MAO ZEDONG

LE PETIT LIVRE ROUGE
(Cinquième partie)




XXV. L'UNITE

L'unification de notre pays, l'unité de notre peuple et l'union de toutes nos nationalités sont les garanties fondamentales de la victoire certaine de notre cause.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).


C'est seulement par l'unité du Parti communiste qu'on réalisera l'unité de toute la classe et de toute la nation; et c'est seulement par l'unité de toute la classe et de toute la nation que l'on vaincra l'ennemi et accomplira la tâche de la révolution nationale et démocratique.


«Luttons pour entraîner les masses par millions dans le front uni national antijaponais» (7 mai 1937), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Nous devons unir étroitement toutes les forces de notre Parti, sur la base des principes d'organisation et de discipline du centralisme démocratique.

Nous devons assurer l'union avec tout camarade, quel qu'il soit, à condition qu'il veuille observer le programme, les statuts et les décisions du Parti.


«Du gouvernement de coalition» (24 avril 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Ce procédé démocratique destiné à résoudre les contradictions au sein du peuple, nous l'avons résumé en 1942 dans la formule: «Unité — critique — unité».

Plus explicitement, c'est partir du désir d'unité et arriver, en résolvant les contradictions par la critique ou la lutte, à une nouvelle unité reposant sur une base nouvelle.

Nous avons pu constater d'après notre expérience que c'est là une méthode correcte pour résoudre les contradictions au sein du peuple.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).


Cette armée connaît une remarquable cohésion dans ses rapports internes comme dans ses relations extérieures.

A l'intérieur de l'armée, la cohésion règne dans les rapports entre officiers et soldats, entre supérieurs et subordonnés, entre le travail militaire proprement dit, le travail politique et les services de l'Intendance; à l'extérieur, elle règne dans les relations entre l'armée et le peuple, entre l'armée et les organes du pouvoir, entre nos troupes et les troupes amies.

Tout ce qui nuit à cette cohésion doit être banni.


«Du gouvernement de coalition» (24 avril 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.




XXVI. LA DISCIPLINE

Au sein du peuple, la démocratie est corrélative du centralisme, la liberté de la discipline. Ce sont deux aspects contradictoires d'un tout unique; ils sont en contradiction, mais en même temps unis, et nous ne devons pas souligner unilatéralement l'un de ces aspects et nier l'autre.

Au sein du peuple, on ne peut se passer de liberté, mais on ne peut non plus se passer de discipline; on ne peut se passer de démocratie, mais on ne peut non plus se passer de centralisme.

Cette unité de la démocratie et du centralisme, de la liberté et de la discipline constitue notre centralisme démocratique.

Sous un tel régime, le peuple jouit d'une démocratie et d'une liberté étendues, mais en même temps, il doit se tenir dans les limites de la discipline socialiste.


«De la juste solution des contradictions au sein du peuple» (27 février 1957).


Il est nécessaire de réaffirmer les règles de la discipline du Parti: 1) soumission de l'individu à l'organisation; 2) soumission de la minorité à la majorité; 3) soumission de l'échelon inférieur à l'échelon supérieur; 4) soumission de l'ensemble du Parti au Comité central.

Quiconque viole ces règles sape l'unité du Parti.


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


L'une des règles de discipline du Parti, c'est la soumission de la minorité à la majorité. La minorité, qui voit son point de vue repoussé, doit se rallier à la décision prise par la majorité. En cas de nécessité, la question peut être posée de nouveau à la réunion suivante, mais aucune action allant à l'encontre de la décision n'est permise.


«L'Elimination des conceptions erronées dans le Parti» (Décembre 1929), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Les trois grandes règles de discipline sont les suivantes :

1)     Obéissez aux ordres dans tous vos actes.

2)     Ne prenez pas aux masses une seule aiguille, un seul bout de fil.

3)     Remettez tout butin aux autorités.

Les huit recommandations sont les suivantes :

1)     Parlez poliment.

