prisonniers, quelque réactionnaires qu'ils soient.
Elle est extrêmement efficace pour isoler le camp de la réaction.
«Au sujet de notre politique» (25 décembre 1940), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
Les armes sont un facteur important, mais non décisif, de la guerre. Le facteur décisif, c'est l'homme et non le matériel.
Le rapport des forces se détermine non seulement par le rapport des puissances militaires et économiques, mais aussi par le rapport des ressources humaines et des forces morales.
C'est l'homme qui dispose des forces militaires et économiques.
«De la guerre prolongée» (Mai 1958), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
La bombe atomique est un tigre en papier dont les réactionnaires américains se servent pour effrayer les gens.
Elle a l'air terrible, mais en fait, elle ne l'est pas.
Bien sûr, la bombe atomique est une arme qui peut faire d'immenses massacres, mais c'est le peuple qui décide de l'issue d'une guerre, et non une ou deux armes nouvelles.
«Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong» (Août 1946), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.
La base de l'armée, c'est le soldat. Sans insuffler aux troupes un esprit politique progressiste, sans poursuivre dans ce but un travail politique progressiste, il n'est pas possible d'arriver à une unité véritable des officiers et des soldats, d'éveiller en eux le plus grand enthousiasme pour la Guerre de Résistance et, par conséquent, de donner à notre technique et à notre tactique la base la plus propre à les rendre efficaces.
«De la guerre prolongée» (Mai 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
Le point de vue purement militaire est largement répandu chez un certain nombre de camarades de l'Armée rouge.
Ses manifestations sont les suivantes:
1. On met en opposition le politique et le militaire et on se refuse à reconnaître que celui-ci n'est que l'un des moyens pour accomplir les tâches politiques.
Certains affirment même que «si les choses vont bien sur le plan militaire, elles vont forcément bien sur le plan politique et si elles vont mal sur le plan militaire, elles ne peuvent aller bien sur le plan politique»; c'est s'avancer encore plus loin et soutenir que le militaire commande le politique.
«L'Elimination des conceptions erronées dans le Parti» (Décembre 1929), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.
La tâche centrale est de prendre en main l'éducation idéologique si l'on veut unir tout le Parti en vue de ses grandes luttes politiques. Sinon, le Parti ne pourra accomplir aucune de ses tâches politiques.
«Du gouvernement de coalition» (24 avril 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Ces derniers temps, on a constaté un fléchissement dans le travail idéologique et politique parmi les étudiants et les intellectuels, et certaines déviations sont apparues.
Il en est qui pensent apparemment qu'ils n'ont pas besoin de se soucier de la politique, de l'avenir de leur pays et des idéaux de l'humanité.
A leurs yeux, le marxisme aurait été à la mode un certain temps et ne le serait plus tellement maintenant. Etant donné cette situation, il est à présent nécessaire de renforcer notre travail idéologique et politique.
Etudiants et intellectuels doivent s'appliquer à l'étude.
Tout en travaillant à leur spécialité, ils doivent faire des progrès sur le plan idéologique et sur le plan politique, et pour cela étudier le marxisme, les questions politiques et les problèmes d'actualité.
Sans vue politique juste, on est comme sans âme. . . . Tous les organismes et toutes les organisations doivent assumer la responsabilité du travail idéologique et politique.
Cette tâche incombe au Parti communiste, à la Ligue de la Jeunesse, aux organismes gouvernementaux directement intéressés, et à plus forte raison aux directeurs et aux enseignants des établissements scolaires.
«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).
Grâce au travail d'éducation politique qui a été accompli, les soldats de l'Armée rouge ont tous une conscience de classe; ils ont acquis des notions générales notamment sur la distribution des terres, l'instauration du pouvoir, l'armement des ouvriers et des paysans; ils savent qu'ils se battent pour eux-mêmes, pour la classe ouvrière et la paysannerie; c'est pourquoi, malgré l'âpreté de la lutte, ils ne se plaignent pas.
Chaque compagnie, bataillon ou régiment a son comité de soldats qui représente les intérêts de nos hommes de troupe et exécute le travail politique et le travail parmi les masses populaires.
«La Lutte dans les monts Tsingkang» (25 novembre 1928), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.
