MAO ZEDONG

 

 

VI. LA PLACE DE L'ANTAGONISME
DANS LA CONTRADICTION

Dans le problème de la lutte des contraires est incluse la question de savoir ce qu'est l'antagonisme. A cette question, nous répondons que l'antagonisme est l'une des formes et non l'unique forme de la lutte des contraires.

Dans l'histoire de l'humanité, l'antagonisme entre les classes existe en tant qu'expression particulière de la lutte des contraires. Considérons la contradiction entre la classe des exploiteurs et celle des exploités: Ces deux classes en contradiction coexistent pendant une période prolongée dans la même société, qu'elle soit esclavagiste, féodale ou capitaliste, et elles luttent entre elles; mais c'est seulement lorsque la contradiction entre les deux classes a atteint un certain stade de son développement qu'elle prend la forme d'un antagonisme ouvert et aboutit à la révolution. Il en va de même de la transformation de la paix en guerre dans la société de classes.

Dans une bombe, avant l'explosion, les contraires, par suite de conditions déterminées, coexistent dans l'unité. Et c'est seulement avec l'apparition de nouvelles conditions (allumage) que se produit l'explosion. Une situation analogue se retrouve dans tous les phénomènes de la nature où, finalement, la solution d'anciennes contradictions et la naissance de choses nouvelles se produisent sous forme de conflits ouverts.

Il est extrêmement important de connaître ce fait. Il nous aide à comprendre que, dans la société de classes, les révolutions et les guerres révolutionnaires sont inévitables, que, sans elles, il est impossible d'obtenir un développement par bonds de la société, de renverser la classe réactionnaire dominante et de permettre au peuple de prendre le pouvoir.

Les communistes doivent dénoncer la propagande mensongère des réactionnaires affirmant par exemple que la révolution sociale n'est pas nécessaire et qu'elle est impossible; ils doivent s'en tenir fermement à la théorie marxiste-léniniste de la révolution sociale et aider le peuple à comprendre que la révolution sociale est non seulement tout à fait nécessaire mais entièrement possible, que l'histoire de toute l'humanité et la victoire de la révolution en Union soviétique confirment cette vérité scientifique.

Toutefois, nous devons étudier d'une manière concrète les différentes situations dans lesquelles se trouve la lutte des contraires et éviter d'appliquer hors de propos à tous les phénomènes le terme mentionné ci-dessus. Les contradictions et la lutte sont universelles, absolues, mais les méthodes pour résoudre les contradictions, c'est-à-dire les formes de lutte, varient selon le caractère de ces contradictions: certaines contradictions revêtent le caractère d'un antagonisme déclaré, d'autres non.

Suivant le développement concret des choses et des phénomènes, certaines contradictions primitivement non antagonistes se développent en contradictions antagonistes, alors que d'autres, primitivement antagonistes, se développent en contradictions non antagonistes.

Comme il a été dit plus haut, tant que les classes existent, les contradictions entre les idées justes et les idées erronées dans le parti communiste sont le reflet, au sein de ce parti, des contradictions de classes. Au début ou dans certaines questions, ces contradictions peuvent ne pas se manifester tout de suite comme antagonistes. Mais avec le développement de la lutte des classes, elles peuvent devenir antagonistes.

L'histoire du Parti communiste de l'U.R.S.S. nous montre que les contradictions entre les conceptions justes de Lénine et de Staline et les conceptions erronées de Trotski36, Boukharine et autres ne se sont pas manifestées d'abord sous une forme antagoniste, mais que, par la suite, elles sont devenues antagonistes.

Des cas semblables se sont présentés dans l'histoire du Parti communiste chinois. Les contradictions entre les conceptions justes de nombreux camarades de notre Parti et les conceptions erronées de Tchen Tou-sieou, Tchang Kouo-tao37 et autres ne se sont pas manifestées non plus, au début, sous une forme antagoniste, mais elles sont devenues antagonistes plus tard.

Actuellement, les contradictions entre les conceptions justes et les conceptions erronées, au sein de notre Parti, n'ont pas pris une forme antagoniste, elles n'iront pas jusqu'à l'antagonisme si les camarades qui ont commis des erreurs savent les corriger. C'est pourquoi le Parti doit, d'une part, mener une lutte sérieuse contre les conceptions erronées, mais, d'autre part, donner pleine possibilité aux camarades qui ont commis des erreurs d'en prendre conscience. Dans ces circonstances, une lutte poussée à l'excès est évidemment inadéquate. Toutefois, si ceux qui ont commis des erreurs persistent dans leur attitude et les aggravent, ces contradictions peuvent devenir antagonistes.