2)     Payez honnêtement ce que vous achetez.

3)     Rendez tout ce que vous empruntez.

4)     Payez ou remplacez tout ce que vous endommagez.

5)     Ne frappez pas et n'injuriez pas les gens.

6)     Ne causez pas de dommages aux récoltes.

7)     Ne prenez pas de libertés avec les femmes.

8)     Ne maltraitez pas les prisonniers.


«Instructions du Haut Commandement de l'Armée populaire de Libération de Chine à l'occasion d'une nouvelle proclamation des trois grandes règles de discipline et des huit recommandations» (10 octobre 1947), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Ils [tous les officiers et soldats de notre armée] doivent renforcer l'esprit de discipline et exécuter résolument les ordres, appliquer notre politique, mettre en pratique les trois grandes règles de discipline et les huit recommandations, réaliser l'unité de l'armée et du peuple, l'unité de l'armée et du gouvernement, l'unité des officiers et des soldats et l'unité de toute l'armée; aucune infraction à la discipline ne sera tolérée.


«Manifeste de l'Armée populaire de Libération de Chine» (Octobre 1947), Oeuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.




XXVII. LA CRITIQUE ET L'AUTOCRITIQUE

Le Parti communiste ne craint pas la critique, car nous sommes des marxistes, la vérité est de notre côté, et les masses fondamentales — les ouvriers et les paysans — sont de notre côté.


«Intervention à la Conférence nationale du Parti communiste chinois sur le Travail de Propagande» (12 mars 1957).


Les matérialistes conséquents sont des hommes sans peur.

Nous espérons que tous nos compagnons de lutte prendront courageusement leurs responsabilités et vaincront les difficultés, qu'ils ne craindront ni les revers ni les railleries et qu'ils n'hésiteront pas à nous faire, à nous autres communistes, des critiques et des suggestions.

«Celui qui ne craint pas d'être lardé de coups d'épée ose désarçonner l'empereur» — c'est cet esprit intrépide que nous devons avoir dans le combat pour le socialisme et le communisme.


«Intervention à la Conférence nationale du Parti communiste chinois sur le Travail de Propagande» (12 mars 1957).


Nous avons en main l'arme marxiste-léniniste de la critique et de l'autocritique.

Nous sommes capables de nous débarrasser du mauvais style de travail et de conserver le bon.


«Rapport à la deuxième session plénière du Comité central issu du VIIe Congrès du Parti communiste chinois» (5 mars 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


Il est encore un trait marquant qui nous distingue des autres partis, c'est la pratique consciencieuse de l'autocritique. Comme nous l'avons déjà dit, nous devons constamment balayer notre chambre, sinon la poussière s'y entassera; nous devons nous laver régulièrement la figure, sinon elle sera toute souillée.

Dans l'esprit de nos camarades et le travail de notre Parti, bien de la poussière peut aussi s'amasser; c'est pourquoi nous devons balayer et laver.

Le proverbe: «L'eau courante ne peut croupir et le gond d'une porte n'est jamais vermoulu» signifie que le mouvement constant empêche l'action corruptrice des microbes et des parasites.

Examiner sans cesse notre travail, introduire largement dans cet examen le style de travail démocratique, ne redouter ni la critique ni l'autocritique, appliquer les maximes si instructives du peuple chinois: «Ne tais rien de ce que tu sais, ne garde rien pour toi de ce que tu as à dire», «Nul n'est coupable pour avoir parlé, à celui qui écoute de tirer la leçon», «Si tu as des défauts, corrige-toi; si tu n'en as pas, surveille-toi»; voilà la seule manière efficace de préserver l'esprit de nos camarades et l'organisme de notre Parti de toute contamination par les poussières et les microbes politiques.


«Du gouvernement de coalition» (24 avril 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


L'opposition et la lutte entre conceptions différentes apparaissent constamment au sein du Parti; c'est le reflet, dans le Parti, des contradictions de classes et des contradictions entre le nouveau et l'ancien existant dans la société.