En conduisant correctement le mouvement de l'expression des griefs (dénonciation des souffrances infligées aux masses laborieuses par l'ancienne société et par les réactionnaires) et des trois vérifications (relatives à l'appartenance de classe, à l'accomplissement du travail et à la volonté de combat), on a développé considérablement la conscience politique des commandants et des combattants de toute l'armée dans leur lutte pour l'émancipation des masses laborieuses exploitées, pour l'accomplissement de la réforme agraire dans tout le pays et pour l'anéantissement de l'ennemi de tout le peuple, la bande de Tchiang Kaïchek.
En même temps, ce mouvement a considérablement renforcé l'étroite cohésion de tous les commandants et combattants sous la direction du Parti communiste.
Sur cette base, l'armée a assaini encore davantage ses rangs, elle a raffermi ia discipline, donné essor à un mouvement de masse pour l'instruction militaire et continué à développer, sous une direction judicieuse et en bon ordre, sa démocratie politique, économique et militaire.
Aussi l'armée est-elle aujourd'hui unie comme un seul homme, chacun apportant sa part d'idées et d'énergie; elle ne craint aucun sacrifice, elle sait surmonter les difficultés matérielles et fait preuve d'intrépidité et d'héroïsme collectifs dans la destruction de l'ennemi.
Une telle armée sera invincible.
«Sur la grande victoire dans le Nord-Ouest et le mouvement d'éducation idéologique de type nouveau dans l'Armée de Libération» (7 mars 1948), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.
Ces derniers mois, on a utilisé dans presque toutes les unités de l'Armée populaire de Libération les intervalles entre les batailles pour entreprendre un vaste travail d'instruction et de consolidation.
Ce travail a été mené selon la méthode démocratique, et en même temps sous une bonne direction et dans un ordre parfait.
Par là, on a stimulé l'ardeur révolutionnaire des commandants et des combattants en leur faisant comprendre clairement le but de la guerre, on a mis fin à certaines tendances idéologiques erronées et à certains phénomènes fâcheux apparus dans l'armée, on a éduqué les cadres et les soldats et fortement accru la capacité combative de l'armée.
Nous devons continuer à développer ce mouvement d'éducation idéologique dans l'armée, mouvement démocratique de masse d'un type nouveau.
«Discours prononcé à une conférence des cadres de la région libérée du Chansi-Soueiyuan» (Ier avril 1948), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.
L'enseignement de l'Ecole militaire et politique antijaponaise s'inspire des principes suivants: une orientation politique juste et inébranlable, un style de travail fait de labeur et de simplicité, une stratégie et une tactique souples et dynamiques.
Ces trois principes sont indispensables à la formation d'un soldat révolutionnaire de la résistance antijaponaise.
C'est en fonction de ces trois principes que le personnel administratif et les enseignants poursuivent leur travail, et les élèves leurs études.
«Etre attaqué par l'ennemi est une bonne et non une mauvaise chose» (26 mai 1939).
Notre nation a toujours su mener des luttes ardues; nous devons développer ce style de travail. . . .
Bien plus, le Parti communiste a toujours préconisé une orientation politique juste et inébranlable . . . orientation qui est indissolublement liée à un style de travail fait de luttes ardues; sans une orientation politique juste et inébranlable, impossible de promouvoir ce style de travail; et sans lui, impossible de suivre une orientation politique juste et inébranlable.
«Allocution au meeting de célébration de la Fête internationale du Travail, à Yenan» (Ier mai 1939).
Unité, dynamisme, sérieux et entrain.
Devise pour l'Ecole militaire politique antijaponaise.
Ce qui compte réellement dans le monde, c'est d'être consciencieux; et c'est ce à quoi le Parti communiste est le plus attaché.
Entretien avec les étudiants et stagiaires chinois à Moscou (17 novembre 1957)
XIII. LES RAPPORTS ENTRE OFFICIERS ET SOLDATS
Notre armée a toujours suivi une double politique: d'une part, nous sommes implacables envers l'ennemi, nous l'écrasons, nous l'anéantissons; d'autre part, nous sommes bons pour les nôtres — pour le peuple, nos camarades, nos supérieurs et nos subordonnés — et nous devons veiller à notre unité. Discours à la réception donnée par le Comité central du Parti en l'honneur des activistes de l'étude envoyés par le Détachement des forces de l'arrière (18 septembre 1944).
Venant de tous les coins du pays, nous nous sommes retrouvés ici en vue d'un objectif révolutionnaire commun. ... Il faut que nos cadres se soucient de chaque combattant, et tous, dans les rangs de la révolution, doivent veiller les uns sur les autres, s'aimer et s'entraider.