Les contradictions économiques entre la ville et la campagne sont d'un antagonisme extrême tant dans la société capitaliste, où la ville, contrôlée par la bourgeoisie, pille impitoyablement la campagne, que dans les régions du Kuomintang en Chine, où la ville, contrôlée par l'impérialisme étranger et la grande bourgeoisie compradore chinoise, pille la campagne avec une férocité inouïe.

Mais dans un pays socialiste et dans nos bases révolutionnaires, ces contradictions antagonistes sont devenues non antagonistes et elles disparaîtront dans la société communiste.

Lénine dit: "Antagonisme et contradiction ne sont pas du tout une seule et même chose. Sous le socialisme, le premier disparaîtra, la seconde subsistera38." Cela signifie que l'antagonisme n'est qu'une des formes, et non l'unique forme, de la lutte des contraires, et qu'il ne faut pas employer ce terme partout sans discernement.

CONCLUSION

Nous pouvons, maintenant, conclure brièvement.

La loi de la contradiction inhérente aux choses et aux phénomènes, c'est-à-dire la loi de l'unité des contraires, est la loi fondamentale de la nature et de la société, et partant la loi fondamentale de la pensée. Elle est à l'opposé de la conception métaphysique du monde.

Sa découverte a constitué une grande révolution dans l'histoire de la connaissance humaine. Selon le point de vue du matérialisme dialectique, la contradiction existe dans tous les processus qui se déroulent dans les choses et les phénomènes objectifs et dans la pensée subjective, elle pénètre tous les processus, du début à la fin; c'est en cela que résident l'universalité et le caractère absolu de la contradiction. Chaque contradiction et chacun de ses aspects ont leurs particularités respectives; c'est en cela que résident le caractère spécifique et le caractère relatif de la contradiction.

Dans des conditions déterminées, il y a identité des contraires, ceux-ci peuvent donc coexister dans l'unité et se transformer l'un en l'autre; c'est en cela également que résident le caractère spécifique et le caractère relatif de la contradiction. Toutefois, la lutte des contraires est ininterrompue, elle se poursuit aussi bien pendant leur coexistence qu'au moment de leur conversion réciproque, où elle se manifeste avec une évidence particulière.

C'est en cela, à nouveau, que résident l'universalité et le caractère absolu de la contradiction. Lorsque nous étudions le caractère spécifique et le caractère relatif de la contradiction, nous devons prêter attention à la différence entre la contradiction principale et les contradictions secondaires, entre l'aspect principal et l'aspect secondaire de la contradiction; lorsque nous étudions l'universalité de la contradiction et la lutte des contraires, nous devons prêter attention à la différence entre les formes variées de lutte; sinon, nous commettrons des erreurs.

Si, à l'issue de notre étude, nous avons une idée claire des points essentiels ci-dessus exposés, nous pourrons battre en brèche les conceptions dogmatiques qui enfreignent les principes fondamentaux du marxisme-léninisme et qui nuisent à notre cause révolutionnaire; et nos camarades qui ont de l'expérience seront en mesure d'ériger celle-ci en principes et d'éviter la répétition des erreurs de l'empirisme. Telle est la brève conclusion à laquelle nous conduit l'étude de la loi de la contradiction.

NOTES

(1)V. I. Lénine: Notes sur les Leçons d'histoire de la -philosophie de Hegel, tome premier, "Ecole des Eléates" dans "Résumé des Leçons d'histoire
de la philosophie de Hegel" (1915).

(2)Voir V. I. Lénine: "A propos de la dialectique" (1915), où il dit: "Le dédoublement de ce qui est un et la connaissance de ses parties contradictoires (voir, dans l'Heraclite de Lassalle, la citation de Philon sur Heraclite au début de la IIIe partie, De la Connaissance) constituent le fond (une des 'essences', une des particularités ou traits principaux, sinon le principal) de la dialectique." Et également les notes sur "La Science de la logique de Hegel", livre trois, troisième section: "L'idée" dans "Résumé de La Science de la logique de Hegel" (septembre-décembre 1914), où Lénine dit:
"On peut brièvement définir la dialectique comme la théorie de l'unité des contraires. Par là on saisira le noyau de la dialectique, mais cela exige des explications et un développement."