S'il n'y avait pas dans le Parti de contradictions, et de luttes idéologiques pour les résoudre, la vie du Parti prendrait fin.


«De la contradiction» (Août 1937), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Nous sommes pour la lutte idéologique positive, car elle est l'arme qui assure l'unité à l'intérieur du Parti et des groupements révolutionnaires dans l'intérêt de notre combat.

Tout communiste et révolutionnaire doit prendre cette arme en main.

Le libéralisme, lui, rejette la lutte idéologique et préconise une entente sans principes; il en résulte un style de travail décadent et philistin qui, dans le Parti et les groupements révolutionnaires, conduit certaines organisations et certains membres à la dégénérescence politique.


«Contre le libéralisme» (7 septembre 1937), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Dans notre lutte contre le subjectivisme, le sectarisme et le style stéréotypé du Parti, il est deux préceptes que nous ne devons pas perdre de vue: en premier lieu, «tirer la leçon des erreurs passées pour en éviter le retour», en second lieu, «guérir la maladie pour sauver l'homme».

Il est indispensable de dénoncer sans aucune exception les erreurs commises, en dehors de toute considération de personne, de soumettre à une analyse et à une critique scientifiques tout ce qu'il y a eu de négatif dans le passé, afin d'agir à l'avenir avec plus de circonspection et de travailler mieux. Tel est le sens du premier précepte.

Toutefois, en mettant en évidence les erreurs et en critiquant les défauts, nous poursuivons le même but qu'un médecin: il soigne le malade pour lui sauver la vie et non pour le faire périr.

Quelqu'un souffre de l'appendicite: le médecin enlève l'appendice et sauve ainsi la vie du patient.

Si celui qui a commis une erreur ne dissimule pas sa maladie par crainte du traitement et ne persiste pas dans son erreur au point de ne plus pouvoir être guéri, mais manifeste honnêtement, sincèrement, le désir de se soigner, de se corriger, nous nous en réjouirons et nous le guérirons, afin qu'il devienne un bon camarade.

Cette tâche, nous ne pourrons jamais la remplir avec succès si, cédant à l'impulsion du moment, nous frappons sans merci.

Pour soigner une maladie idéologique ou politique, il faut se garder de toute brutalité: la seule méthode juste et efficace, c'est de «guérir la maladie pour sauver l'homme».


«Pour un style correct de travail dans le Parti» (Ier février 1942), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Pour ce qui est de la critique à l'intérieur du Parti, un autre point doit être mentionné, à savoir que certains camarades, dans leur critique, ne font pas attention à ce qui est important, mais s'attachent seulement à ce qui est insignifiant.

Ils ne comprennent pas que la critique a pour tâche principale de mettre en évidence les erreurs politiques et les fautes d'organisation. Quant à la critique des défauts personnels, il ne faut pas trop y insister s'ils ne sont pas liés à des erreurs politiques ou à des fautes d'organisation, de peur de laisser les camarades désemparés.

En outre, si pareille critique se développe, l'attention de l'organisation du Parti se portera uniquement sur de petites choses, et les camarades deviendront des gens pusillanimes qui oublieront les tâches politiques du Parti; c'est là un très grand danger.


«L'Elimination des conceptions erronées dans le Parti» (Décembre 1929), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Dans la critique au sein du Parti, mettre en garde les camarades contre les jugements subjectivistes, arbitraires, et contre toute banalisation de la critique; faire en sorte que les interventions soient fondées et que les critiques aient un sens politique.


«L'Elimination des conceptions erronées dans le Parti» (Décembre 1929), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


La critique à l'intérieur du Parti est une arme qui sert à renforcer l'organisation du Parti et à élever sa capacité combative.

Cependant, dans les organisations du Parti au sein de l'Armée rouge, la critique prend dans certains cas un autre caractère: elle se transforme en attaques personnelles.

Cela ne porte pas seulement préjudice aux individus, mais également aux organisations du Parti.

C'est une manifestation de l'individualisme petit-bourgeois.