«Servir le peuple» (8 septembre 1944), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Dans chaque unité de l'armée, on lancera un mouvement dit de soutien aux cadres et de sollicitude pour les soldats.
On appellera les cadres à témoigner de l'affection aux soldats, et les soldats à soutenir les cadres.
Ils se feront connaître mutuellement leurs insuffisances et leurs erreurs et les corrigeront rapidement.
De cette manière, ils sauront réaliser une unité parfaite dans leurs rangs.
«Les Tâches pour 1945» (15 décembre 1944).
Beaucoup de gens s'imaginent que s'il n'y a pas de bons rapports entre les officiers et les soldats, entre l'armée et le peuple, cela est dû à de mauvaises méthodes; je leur ai toujours dit qu'il s'agit ici d'une attitude fondamentale (ou d'un principe fondamental) qui consiste à respecter le soldat, à respecter le peuple.
De cette attitude découlent la politique, les méthodes et les formes appropriées.
Sans cette attitude, la politique comme les méthodes et les formes seront nécessairement erronées, et il sera absolument impossible d'avoir de bons rapports entre les officiers et les soldats, entre l'armée et le peuple.
Les trois grands principes de notre travail politique dans i'armée sont, premièrement, l'unité entre les officiers et les soldats; deuxièmement, l'unité entre l'armée et le peuple; troisièmement, la désagrégation des forces ennemies.
Pour mettre effectivement en pratique ces trois principes, il faut partir de cette attitude fondamentale qui est le respect du soldat, le respect du peuple et le respect de la dignité des prisonniers ayant déposé les armes.
Ceux qui estiment qu'il s'agit ici non d'une attitude fondamentale mais de questions d'ordre purement technique se trompent, et ils doivent corriger leur erreur.
«De la guerre prolongée» (Mai 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
Les communistes, lorsqu'ils déploient leur activité parmi les travailleurs, doivent employer les méthodes démocratiques de persuasion et d'éducation, et il est absolument inadmissible de recourir à l'autoritarisme ou à la contrainte.
Le Parti communiste chinois est fidèle à ce principe marxiste-léniniste.
«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).
Nos camarades doivent comprendre que ia rééducation idéologique est une affaire de longue haleine, qu'il faut mener patiemment et minutieusement; il ne faut pas espérer que quelques leçons ou quelques réunions puissent changer une idéologie qui s'est formée au cours d'une vie de plusieurs décennies. On ne peut convaincre que par la persuasion et non par la contrainte.
La contrainte aurait pour seul résultat de soumettre sans convaincre.
Chercher à soumettre par la force est inadmissible. On peut utiliser cette méthode à l'égard de l'ennemi, mais nullement à l'égard des camarades ou des amis.
«Intervention à la Conférence nationale du Parti communiste chinois sur le Travail de Propagande» (12 mars 1957).
Nous devons faire une claire distinction entre nous et nos ennemis, et ne pas adopter une position antagoniste à l'égard de nos camarades en les traitant comme l'ennemi.
Nos écrits doivent être pénétrés du désir ardent de défendre la cause du peuple et d'élever son niveau de conscience politique, ils ne doivent ni ridiculiser ni attaquer ceux auxquels ils s'adressent.
«Intervention à la Conférence nationale du Parti communiste chinois sur le Travail de Propagande» (12 mars 1957).
XIV. LES RAPPORTS ENTRE L'ARMEE ET LE PEUPLE
L'armée doit ne faire qu'un avec le peuple, afin qu'il voie en elle sa propre armée. Cette armée-là sera invincible, . . .
«De la guerre prolongée» (Mai 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
II faut faire comprendre à chaque camarade qu'aussi longtemps que nous prendrons appui sur le peuple, que nous croirons fermement aux inépuisables forces créatrices des masses, plaçant ainsi notre confiance dans le peuple et faisant corps avec lui, nous vaincrons n'importe quelles difficultés; et tout ennemi, quel qu'il soit, loin de pouvoir nous écraser, sera infailliblement anéanti.
«Du gouvernement de coalition» (24 avril 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Où qu'ils aillent, nos camarades doivent établir de bonnes relations avec les masses, leur témoigner de la sollicitude et les aider à surmonter leurs difficultés.
Nous devons unir à nous les larges masses populaires, et plus nous y réussirons, mieux cela vaudra.
«Sur les négociations de Tchongking» (17 octobre 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.