 

(3)A. M. Déborine (1881-1963), philosophe soviétique et membre de l'Académie des Sciences de l'U.R.S.S. C'est en 1930 que les milieux philosophiques en Union soviétique commencèrent à critiquer l'école de Déborine en montrant que ces erreurs - divorce de la théorie avec la pratique et de la philosophie avec la politique - étaient de caractère idéaliste.

(4)V. I. Lénine: "A propos de la dialectique".

(5)Paroles de Tong Tchong-chou (179-104 av.J.-C.), célèbre représentant du confucianisme sous la dynastie des Han.

(6)F. Engels: "Dialectique. Quantité et qualité", Anti-Duhring (1877-1878), première partie, chapitre douze.

(7)V. I. Lénine: "A propos de la dialectique".

(8)F. Engels: "Dialectique. Quantité et qualité", Anti-Duhring, première partie, chapitre douze.

(9)V. I. Lénine: "A propos de la dialectique".

(10)N. I. Boukharine (1888-1938), chef d'un groupe antiléniniste au sein du mouvement révolutionnaire russe. Il fut plus tard exclu du Parti en 1937 et condamné à mort par le Tribunal suprême de l'U.R.S.S. en 1938, pour avoir fait partie d'un groupe de traîtres à la nation. Le camarade Mao Tsétoung critique ici le point de vue erroné longtemps défendu par Boukharine et qui consistait à dissimuler les contradictions de classes et à substituer la collaboration de classes à la lutte de classes. Dans les années 1928-1929, alors que l'Union soviétique se préparait à la collectivi-sation intégrale de l'agriculture, Boukharine soutenait plus ouvertement que jamais son point de vue erroné, s'efforçant d'estomper les contradictions de classes entre les koulaks et les paysans pauvres et moyens et de s'opposer à une lutte résolue contre les koulaks. En outre, il prétendait que la classe ouvrière pourrait former une alliance avec les koulaks et que ces derniers pourraient "s'intégrer pacifiquement dans le socialisme".

(11)V. I. Lénine: "A propos de la dialectique".

(12)Voir V. I. Lénine: "Le Communisme" (12 juin 1920), où l'auteur, critiquant le dirigeant du Parti communiste de Hongrie Bêla Kun, disait qu'"il oublie ce qui est la substance même, l'âme vivante du marxisme: l'analyse concrète d'une situation concrète."

(13)Souentse (Souen Wou), célèbre stratège et théoricien militaire du Ve siècle av. J.-C., auteur du traité du même nom, en 15 chapitres. Cette citation est extraite du "Plan de l'attaque", Souentse, chapitre III.

(14)Homme politique et historien, Wei Tcheng (580-643) vécut au début de la dynastie des Tang.

(15)Chouel hou tchouan (Au bord de l'eau), célèbre roman chinois du XIVe siècle, qui décrit une guerre paysanne des dernières années de la dynastie des Song du Nord. Le village Tchoukiatchouang se trouvait non loin de Liangchanpo, où Song Kiang, chef de l'insurrection paysanne et héros du roman, avait établi sa base. Le maître
de ce village était un véritable despote, le grand propriétaire foncier Tchou.
(16)V. I. Lénine: "A nouveau les syndicats, la situation actuelle et les erreurs de Trotski et Boukharine" (janvier 1921).

(17)Révolution bourgeoise qui renversa le gouvernement autocratique des Tsing. Le 10 octobre 1911, une partie de la Nouvelle Armée qui avait subi l'influence de la révolution se souleva à Woutchang.

Puis, des sociétés révolutionnaires de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie ainsi que les larges masses des ouvriers, des paysans et des soldats firent écho avec enthousiasme à ce soulèvement dans différentes provinces, ce qui entraîna bientôt l'écroulement du régime réactionnaire des Tsing. En janvier 1912, le Gouvernement provisoire de la République chinoise fut proclamé à Nankin et Sun Yat-sen devint président provisoire de la République.