Le moyen d'y remédier consiste à faire comprendre aux membres du Parti que la critique doit avoir pour but de renforcer la capacité combative du Parti afin de remporter la victoire dans la lutte de classe, et qu'elle ne doit pas devenir un instrument pour lancer des attaques personnelles.


«L'Elimination des conceptions erronées dans le Parti» (Décembre 1929), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Nous servons le peuple et ne craignons donc pas, si nous avons des insuffisances, qu'on les relève et qu'on les critique.

Chacun, quel qu'il soit, peut les relever.

S'il a raison, nous nous corrigerons.

Si ce qu'il propose est utile au peuple, nous agirons en conséquence.


«Servir le peuple» (8 septembre 1944), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Nous autres, communistes chinois, qui prenons pour point de départ les intérêts suprêmes de la grande masse du peuple chinois, qui sommes convaincus que notre cause est entièrement juste, nous n'hésitons pas à lui sacrifier tout ce qui nous est personnel et nous sommes toujours prêts à donner pour elle notre propre vie; y a-t-il donc encore une idée, une conception, une opinion ou une méthode ne répondant pas aux besoins du peuple que nous ne puissions abandonner?

Pourrions-nous nous réjouir que des saletés et des microbes politiques viennent souiller notre visage, infecter notre organisme?

Le souvenir des innombrables martyrs de notre révolution qui ont donné leur vie pour le peuple emplit d'affliction le cœur des vivants.

Est-il alors intérêt personnel que nous ne puissions sacrifier, défaut que nous ne puissions corriger?


«Du gouvernement de coalition» (24 avril 1945), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Nous ne devons en aucun cas nous enorgueillir de nos succès.

Rabattons notre suffisance, critiquons sans relâche nos propres défauts, comme, chaque jour, nous nous lavons la figure pour rester propres et balayons le plancher pour enlever la poussière.


«Organisez-vous !» (29 novembre 1943), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


La critique doit être faîte à temps ; il faut se défaire de ce penchant qui consiste à ne critiquer qu'après coup.


«Sur le problème de la coopération agricole» (31 juillet 1955).


Instruits par les erreurs et les revers, nous avons grandi en sagesse et notre travail s'en trouve mieux fait. Pour n'importe quel parti politique, pour n'importe quel individu, il est difficile d'éviter les erreurs.

Nous demandons qu'on en fasse moins.

Lorsqu'une erreur est commise, nous voulons qu'elle soit corrigée, et le plus vite, le plus complètement sera le mieux.


«De la dictature démocratique populaire» (30 juin 1949), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.



XXVIII. LES COMMUNISTES

Un communiste doit être franc et ouvert, dévoué et actif; il placera les intérêts de la révolution au-dessus de sa propre vie et leur subordonnera ses intérêts personnels.

Il doit toujours et partout s'en tenir fermement aux principes justes et mener une lutte inlassable contre toute idée ou action erronée, de manière à consolider la vie collective du Parti et à renforcer les liens de celui-ci avec les masses. Enfin, il se souciera davantage du Parti et des masses que de l'individu, il prendra soin des autres plus que de lui-même.

C'est seulement ainsi qu'il méritera le nom de communiste.


«Contre le libéralisme» (7 septembre 1937), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Il faut faire savoir à chaque camarade que toutes les paroles, que tous les actes d'un communiste doivent avoir pour premier critère la conformité aux intérêts suprêmes du peuple et l'adhésion des masses les plus larges.


«Du gouvernement de coalition» (24 avril 1945)» Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Jamais et nulle part, un communiste ne placera au premier plan ses intérêts personnels, il les subordonnera aux intérêts de la nation et des masses populaires.

C'est pourquoi l'égoïsme, le relâchement dans le travail, la corruption, l'ostentation, etc. méritent le plus grand mépris, alors que le désintéressement, l'ardeur au travail, le dévouement à l'intérêt public, l'effort assidu et acharné commandent le respect.