Dans les régions libérées, l'armée doit' soutenir le gouvernement et aimer le peuple, tandis que le gouvernement démocratique doit diriger le peuple dans ses efforts pour soutenir l'armée et pour prendre soin des familles des combattants de la Résistance, et cela afin d'améliorer encore les rapports entre l'armée et le peuple.
«Du gouvernement de coalition» (24 avril 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
Dans l'armée, nous devons effectuer un travail idéologique auprès de tous les commandants et combattants pour qu'ils comprennent à fond l'importance qu'il y a à soutenir le gouvernement et à aimer le peuple.
Si l'armée s'acquitte bien de ce devoir, les rapports s'amélioreront entre les autorités locales et le peuple d'un côté, et l'armée de l'autre.
«L'Orientation de notre travail dans les régions libérées pour 1946» (15 décembre 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.
Au cours du mouvement pour «le soutien au gouvernement et l'amour du peuple» et pour «le soutien à l'armée et la sollicitude envers les familles des combattants de la Résistance», l'armée d'une part, le Parti et le gouvernement de l'autre examineront à fond leurs insuffisances et leurs erreurs de 1943, et les corrigeront résolument en 1944.
Désormais, chaque année, au premier mois du calendrier lunaire, il faudra lancer partout ce mouvement, au cours duquel on lira et relira les engagements qu'il comporte; on procédera, à plusieurs reprises et sur une large échelle, à des autocritiques publiques des insuffisances et des erreurs dans les bases d'appui: vexations commises par les troupes à l'endroit des organismes du Parti et du gouvernement ainsi que de la population, assistance insuffisante aux troupes de la part des organismes du Parti et du gouvernement et de la part de la population (chacune des parties se critiquera elle-même, sans critiquer l'autre) ; puis on éliminera radicalement ces insuffisances et ces erreurs.
«Développer dans les bases d'appui les mouvements pour la réduction des fermages, l'accroissement de la production, «le soutien au gouvernement et l'amour du peuple»» (Ier octobre 1943), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.
XV. LES «TROIS DEMOCRATIES»
Il faut réaliser une certaine démocratisation dans l'armée; l'essentiel est d'abolir les pratiques féodales des châtiments corporels et des injures, et d'arriver à ce que dans la vie de tous les jours les officiers et les soldats partagent leurs joies et leurs peines.
Ainsi, nous parviendrons à l'unité des officiers et des soldats, la capacité combative de l'armée sera prodigieusement accrue, et nous n'aurons pas à craindre de ne pouvoir tenir dans cette guerre longue et acharnée.
«De la guerre prolongée» (Mai 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
Malgré les dures conditions matérielles et les combats incessants, l'Armée rouge tient bon, comme par le passé; cela ne s'explique pas seulement par le rôle du Parti, mais également par la pratique de la démocratie dans l'armée.
Les officiers ne frappent pas les soldats; officiers et soldats jouissent de conditions de traitement égaies; les soldats peuvent s'exprimer librement au cours de réunions; les formalités et cérémonies inutiles sont supprimées; l'administration financière se fait au vu et au su de tout le monde. . . .
En Chine, la démocratie n'est pas seulement nécessaire au peuple; elle l'est aussi à l'armée. Le régime démocratique dans l'armée constitue une arme importante pour détruire l'armée mercenaire féodale.
«La Lutte dans les monts Tsingkang» (25 novembre 1928), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.
La ligne de conduite à suivre pour notre travail politique dans l'armée est de déployer pleinement l'activité des soldats, des commandants et de tout le personnel en service, afin d'atteindre, par un mouvement démocratique sous direction centralisée, trois objectifs principaux, à savoir: un degré élevé d'unité politique, une amélioration des conditions de vie et un niveau supérieur de la technique et de la tactique militaires.
Les «trois vérifications» et les «trois rectifications» [Les «trois vérifications» et les «trois rectifications» constituèrent un mouvement important pour la consolidation du Parti et le renforcement de l'éducation idéologique dans l'armée; elles furent appliquées par notre Parti en liaison avec la réforme agraire pendant la Guerre de Libération populaire.
Dans les organisations locales du Parti, les «trois vérifications» portaient sur l'appartenance de classe, l'idéologie et le style de travail; dans l'armée, elles portaient sur l'appartenance de classe, l'accomplissement du travail et la volonté de combat.