La monarchie féodale qui avait régné sur la Chine pendant plus de deux mille ans fut abolie, et la conception d'une république démocratique commença à s'implanter dans les esprits. Mais la bourgeoisie qui dirigeait cette révolution avait une forte tendance au compromis. Au lieu de soulever les larges masses paysannes pour renverser la domination féodale de la classe des propriétaires fonciers à la campagne, elle céda, sous la pression de l'impérialisme et des forces féodales, le pouvoir à Yuan Che-kai, seigneur de guerre du Peiyang. Et ce fut l'échec de la révolution.

(18)Cette révolution, connue également sous le nom de Première guerre civile révolutionnaire, était une lutte anti-impérialiste et antiféodale menée conjointement par le Parti communiste chinois et le Kuomintang, et qui eut pour contenu principal l'Expédition du Nord.

Après avoir consolidé sa base d'appui dans le Kouangtong, l'Armée révolutionnaire constituée par les deux partis marcha vers le nord en juillet 1926 pour mener une expédition punitive contre les seigneurs de guerre du Peïyang que soutenaient les impérialistes. Avec l'appui chaleureux des larges masses d'ouvriers et de paysans, elle réussit à occuper, au cours du deuxième semestre de 1926 et du premier semestre de 1927, la majeure partie des provinces dans les bassins du Yangtsé et du fleuve Jaune.

Alors que la révolution progressait avec succès, les deux cliques réactionnaires au sein du Kuomintang, ayant respectivement Tchiang Kaî-chek et Wang Tsing-wei pour chefs de file (elles représentaient les intérêts de la bourgeoisie compradore et de la classe des despotes locaux et des mauvais hobereaux), firent, avec l'aide des impérialistes, deux coups d'Etat contre-révolutionnaires, l'un en avril, l'autre en juillet 1927. Les idées de droite au sein du Parti communiste chinois, dont le représentant était Tchen Tou-sieou, ayant dégénéré en une ligne capitulationniste, le Parti et le peuple ne purent organiser une résistance efficace contre l'attaque lancée brusquement par les cliques réactionnaires du Kuomintang, ce qui fit échouer la révolution.

(19)Cette révolution, connue également sous le nom de Deuxième guerre civile révolutionnaire, était une lutte menée de 1927 à 1937 par le peuple
chinois sous la direction du Parti communiste chinois et ayant pour objectif principal l'instauration et l'extension du pouvoir rouge, le développement de la révolution agraire et la résistance armée contre la domination réactionnaire du Kuomintang.

(20)Les quatre provinces du Nord-Est étaient alors le Liaoning, le Kirin, le Heilongkiang et le Jehol, qui correspondent actuellement aux provinces du Liaoning, du Kirin et du Heilongkiang, à la partie nord-est du Hopei située au nord de la Grande Muraille, et à la partie est de la Région autonome de Mongolie intérieure.
Après l'Incident du 18 Septembre, les forces d'agression japonaises s'emparèrent d'abord du Liaoning, du Kirin et du Heilongkiang, et occupèrent plus tard, en 1933, le Jehol.

(21)En 1956, l'Armée du Kuomintang du Nord-
Est commandée par Tchang Hsiué-liang et l'Armée du Kuomintang du Nord-Ouest commandée par Yang Hou-tcheng étaient cantonnées à Sian et dans les régions voisines; elles avaient pour tâche d'attaquer l'Armée rouge chinoise, qui était arrivée dans le nord du Chensi.

Influencées par l'Armée rouge et le mouvement antijaponais du peuple, elles approuvèrent le front uni national contre le Japon, proposé par le Parti communiste chinois, et demandèrent à Tchiang Kaï-chek de s'allier avec le Parti communiste pour résister au Japon.

Tchiang Kaï-chek refusa cette demande, se montra plus actif encore dans ses préparatifs militaires pour l'"extermination des communistes" et massacra à Sian la jeunesse antijaponaise. Tchang Hsiué-liang et Yang Hou-tcheng, agissant de concert, se saisirent de Tchiang Kaï-chek. Ce fut le fameux Incident de Sian du 12 décembre 1936.

Tchiang Kaï-chek fut forcé d'accepter les conditions suivantes: alliance avec le Parti communiste et résistance au Japon; puis il fut relâché et re
tourna à Nankin.

(22)Tchen Tou-sieou était un démocrate radical à l'époque du Mouvement du 4 Mai. Ayant subi par la suite l'influence de la Révolution socialiste d'Octobre, il devint l'un des fondateurs du Parti communiste chinois. Pendant les six premières années du Parti, il resta le principal dirigeant du Comité central.