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Un communiste doit être toujours prêt à défendre la vérité, car toute vérité s'accorde avec les intérêts du peuple.

Il sera toujours prêt à corriger ses fautes, car toute faute va à l'encontre des intérêts du peuple.


«Du gouvernement de coalition» (24 avril 1945). Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


En toute chose, un communiste doit se poser la question du pourquoi; il doit réfléchir mûrement, voir si tout est vraiment fondé et conforme à la réalité.

En aucun cas, il ne faut suivre aveuglément les autres et préconiser la soumission servile.


«Pour un style correct de travail dans le Parti» (Ier février 1942), Œuvres choisies  de Mao Tsétoung, tome III.


Il faut encourager chaque camarade à tenir compte des intérêts de l'ensemble.

Chaque membre du Parti, le travail dans chaque secteur, chaque parole ou chaque acte, tout doit avoir pour point de départ les intérêts de l'ensemble du Parti.

Nous ne tolérerons pas la moindre infraction à ce principe.


«Pour un style correct de travail dans le Parti» (Ier février 1942), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Les communistes seront des modèles tant de sens pratique que de prévoyance.

Car seul le sens pratique leur permettra d'accomplir les tâches qui leur sont assignées et seule la prévoyance les empêchera de s'égarer dans leur marche en avant.


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Les communistes devront se montrer les plus clairvoyants, les plus capables d'abnégation, les plus fermes et aussi les plus aptes à saisir une situation sans idée préconçue, ils devront s'appuyer sur la majorité des masses et gagner leur soutien.


«Les Tâches du Parti communiste chinois dans la période de la résistance au Japon» (3 mai 1957), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Les communistes donneront également l'exemple dans l'étude; chaque jour ils s'instruiront auprès des masses tout en les éduquant.


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Dans son travail parmi les masses, un communiste se conduira en ami et non en supérieur, en maître qui instruit inlassablement et non en politicien bureaucrate.


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Les communistes ne doivent jamais se couper de la majorité du peuple, s'en désintéresser et progresser de façon aventureuse à la tête seulement d'une minorité avancée; ils veilleront à établir des liens étroits entre les éléments avancés et la grande masse du peuple. Voilà ce que veut dire penser en fonction de la majorité.


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Nous autres communistes, nous sommes comme les semences et le peuple est comme le sol. Où que nous allions, nous devons nous unir avec le peuple, prendre racine et fleurir au milieu du peuple.


«Sur les négociations de Tchongking» (17 octobre 1945). Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.


En toute chose, nous autres, communistes, nous devons savoir nous lier aux masses. Est-ce que les membres de notre Parti pourront se rendre utiles en quoi que ce soit au peuple chinois s'ils passent toute leur existence entre quatre murs, à l'abri des tempêtes et à l'écart du monde? Non, absolument pas.

Nous n'avons pas besoin de telles gens comme membres du Parti. Nous autres, communistes, nous devons nous aguerrir dans les tempêtes et nous jeter dans le monde, les grandes tempêtes et le monde grandiose de la lutte des masses.


«Organisez-vous !» (29 novembre 1943), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Le rôle d'avant-garde des communistes et leur exemple ont une importance extrême. Au sein de la VIIIe Armée de Route et de la Nouvelle IVe Armée, les communistes doivent donner l'exemple par leur bravoure au combat, dans l'exécution des ordres, l'observation de la discipline, l'accomplissement du travail politique et le renforcement de l'unité interne.


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938)» Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Un communiste ne doit en aucun cas s'estimer infaillible, prendre des airs arrogants, croire que tout est bien chez lui et que tout est mal chez les autres; il ne doit ni s'enfermer entre quatre murs, ni faire le fanfaron, ni se conduire en despote.


«Discours prononcé à l'Assemblée de la Région frontière du Chensi-Kansou-Ninghsia» (21 novembre 1941), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Les communistes sont tenus d'écouter attentivement l'opinion des non-communistes et de leur donner la possibilité de s'exprimer. Si ce qu'ils disent est juste, nous y applaudirons et nous ferons notre profit de leurs points forts; s'ils disent des choses fausses, nous devons quand même leur permettre d'exposer tout ce qu'ils ont à dire, et leur donner ensuite, avec patience, les explications nécessaires.