Les «trois rectifications» signifiaient la consolidation de l'organisation, le renforcement de l'éducation idéologique et l'amélioration du style de travail.], qui sont actuellement appliquées avec enthousiasme dans notre armée, sont destinées à atteindre les deux premiers de ces objectifs par les méthodes de la démocratie en matière politique et économique.
La démocratie en matière économique consiste à garantir aux représentants élus par les soldats le droit de s'occuper du ravitaillement en vivres et de l'ordinaire, en assistant le commandement de la compagnie (sans se soustraire évidemment à son autorité).
La démocratie en matière militaire consiste à pratiquer, dans les périodes d'instruction, la méthode de l'enseignement mutuel entre officiers et soldats et parmi les soldats eux-mêmes; et, dans les périodes de combat, à faire tenir par les compagnies de première ligne différentes réunions, grandes ou petites.
Sous la direction du commandement de la compagnie, les soldats doivent y être incités à discuter la manière d'attaquer et d'enlever les positions ennemies et d'accomplir les autres missions de combat.
Lorsque les opérations se poursuivent pendant plusieurs jours, il faut tenir plusieurs réunions.
Cette forme de démocratie militaire fut pratiquée avec un grand succès pendant la bataille de Panlong dans le nord du Chensi et celle de Chekiatchouang dans la région du Chansi-Tchahar-Hopei.
Il a été prouvé que cette pratique ne présente que des avantages et aucun inconvénient.
«Le Mouvement démocratique dans l'armée» (30 janvier 1948), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.
Dans la grande lutte où il est engagé, le Parti communiste chinois demande à tous ses organes dirigeants, à tous ses membres et cadres de faire preuve d'initiative au plus haut degré, ce qui seul pourra assurer la victoire.
Dans la pratique, cette initiative se manifestera dans leur énergie créatrice, le sens des responsabilités, l'ardeur au travail, le courage et l'aptitude à soulever des questions, à exprimer leur opinion, à critiquer les défauts, ainsi que dans le contrôle exercé avec une sollicitude de camarade sur les organismes supérieurs et les cadres dirigeants. Sinon, le terme initiative n'aurait pas de sens.
Or, cette initiative se déploie en fonction du degré de démocratie dans la vie du Parti.
Elle ne le pourrait pas sans une démocratie suffisante.
De même, il n'est possible de former un grand nombre d'hommes capables que si la démocratie règne dans le Parti.
«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
A condition de ne pas être un élément hostile et de ne pas lancer d'attaques perfides, chacun peut donner son avis, même s'il se trompe; et les dirigeants de tous les échelons ont le devoir d'écouter.
Deux principes doivent être appliqués: 1) Ne tais rien de ce que tu sais, ne garde rien pour toi de ce que tu as à dire; 2) Nul n'est coupable pour avoir parlé, à celui qui écoute de tirer la leçon.
Il est impossible de faire observer le premier principe, à moins d'admettre réellement, et non pour la forme, que «nul n'est coupable pour avoir parlé».
«Les Tâches pour 1944» (15 décembre 1944).
Le Parti doit éduquer ses membres sut) la question de la démocratie, afin qu'ils comprennent ce qu'est la vie démocratique, quels sont les rapports entre la démocratie et le centralisme et comment se pratique le centralisme démocratique.
Ainsi seulement nous pourrons étendre effectivement la démocratie au sein du Parti, tout en évitant l'ultra-démocratisme et ce laisser-aller qui détruit la discipline.
«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationales (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
Dans l'armée comme dans les organisations locales, la démocratie au sein du Parti doit servir à renforcer la discipline et la capacité combative et non à les affaiblir.
«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 193S), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
II faut, sur le plan de la théorie, détruire les racines de l'ultra-démocratisme. Tout d'abord, il faut montrer que l'ultra-démocratisme menace de saper les organisations du Parti jusqu'à les détruire complètement, qu'il menace d'affaiblir et même de miner tout à fait la capacité combative du Parti, ce qui le mettra hors d'état d'accomplir sa tâche dans les luttes et conduira, par conséquent, la révolution à la défaite.
Il convient de montrer ensuite que l'ultra-démocratisme tire son origine de l'indiscipline petite-bourgeoise.
En pénétrant dans le Parti, celle-ci se traduit, sur le plan politique et sur le plan de l'organisation, par des conceptions ultra-démocratiques, absolument incompatibles avec les tâches de combat du prolétariat.
«L'Elimination des conceptions erronées dans le Parti» (Décembre 1929), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.