Il était depuis longtemps fortement imprégné d'idées déviationnistes de droite, lesquelles dégénérèrent en une ligne capitulationniste pendant la dernière période de la révolution de 1924-1927. A cette époque, les capitulationnistes représentés par Tchen Tou-sieou "abandonnèrent volontairement la direction des masses paysannes, de la petite bourgeoisie urbaine, de la moyenne bourgeoisie et, en particulier, des forces armées, ce qui entraîna la défaite de la révolution" ("La Situation actuelle et nos tâches", Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV).

Après la défaite de la révolution en 1927, Tchen Tou-sieou et une poignée d'autres capitulationnistes cédèrent au pessimisme, perdirent confiance dans l'avenir de la révolution et devinrent des liquidationnistes. Ils adoptèrent la position réactionnaire trotskiste et formèrent avec les trotskistes un groupuscule antiparti. En conséquence, Tchen Tou-sieou fut expulsé du Parti en novembre 1929. Il mourut de maladie en 1942.

(23)Pendant plusieurs décennies, à partir de la fin du XVIIIe siècle, la Grande-Bretagne fit entrer en Chine de l'opium en quantité de plus en plus importante. L'opium importé intoxiquait dangereusement le peuple chinois et drainait la monnaie argent de la Chine. Des protestations s'élevèrent dans tout le pays.

En 1840, sous prétexte de protéger son commerce, la Grande-Bretagne envoya des troupes qui envahirent la Chine. Les troupes chinoises, sous la conduite de Lin Tseh-siu, résistèrent, tandis que le peuple de Canton organisait spontanément des "Corps de répression antianglais" qui portèrent des coups sévères aux envahisseurs.

Néanmoins, en 1842, le gouvernement corrompu des Tsing conclut avec les agresseurs anglais le "Traité de Nankin" aux termes duquel la Chine dut payer des indemnités et céder Hongkong à la Grande-Bretagne, et de plus ouvrir à son commerce les ports de Changhaï, de Foutcheou, d'Amoy, de Ningpo et de Canton, et fixer conjointement avec elle les tarifs douaniers pour toutes les marchandises qu'elle introduirait en Chine.

(24)Guerre d'agression déclenchée par l'impérialisme japonais contre la Corée et la Chine. La grande masse des soldats et un certain nombre de généraux patriotes chinois se battirent héroïquement. Mais comme le gouvernement corrompu des
Tsing ne s'était nullement préparé à résister à l'agression, la Chine fut défaite. En 1895, le gouvernement des Tsing conclut avec le Japon l'humiliant "Traité de Simonoseki".

(25) En 1905, Sun Yat-sen forma le Kebming tongmenghouei (Ligue révolutionnaire) avec le Hsingtchonghouei (Association pour la Régénération de la Chine) pour base et deux autres organisations opposées au régime des Tsing - le Houahsinghouei (Association pour la Renaissance chinoise) et le K.ouangfouhouei (Association pour le Rétablissement de la Chine).

C'est un parti révolutionnaire bourgeois qui avait pour programme politique: "L'expulsion des Tatars [des Mandchous], le relèvement de la Chine, la fondation d'une république et l'égalisation du droit à la propriété de la terre". Réorganisé après la Révolution de 1911, ce parti devint le Kuomintang.

(26)V. I. Lénine: Notes sur La Science de la
logique de Hegel, livre premier, première section:
''La détermination (qualité)" dans "Résumé de La Science de la logique de Hegel".

(27)Chan hai king (Le Livre des monts et des mers), œuvre de l'époque des Royaumes combattants (403-221 av. J.-C.). Kouafou est un être divin décrit dans Chan hai king. On y dit:

"Kouafou poursuivit le soleil. Quand celui-ci disparut à l'horizon, il ressentit la soif et alla boire dans le Houangho et le Weichouei. Ces deux cours d'eau ne lui suffisant pas, il courut vers le nord pour se désaltérer au Grand Etang. Mais avant d'y arriver, il mourut de soif. Le bâton qu'il laissa devint la forêt Teng."

(28)Yi, héros légendaire de l'antiquité chinoise, célèbre pour son adresse au tir à l'arc. Selon une légende dans Houai nan tse, ouvrage composé au IIe siècle av. J.-C., dix soleils apparurent simultanément au temps de l'empereur Yao. Pour mettre fin aux dégâts causés à la végétation par leur chaleur torride, Yao ordonna à Yi de tirer contre les dix soleils. Une autre légende, recueillie pat Wang Yi (IIe siècle), dit que Yi abattit neuf des dix soleils.