«Discours prononcé à l'Assemblée de la Région frontière du Chensi-Kansou-Ninghsia» (21 novembre 1941), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Les communistes ne doivent pas tenir à l'écart ceux qui ont commis des fautes dans leur travail, à l'exception des incorrigibles; ils useront à leur égard de persuasion, afin de les aider à se corriger et à se transformer.


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Les communistes ne doivent pas dédaigner ni mépriser les personnes politiquement arriérées, mais les traiter cordialement, les unir à eux, les convaincre et les encourager à progresser.


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.




XXIX. LES CADRES

Pour être sûrs que notre Parti et notre pays ne changeront pas de couleur, nous devons non seulement avoir une ligne et une politique justes, mais éduquer et former des millions de continuateurs de la cause révolutionnaire du prolétariat.

En dernière analyse, former ceux qui prendront la relève de la cause révolutionnaire du prolétariat consiste à savoir s'il existe une jeune génération capable de poursuivre la cause révolutionnaire marxiste-léniniste entreprise par la vieille génération des révolutionnaires prolétariens, si la direction de notre Parti et de notre pays sera toujours entre les mains des révolutionnaires prolétariens, si nos descendants continueront à avancer dans la bonne voie tracée par le marxisme-léninisme, si nous pouvons parvenir à empêcher un révisionnisme à la Khrouchtchev de se manifester en Chine. Bref, la question est d'une importance extrême, c'est une question de vie ou de mort pour notre Parti et notre Etat.

Et sa portée intéresse la cause révolutionnaire du prolétariat pour une période de cent, mille ou dix mille ans. Les changements intervenus en Union soviétique ont amené les prophètes impérialistes à placer leurs espoirs d'une «évolution pacifique» dans la troisième ou la quatrième génération du Parti chinois.

Nous devons faire mentir cette prophétie impérialiste. Nos organisations de partout, des échelons supérieurs aux échelons inférieurs, doivent attacher une attention soutenue à l'éducation et à la formation des continuateurs de la cause révolutionnaire.

Quelles sont les conditions requises pour être de dignes continuateurs de la cause révolutionnaire du prolétariat?

Ils doivent être d'authentiques marxistes-léninistes et non, comme Khrouchtchev, des révisionnistes se parant du marxisme-léninisme.

Ils doivent être des révolutionnaires se mettant corps et âme au service de l'écrasante majorité de la population de la Chine et du monde, et non agir comme Khrouchtchev qui sert les intérêts d'une poignée de gens, la couche bourgeoise privilégiée de son pays, ainsi que les intérêts des impérialistes et des réactionnaires du monde entier.

Ils doivent être des hommes politiques du prolétariat capables de s'unir avec l'écrasante majorité et de travailler de concert avec elle.

Ils doivent non seulement s'unir avec ceux qui partagent leurs vues, mais encore savoir s'unir avec ceux qui ne les partagent pas, avec ceux qui s'opposaient à eux et dont la pratique a prouvé les erreurs.

Cependant, ils doivent être particulièrement vigilants vis-à-vis des arrivistes et des conspirateurs du genre Khrouchtchev et les empêcher d'usurper la direction du Parti et de l'Etat à quelque échelon que ce soit.

Ils doivent donner l'exemple dans l'application du centralisme démocratique du Parti, maîtriser la méthode de direction basée sur le principe de «partir des masses pour retourner aux masses» et cultiver un style de travail démocratique qui les rend capables d'entendre les masses.

Ils ne doivent pas, à l'instar de Khrouchtchev, saper le centralisme démocratique du Parti, se prévaloir d'un pouvoir autocratique, attaquer les camarades par surprise, refuser de comprendre et agir en dictateur.

Ils doivent être modestes et prudents, se garder de toute présomption et de toute précipitation, être capables de pratiquer l'autocritique et avoir le courage de corriger les insuffisances et les erreurs dans leur travail.

Ils ne doivent en aucun cas celer leurs erreurs, s'attribuer tous les mérites et rejeter toutes les fautes sur autrui, à l'exemple de Khrouchtchev.

C'est au cours des luttes de masse qu'apparaissent les continuateurs de la cause révolutionnaire du prolétariat; c'est au milieu des grandes tempêtes révolutionnaires qu'ils se forgent et grandissent.

Il faut savoir éprouver et apprécier la valeur des cadres, choisir et former nos continuateurs au cours des luttes de masse prolongées.


Cité dans «Le Pseudo-communisme de Khrouchtchev et les leçons historiques qu'il donne au monde» (14 juillet 1964).


Notre Parti doit étendre ses organisations dans tout le pays, et former, dans un but réfléchi, des milliers et des milliers de cadres et des centaines d'excellents dirigeants des masses.

Ces cadres et ces dirigeants doivent s'assimiler le marxisme-léninisme, avoir de la clairvoyance politique, de la compétence dans le travail, être pénétrés de l'esprit de sacrifice, capables de résoudre les problèmes par eux-mêmes, inébranlables devant les difficultés et entièrement dévoués à la nation, à leur classe et au Parti.

C'est en s'appuyant sur eux que le Parti assure sa liaison avec ses membres en même temps qu'avec les masses, et c'est en s'appuyant sur la ferme direction qu'ils exercent sur les masses que le Parti parviendra à vaincre l'ennemi.

Ils doivent être étrangers à tout égoïsme, tout héroïsme individuel, toute ostentation, toute indolence ou passivité, tout sectarisme hautain; ils doivent être des héros pleins d'abnégation de leur nation et de leur classe. Tels sont les qualités et le style de travail que doivent avoir les membres du Parti, ses cadres et ses dirigeants.


«Luttons pour entraîner les masses par millions dans le front uni national antijaponais» (7 mai 1937), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome I.


Les cadres jouent un rôle décisif dès que la ligne politique est définie. Notre tâche de combat est donc de former selon un plan un grand nombre de nouveaux cadres.


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Dans sa politique des cadres, le Parti communiste adoptera les critères suivants: ferme application de la ligne du Parti, soumission à sa discipline, liaison étroite avec les masses, capacité de travailler en toute indépendance, ardeur à la tâche et désintéressement — c'est là la politique de nomination des cadres selon leur mérite.


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Nous devons nous en tenir au système de la participation des cadres au travail productif collectif.

Les cadres de notre Parti et de notre Etat sont des travailleurs ordinaires; ce ne sont pas des seigneurs pesant de tout leur poids sur le peuple. En prenant part au travail productif collectif, les cadres maintiennent de la façon la plus large des liens constants et étroits avec le peuple travailleur.

C'est là une mesure majeure, d'importance fondamentale, en régime socialiste, qui contribue à vaincre la bureaucratie et à empêcher le révisionnisme et le dogmatisme.


Cité dans «Le Pseudo-communisme de Khrouchtchev et les leçons historiques qu'il donne au monde» (14 juillet 1964).


Sachons juger les cadres.

Ne fondons pas notre appréciation seulement sur une courte période ou un fait isolé de la vie d'un cadre, mais considérons l'ensemble de son passé et de son travail.

C'est là la méthode principale pour juger d'un cadre.


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Sachons employer les cadres.

Le devoir d'un dirigeant se ramène essentiellement à trouver des idées et à employer les cadres. Elaborer un plan, prendre une décision, lancer un ordre, donner une directive, etc., c'est «trouver des idées». Pour faire passer les idées dans la pratique, il faut unir les cadres et les inciter à l'action; cela s'appelle «employer les cadres».


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Sachons prendre soin des cadres.