(29)Si yeou ki (Le Pèlerinage à l'Ouest), roman chinois fantastique du XVIe siècle. Le héros du roman, Souen Wou-kong, est un singe divin, capable d'opérer sur lui-même 72 métamorphoses. Il pouvait, à volonté, se transformer en oiseau, fauve, insecte, poisson, herbe, arbre, objets divers ou encore prendre la forme humaine.

(30)Liao tchai tche yi (Contes étranges de la
Chambre Sans-Souci), recueil de contes composé au XVIIe siècle sous la dynastie des Tsing par Pou Song-ling sur la base des légendes populaires qu'il avait recueillies. L'ouvrage contient 431 récits, dont la plupart ont trait à des fantômes, des renards ou autres êtres surnaturels.

(31)K. Marx: "Introduction à la critique de l'économie politique" (1857-1858) dans Contribution à la critique de l'économie politique.

(32)Ce fut le premier pouvoir instauré par le prolétariat dans le monde. Le 18 mars 1871, le prolétariat français s'insurgea à Paris et s'empara du pouvoir. Le 28 mars fut fondée, par voie d'élection, la Commune de Paris dirigée par le prolétariat.

Elle constitue la première tentative faite par la révolution prolétarienne pour briser la machine d'Etat bourgeoise et une initiative de grande envergure pour substituer le pouvoir du prolétariat au pouvoir bourgeois renversé. Manquant de maturité, le prolétariat français ne s'attacha pas à s'unir aux masses paysannes, ses alliées, il se montra d'une indulgence excessive à l'égard de la contre-révolution et ne sut entreprendre des actions militaires énergiques en temps utile.

Ainsi, la contre-révolution, qui eut tout le temps de regrouper ses forces mises en déroute, put revenir à la charge et massacra en masse ceux qui avaient pris part à l'insurrection. La Commune de Paris tomba le 28 mai.

(33)V. I. Lénine: "A propos de la dialectique".

(34)Cette phrase se rencontre pour la première fois dans les annales Tsien han chou (tome XXX, "Yi wen tche"), rédigées par Pan Kou, célèbre historien chinois du Ier siècle. Par la suite, elle fut couramment employée.

(35)V. I. Lénine: "A propos de la dialectique".

(36)L. Trotski (1879-1940), chef d'un groupe antiléniniste au sein du mouvement révolutionnaire russe qui devint par la suite membre d'une bande contre-révolutionnaire. Il fut exclu du Parti par le Comité central du Parti communiste de l'U.R.S.S. en 1927, expulsé par le gouvernement soviétique en 1929 et privé de sa nationalité soviétique en 1932. Il mourut à l'étranger en 1940.

(37)Renégat de la révolution chinoise. Dans sa jeunesse, spéculant sur la révolution, il adhéra au Parti communiste chinois.

Il commit dans le Parti un nombre considérable d'erreurs qui dégénérèrent en véritables crimes. Le plus connu fut celui de 1935, lorsque, s'opposant à la marche de l'Armée rouge vers le nord, il préconisa par esprit défaitiste et liquidationniste la retraite de l'Armée rouge vers les régions peuplées de minorités nationales, situées à la limite du Setchouan et du Sikang (province supprimée en 1955 et incorporée dans le Setchouan et la Région autonome du Tibet); en outre, il se livra ouvertement à une activité de trahison contre le Parti et son Comité central, forma un pseudo-Comité central et sapa l'unité du Parti et de l'Armée rouge, faisant subir de lourdes pertes au IVe Front.

Cependant, grâce au patient travail d'éducation accompli par le camarade Mao Tsétoung et le Comité central du Parti, l'Armée rouge du IVe Front et ses nombreux cadres revinrent rapidement se mettre sous la juste direction du Comité central et jouèrent un rôle honorable dans les luttes ultérieures. Quant à Tchang Kouo-tao, il resta incorrigible: au printemps de 1938, il s'enfuit seul de la région frontière du Chensi-Kansou-Ninghsia et devint un agent des services secrets du Kuomintang.

(38) V. I. Lénine: "Remarques sur le livre de N. I. Boukharine: L'Economie de la -période transitoire" (mai 1920).