Pour cela, nous avons les moyens suivants: Premièrement, nous devons les orienter, c'est-à-dire que tout en les laissant travailler librement, afin qu'ils osent prendre leurs responsabilités, nous leur donnerons en temps opportun des directives, de sorte qu'ils pourront, guidés par la ligne politique du Parti, faire valoir leur esprit créateur.

Deuxièmement, il s'agit d'élever leur niveau, en leur donnant la possibilité d'apprendre, en les éduquant, de sorte qu'ils enrichiront leurs connaissances théoriques et deviendront plus qualifiés.

Troisièmement, il faut vérifier leur travail, les aider à faire le bilan de leur expérience, à multiplier leurs succès et à corriger leurs erreurs.

Assigner une tâche sans en vérifier l'exécution et n'y porter attention qu'une fois commises des erreurs sérieuses, ce n'est pas là prendre soin des cadres.

Quatrièmement, envers les cadres qui ont fait des erreurs, nous devons, en général, user de persuasion pour les aider à se corriger, et ne recourir à la méthode de la lutte qu'envers ceux qui sont coupables de fautes graves et refusent pourtant de se laisser guider. La patience est ici de rigueur.

On aurait tort de taxer à la légère les gens d'«opportunisme» ou de «partir en guerre» contre eux inconsidérément.

Cinquièmement, il faut venir en aide aux cadres qui ont des difficultés. Lorsqu'ils tombent malades ou ont des soucis matériels, familiaux ou autres, nous devons veiller à leur apporter toute l'aide possible.

Voilà la manière de prendre soin des cadres.


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.


Un groupe dirigeant vraiment uni et lié aux masses se constituera progressivement, dans la lutte même des masses et non à l'écart de celle-ci.

Dans la majorité des cas, le groupe dirigeant ne doit ni ne peut rester immuable dans sa composition du début à la fin d'une grande lutte; il faut promouvoir continuellement les éléments actifs qui se sont distingués au cours de la lutte et les substituer aux membres du groupe dirigeant qui sont comparativement moins qualifiés ou qui ont dégénéré.


«A propos des méthodes de direction» (Ier juin 1943), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Si, dans notre Parti, il n'existe pas une collaboration pleine et entière entre la grande masse des nouveaux cadres et les vieux cadres, notre cause risque d'être abandonnée à mi-chemin.

C'est pourquoi tous les vieux cadres doivent réserver le meilleur accueil aux nouveaux cadres et leur témoigner la plus chaleureuse sollicitude.

Bien entendu, ces derniers ont leurs défauts: ils ne participent à la révolution que depuis peu de temps, ils manquent d'expérience, certains traînent encore avec eux des restes de l'idéologie pernicieuse de la vieille société, c'est-à-dire des survivances de l'individualisme petit-bourgeois.

Mais ils peuvent éliminer progressivement ces défauts en s'éduquant et en s'aguerrissant dans la révolution. Le trait positif des jeunes cadres, comme le dit Staline, c'est qu'ils ont un sens aigu du nouveau et, partant, font preuve d'un grand enthousiasme, d'une grande activité.

Or, c'est justement ce qui fait défaut à certains de nos vieux cadres. Vieux et nouveaux doivent donc se respecter mutuellement, s'instruire les uns auprès des autres, surmonter leurs points faibles en se transmettant leurs qualités, afin de former un bloc uni pour la cause commune et de prévenir les tendances sectaires.


«Pour un style correct de travail dans le Parti» (Ier février 1942), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome III.


Nous devons nous occuper aussi bien des cadres non communistes que des cadres membres du Parti.

Il existe en effet à l'extérieur du Parti nombre de gens capables que celui-ci ne doit pas ignorer.

Il faut que chaque communiste se débarrasse de toute attitude hautaine et distante, sache collaborer avec les cadres non communistes, les aide sincèrement, adopte à leur égard une attitude de chaude camaraderie et oriente leur activité vers la grande cause de la résistance au Japon et de la construction nationale; tel est son devoir.


«Le Rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale» (Octobre 1938),  Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.